Les approches de psychothérapie centrée sur la compassion gagnent en popularité. Elles font partie des psychothérapies cognitives dites de la 3e vague qui intègrent la pratique de la pleine conscience.
Elles visent à développer la compassion envers soi-même et les autres afin d'améliorer le bien-être.
Malgré des résultats prometteurs, des essais cliniques évaluant les effets à long terme sont nécessaires pour établir leur efficacité, soulignent les auteurs d'une étude publiée dans le numéro de décembre du Journal of Consulting and Clinical Psychology (JCCP).
Marion P. J. Sommers-Spijkerman de l'Université de Twente (Pays-Bas) et ses collègues ont réalisé une étude randomisée afin d'évaluer l'efficacité d'un protocole d'autoapprentissage guidé (« self-help »), présenté dans le livre « Compassion as Key to Happiness » (2015) du psychologue britannique Paul Gilbert. Cet auteur est reconnu comme le fondateur de la psychothérapie centrée sur la compassion.
Le livre inclut des leçons portant sur les divers aspects de la régulation des émotions et de la compassion ainsi que des exercices pratiques.
Ils ont mené cette étude avec 242 personnes, âgées en moyenne de 53 ans, éprouvant des difficultés et ayant des niveaux faibles à modérés de bien-être, mais à un niveau sous-clinique ne nécessitant pas une intervention médicale immédiate (ils ne rencontraient pas les critères diagnostiques de la dépression ou de troubles anxieux).
La moitié a reçu l'intervention. Ces participants devaient compléter une leçon par semaine et recevaient des emails hebdomadaires pour soutenir leur démarche. L'autre moitié a été inscrite sur une liste d'attente et a reçu l'intervention plus tard sans le soutien des emails.
Avant l'intervention et après, puis 3 et 9 mois plus tard, les participants ont complété différents tests psychologiques parmi lesquels figuraient une version modifiée des Échelles du bien-être psychologique, l'Échelle du stress perçu, l'Échelle de compassion envers soi-même et l'Échelle d'affects positifs et d'affects négatifs ainsi qu'un test de dépression et d'anxiété.
Comparativement au groupe sur la liste d'attente, celui qui a reçu l'intervention a connu une plus grande amélioration du bien-être et de toutes les composantes mesurées sauf les émotions positives qui s'est maintenue ou amplifiée jusqu'à 9 mois après l'intervention.
Lorsque les participants initialement sur la liste d'attente ont reçu l'intervention sans les emails, leur niveau d'adhérence au programme était moins élevé.
« La psychothérapie centrée sur la compassion est prometteuse en tant que stratégie publique de santé mentale pour améliorer le bien-être et réduire la détresse psychologique
», concluent les chercheurs.
Pour plus d'informations sur les psychothérapies cognitives basées sur la pleine conscience, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : JCCP, Psychology Today.
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