La moitié (49 %) des victimes de crise cardiaque (infarctus) au Québec ne serait pas traitée dans les délais recommandés, selon un rapport de l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) rendu public le 17 octobre.
Pour une amélioration de la performance, « des changements dans l'organisation des services de soins » est requis, estime le rapport intitulé Portrait de la prise en charge de l'infarctus aigu du myocarde au Québec en 2013-2014.
L'INESSS a analysé le cheminement de 2 182 patients ayant subi un infarctus au Québec en 2013-2014.
Plus l'intervention est rapide, meilleur est le pronostic. Les délais de traitement recommandés varient entre 30 et 120 minutes, en fonction des situations et du traitement choisi pour chaque patient.
Ces traitements sont l'intervention coronarienne percutanée primaire (ICPP) qui consiste à ouvrir l'artère occluse avec un ballon et à la garder ouverte avec des endoprothèses (stents). Cette opération ne peut être réalisée que dans les centres hospitaliers spécialisés. Il en existe 13 dans la province dont 7 sont situés à Montréal et Laval.
Pour les patients des régions éloignées qui ne peuvent être envoyés assez rapidement dans ces centres spécialisés, le traitement utilisé est la fibrinolyse qui consiste à administrer un médicament par voie intraveineuse pour dissoudre le caillot. Pour ce traitement, les délais varient considérablement d'une région à l'autre (par exemple, Gaspésie : 42 minutes ; Abitibi-Témiscamingue : 38 minutes ; Côte-Nord : 34 minutes ; Bas-Saint-Laurent : 20 minutes).
Alors que 59 % des patients ayant subi un infarctus se présentent à l'hôpital en dehors des heures normales de travail (soit entre 18 h et 8 h en semaine ou la fin de semaine), c'est durant ces heures que les délais de traitement sont les plus longs. À Montréal, seulement 28 % des patients qui se présentent en dehors des heures normales de travail sont traités dans les délais recommandés, contre 79 % dans Lanaudière.
Selon l'INESSS, rapporte La Presse, une démarche est en cours avec le ministère de la Santé et le Réseau québécois de cardiologie tertiaire. L'objectif est que 75 % des Québécois subissant un infarctus aigu du myocarde soient traités dans les délais.
Psychomédia avec sources : INESSS, La Presse, Radio-Canada.
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