Dans un cahier spécial sur la santé mentale au Québec, Le Devoir a publié, le 13 février, deux articles portant sur l'accès à la psychothérapie.
Le temps d’attente pour voir un psychologue au public serait entre six mois et deux ans, indique Catherine Couturier dans un article intitulé « Le trop difficile accès à un psychologue ».
C’est « l’accès aux services gratuitement, au moment où la personne en a besoin, qui reste problématique
». Les solutions proposées à ce jour sont insuffisantes.
Dans le contexte de l'accroissement de la demande de services psychologiques lié à la pandémie, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé avant les Fêtes que Québec payerait des psychologues privés pour prêter main-forte à ceux du public. Mais il s'agit d'une solution à court terme et qui présente des aspects problématiques.
Et, si le nouveau Programme québécois pour les troubles mentaux (PQPTM) « peut aider pour la prévention, il ne remplace pas la psychothérapie
», souligne l'auteure.
C'est sur ce programme que se penche le second article, « Programme québécois pour les troubles mentaux : intéressant, mais insuffisant » signé par Leïla Jolin-Dahel.
«
Inspiré d’une initiative déjà existante en Angleterre, le PQPTM consiste en un modèle de soins par étapes, allant des autosoins guidés à l’accès à la psychothérapie. Le programme, dont les deux premières étapes sont actuellement déployées dans le réseau de la santé, s’adresse à ceux qui éprouvent des symptômes ou un trouble anxieux ou dépressif. Cette clientèle représente près de 65 % des personnes qui consultent en santé mentale, fait savoir par courriel une porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux, Noémie Vanheuverzwijn.»
Selon Réal Labelle, psychologue et professeur titulaire au Département de psychologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), que cite l'auteure, l’accès à la psychothérapie ne se trouve pas facilité. « En Angleterre et en Australie, ils (...) ont injecté beaucoup d’argent en psychothérapie. Ce n’est pas le cas ici », souligne-t-il.
Le PQPTM risque de donner lieu à de « très grands dérapages » et nécessite une clarification de l’application des autosoins, estime-t-il. « Le premier danger est de faire croire à la population que l’autosoin peut remplacer la psychothérapie », note-t-il. Si cette méthode peut être employée pour prendre en charge des symptômes d’intensité légère, elle ne convient pas du tout aux troubles plus graves.
Le programme actuel donne l’impression à plusieurs que, hormis les stratégies d’autogestion, il n’existerait pas d’autres niveaux d’intensité de soins coordonnés, souligne de son côté Martin D. Provencher, psychologue et professeur titulaire à l’école de psychologie de l’Université Laval. Il y a « beaucoup de danger et d’illusions » dans le fait de dire que ça donne accès à la psychothérapie, ajoute-t-il.
Dans le Devoir :
Une page du site du gouvernement du Québec décrit le programme, l'admissibilité et la démarche : Programme québécois pour les troubles mentaux : des autosoins à la psychothérapie (PQPTM).
À compter de l’automne 2020, est-il indiqué, « tous les établissements publics de santé et de services sociaux au Québec offriront graduellement les services prévus au PQPTM
».
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