Les facteurs qui influencent l'estime de soi chez les jeunes adolescents diffèrent selon la classe sociale, indique une étude canadienne publiée dans le Journal of Research on Adolescence.
"L’opinion que l’on a de soi-même importe beaucoup, car elle conditionne l’épanouissement et l’intégration à la société. Ceci est d’autant plus vrai chez les adolescents, en pleine période de construction de leur identité
", soulignent les chercheurs.
Pour comparer les façons dont les adolescents jugent de leur valeur, William M. Bukowski, du département de psychologie à l’Université Concordia et ses collègues, ont mené cette étude avec 317 jeunes adolescents (âgés de 9 à 11 ans) de Montréal et 547 de Barranquilla, ville du nord de la Colombie.
Les chercheurs ont constaté avec étonnement qu’il n’y avait pas, globalement, de différences entre les participants des deux villes mais qu'il y avait des divergences dans une même ville entre les enfants de la classe moyenne supérieure et ceux de la classe moyenne inférieure.
"Les enfants de la classe moyenne supérieure considéraient en général les compétences sociales comme le facteur le plus important dans leur autoévaluation
", rapporte le Pr Bukowski. "S’ils se sentaient populaires ou dignes de sympathie, ils étaient plus enclins à s’estimer favorablement. Tout en valorisant leurs capacités sportives et intellectuelles, ils comprenaient manifestement l’importance capitale des aptitudes sociales pour avoir du succès auprès des membres de leur classe.
"
Chez les enfants de la classe moyenne inférieure, l'estime de soi était davantage liée aux compétences cognitives. Les chercheurs expliquent cette tendance par l’importance accordée par les gens de cette classe sociale à l’éducation comme moyen de s’améliorer.
Les filles avaient tendance à se positionner plus haut sur l’échelle d’estime de soi, contrairement aux observations d’études antérieures. Le changement pourrait s’expliquer par l’amélioration du statut de la femme au cours des dernières années.
Les jeunes adolescents évaluent leur réussite et, de là, fondent leur estime de soi. Dans leur jugement, ils se fient aux messages de leur milieu pour cerner les domaines les plus pertinents, soulignent les chercheurs. Ainsi, les adultes peuvent les aider à mieux s’autoévaluer et à éviter les distorsions dévalorisantes, d’une part, en leur rappelant les autres choses auxquelles ils excellent et, d’autre part, en les amenant à prendre conscience de leurs réalisations et de leurs talents.
Psychomédia avec source: Université Concordia
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