"À cause de dysfonctions neurologiques mineures, les prématurés et leurs parents éprouvent souvent des difficultés à établir des relations harmonieuses au cours des mois suivant la naissance, explique Réjean Tessier, professeur à l'École de psychologie et chercheur au Centre de recherche du centre hospitalier de Québec (CHUQ). Cette distance se traduit par des interactions moins vivantes entre l'enfant et le parent, le premier ayant du mal à détecter l'information que lui envoie le père ou la mère, le second ayant tendance à "répondre" à la place de l'enfant, en somme, à aller au-devant de ses réactions. D'où l'importance d'améliorer les rétablir la communication entre les deux parties."
Pour aider les enfants prématurés et leurs parents à mieux se comprendre et donc à mieux communiquer, Réjean Tessier a mis sur pied un programme d'intervention intitulé "Co-Naître" qui risque de faire des petits si on en juge par les impacts positifs qu'il a eus sur les relations des parents et des enfants qui y ont participé. Le chercheur a livré les résultats de cette étude lors du colloque ayant pour thème "Naissances à risque: Éthique, interventions et nouvelles avenues de recherche" qui a eu lieu à Québec les 27 et 28 octobre.
L'étude a été menée auprès de 76 dyades (père ou mère) et leurs enfants, nés entre novembre 1999 et décembre 2002 à Québec et à Montréal, et dont l'âge de gestation variait entre 24 et 32 semaines. Pour qu'on puisse mesurer les progrès accomplis, les participants ont été rencontrés à 8, 11 et 17 mois. (...) Des exercices interactifs sont proposés aux parents comme, par exemple, des jeux d'imitation, de regards. (...)
Résultat: en plus d'avoir trouvé une légère augmentation du quotient de développement des enfants, le chercheur a vu également augmenter la relation d'attachement des enfants envers leurs parents. Qui plus est, l'intervention a eu un effet positif sur la mesure de sensibilité des parents à l'endroit de leur enfant."