Chaque année, avec l'afflux en Terre Sainte de pèlerins chrétiens pour la période de Noël, entre 30 et 40 touristes sont admis à l'hôpital pour s'être pris pour des personnages de la bible et entrepris de prêcher dans la ville. Des hôpitaux disposent de services spéciaux pour les accueillir.

Le phénomène est appelé syndrome de Jérusalem. Est-ce qu'il peut affecter des personnes ne souffrant pas préalablement de troubles psychotiques ou affecte-t-il seulement des personnes déjà disposées aux psychoses? Des psychiatres ont des opinions divergentes sur cette question.

Pour Dr Gregory Katz, chef du Centre de Santé Mentale Givat Shaul qui accueille ces patients, ce syndrome, qui est extrêmement rare, concerne par définition des personnes qui n'avaient préalablement aucun problème psychiatrique.

Il est co-auteur d'un article publié en 2000 dans le British Journal of Psychiatry décrivant la progression du syndrome.

Cela se passe généralement lors du premier voyage en Terre Sainte de personnes faisant partie pour la plupart de groupes religieux en voyage organisé. Elles sont d'âge moyen, très croyantes et souvent originaires de petites villes des Etats-Unis ou de Scandinavie, explique-t-il.

le trouble se manifeste d'abord par de l'agitation et le désir de visiter la ville seul, et cela finit par le besoin de revêtir une toge et d'aller prêcher sur un lieu saint.

L'épisode dure généralement quelques jours et le plus souvent, la personne ne se souvient pas de ce qui s'est passé, explique le Dr Katz.

Le décalage horaire et le manque de sommeil pendant plusieurs nuits peuvent contribuer à la vulnérabilité.

"Ce n'est pas Jérusalem qui rend ces personnes psychotiques" affirmait Dr. Moshe Kalian, également psychiatre de Jérusalem, dans le même numéro du British Journal of Psychiatry. "Elles ont eu des troubles préalables et l'exaltation de Jérusalem accentue leur comportement", considère-t-il. Il est d'avis que le syndrome de Jérusalem n'est pas un désordre en soi mais la manifestation d'autres psychoses.

Psychomédia avec sources: L'Express, Washington Post, Wikipedia
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