L'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) a mené la plus vaste étude à ce jour au Canada sur l'utilisation des interventions de contrôle des personnes hospitalisées pour des problèmes de santé mentale. L'étude portait sur le recours à ces méthodes dans le système de santé ontarien.
Les interventions de contrôle, comme le contrôle médicamenteux en phase aiguë, la contention physique et mécanique et l'isolement sont sensés être des méthodes de dernier recours dans les établissements de soins ontariens, dont les hôpitaux.
Mais, le quart (24 %) des personnes admises à un lit réservé aux soins de santé mentale sont soumises à une telle intervention durant leur hospitalisation.
Toutefois, les personnes admises dans un hôpital général en raison d'une maladie mentale, ce qui est le cas de 80 % des personnes hospitalisées en santé mentale en Ontario, sont 1.5 fois plus susceptibles d'être soumises à une forme de contrôle et 2.5 fois plus susceptibles d'être soumises à une contention physique ou mécanique que celles admises dans un hôpital psychiatrique (ce qui porte la proportion de personnes hospitalisées pour maladie mentale qui subissent ce dernier traitement à près de la moitié).
Parmi les personnes soumises à des interventions de contrôle, plus de la moitié (54 %) l'ont été parce qu'il a été estimé qu'elles représentaient un danger pour elles-mêmes et le tiers (33 %) parce qu'elles représentaient un danger possible envers autrui.
Plusieurs des personnes subissant une intervention de contrôle ne manifestent cependant pas de comportements violents. Parmi les facteurs liés à l'utilisation d'une telle intervention:
- Les personnes qui ont de la difficulté à se faire comprendre sont 2 fois plus susceptibles d'être soumises à une telle intervention que celles qui n'ont pas cette difficulté et celles qui sont incapables de consentir à un traitement sont 39 % plus susceptibles de l'être.
- Plus de 40 % des personnes ayant été soumises à une telle intervention avaient reçu un diagnostic de schizophrénie et de troubles psychotiques.
- Celles ayant reçu un diagnostic de trouble organique, de trouble bipolaire ou de schizophrénie et de trouble psychotique étaient toutes plus susceptibles d'être soumises à une telle intervention que celles ayant reçu un diagnostic de dépression.
- Celles qui étaient incapables de prendre soin d'elles-mêmes en raison de leur maladie mentale étaient 60 % plus susceptibles d'être soumises à une telle intervention.
- Celles qui respectaient le moins leur traitement aux médicaments psychiatriques étaient presque 2 fois plus susceptibles d'être soumises à de telles interventions que celles qui adhéraient à leur traitement.
« La réduction au minimum du recours à la contention peut améliorer l'expérience à la fois des clients et des fournisseurs de soins », estime Douglas Yeo, directeur, Méthodologies et Soins spécialisés, à l'ICIS, « et notre étude souligne des domaines, comme l'augmentation de l'observance du traitement, où des améliorations peuvent mener à des réductions importantes du nombre d'interventions de contrôle. »
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