Le burnout (épuisement professionnel) est fréquent chez les psychothérapeutes, selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychology.
Les psychologues Gabrielle Simionato et Susan Simpson de l'University of South Australia ont analysé 40 études sur le sujet portant sur près de 9 000 psychothérapeutes.
Un peu plus de la moitié des psychothérapeutes interrogés rapportaient un burnout modéré à élevé.
Un modèle classique en psychologie considère le burnout comme étant constitué de trois composantes : la fatigue physique et émotionnelle, la dépersonnalisation et un sentiment réduit d'accomplissement personnel. L'épuisement physique et émotionnel était la composante la plus fréquente chez les psychothérapeutes.
Un certain nombre de facteurs étaient en corrélation avec l'épuisement professionnel (sans que la causalité soit établie).
Les taux d'épuisement professionnel étaient plus élevés chez les psychologues qui avaient moins d'expérience et chez ceux qui avaient moins confiance en leurs capacités professionnelles.
Plusieurs études ont montré que le manque de soutien social en milieu de travail ou à l'extérieur était associé à l'épuisement professionnel.
L'analyse a mis en évidence un certain nombre de stratégies et de comportements de protection, dont le maintien de limites personnelles afin de maintenir une certaine séparation émotionnelle des problèmes des clients.
Comme dans les recherches précédentes, le perfectionnisme était lié à l'épuisement professionnel.
Certains traits de personnalité (appartenant au modèle des 5 grands traits de personnalité ou « Big Five ») étaient aussi liés à un risque plus élevé de burnout. C'était le cas du névrotisme (probablement en raison d'une sensibilité accrue aux événements négatifs). Les psychothérapeutes moins agréables (aimables…) et moins extravertis avaient aussi tendance à rapporter plus d'épuisement professionnel. (TEST : Quels sont vos grands traits de personnalité ?)
Parmi les suggestions pour diminuer les taux de burnout, les auteurs suggèrent l'importance de la mise en place de limites et de support.
Les superviseurs devraient tenir compte du fait que les thérapeutes qui ont confiance en leurs capacités sont susceptibles d'éviter la surcharge émotionnelle, et donc s'assurer que leurs succès soient reconnus et que leurs difficultés soient mises en contexte.
« Par ailleurs, l'influence probable des facteurs de personnalité souligne la nécessité pour les gens d'être globalement adaptés aux défis particuliers d'un poste. Un thérapeute (...) doit être à la fois techniquement qualifié et avoir un tempérament adapté, faute de quoi il peut en payer le prix au fil du temps
», soulignent les auteurs.
Pour plus d'informations sur le burnout, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : The British Psychological Society, Journal of Clinical Psychology.
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