Une analyse informatique des mots utilisés par plus de 52 000 utilisateurs consentants de Facebook, portant sur quelque 10 millions de messages, montre des différences de langage chez les hommes et les femmes, illustrant des différences psychologiques.
Un algorithme développé par les chercheurs à la suite de cette analyse prédisait avec exactitude le sexe d'une personne à partir du langage dans 90 % des cas. Ces travaux sont publiés dans la revue PLOS ONE.
Le psychologue H. Andrew Schwartz, de l'Université Stony Brook, et ses collègues (1) ont catégorisé le langage utilisé, au moyen d'une analyse informatique, selon qu'il exprimait l'affiliation et l'affirmation de soi (ou leurs opposés).
Alors que la plus grande partie du langage différait très peu entre les deux sexes, une partie différait clairement. Les femmes utilisaient plus souvent des mots tels que merveilleux, heureux, anniversaire, fille, bébé, et reconnaissant. Les hommes, de leur côté, utilisaient plus souvent des mots tels que liberté, gagner, perdre, bataille et ennemi.
Les femmes mentionnaient plus souvent les amis, la famille et la vie sociale alors que les hommes utilisaient plus souvent un langage exprimant la colère et les divergences de vue et faisaient moins souvent référence à leur vie sociale. En moyenne, les femmes utilisaient un langage caractéristique de la compassion et de la politesse alors que les hommes étaient plus hostiles et impersonnels.
Certains résultats, rapporte le chercheur, illustrent des nuances et des différences de langage entre hommes et femmes qui n'avaient pas été révélées par les recherches antérieures.
« Alors que certains travaux antérieurs ont suggéré que les hommes avaient généralement plus d'affirmation, le langage sur Facebook ne reflète pas cela, montrant plutôt que les femmes utilisent un langage légèrement plus affirmé que les hommes.
»
L'étude démontre, explique le chercheur, une méthode pour tester les théories psychologiques à grande échelle, avec un moyen de visualiser les résultats. Avec de telles études à grande échelle, générant des milliers de résultats statistiques, la visualisation est la clé, dit-il. Elle permet de voir le tableau d'ensemble qui se dégage de données de complexes.
Les résultats sont organisés selon le modèle psychologique du circomplexe interpersonnel :
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(1) Gregory Park, David Bryce Yaden, Margaret L. Kern, Johannes C. Eichstaedt, Michael Kosinski, David Stillwell, Lyle H. Ungar, Martin E. P. Seligman.
Psychomédia avec sources : Stony Brook University, PLOS One.
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