Le comité de discipline du Collège des médecins a radié le psychiatre Pierre Mailloux de la profession pour une période de deux ans pour la prescription de doses jugées «excessives» de médicaments antipsychotiques (neuroleptiques). La décision, rendue jeudi le 31 mars, fait suite à une plainte portée par le syndic du Collège. La radiation prend effet dès vendredi.
Le psychiatre est également condamné à des amendes totalisant 33 000 pour des propos tenus à la radio, alors qu'il animait l'émission «Un psy à l'écoute», jugés «indignes d’un médecin et dérogatoires à l’honneur et à la dignité de cette profession ».
Les doses de médicaments antipsychotiques prescrites, supérieures à la dose maximale recommandée, devraient être exceptionnelles en raison des effets secondaires indésirables associés à ces médicaments, selon le comité. Le Dr Mailloux aurait prescrit ces doses à au moins 43 patients.
Les médicaments antipsychotiques sont généralement indiqués pour le contrôle des symptômes de la schizophrénie et du trouble bipolaire. Mais ces médicaments sont aussi très couramment utilisés pour l'anxiété, la dépression, le trouble de personnalité borderline, le trouble déficitaire de l'attention et hyperactivité chez l'enfant, les symptômes d'agressivité dans la démence, le sevrage de substances, ... Le Risperdal (risperidone), le Zyprexa (olanzapine) et le Seroquel (quetiapine) sont des exemples connus de cette classe de médicaments.
Les médicaments antipsychotiques sont associés à plusieurs effets secondaires sérieux tels que la prise de poids et l'augmentation du risque de diabète. Ils sont aussi associés à des symptômes de dyskinésie tardive: mouvements anormaux incontrôlables (tics, spasmes musculaires, incoordination...) du visage, des lèvres, de la langue et parfois des membres ou du tronc. D'autres effets fréquents sont la somnolence, les étourdissements, l'agitation, l'insomnie, le rythme cardiaque accéléré, la vue brouillée, la bouche sèche, les difficultés sexuelles, les spasmes musculaires et les tremblements.
Le jugement rendu aujourd'hui est une confirmation d'une décision prise par le conseil de discipline le 26 février 2010. « Généralement, avait-il réagit alors, mon langage est acceptable, mais il peut m'arriver à l'occasion certains débordements que le syndic du Collège des médecins ne me pardonne pas. Ils ont le droit. Un débordement, c'est un débordement. Pour ce qui est des traitements de mes patients, par exemple, je trouve ça moins drôle ». (Radio-Canada)
Le Conseil a jugé la récidive probable, le psychiatre ne manifestant aucun remords ni repentir.
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