Anne-Claire Vergnaud, épidémiologiste à l'Imperial College de Londres, et ses collègues ont analysé des données de l'étude ÉPIC concernant 400.000 Européens de dix pays (France, Danemark, Suède, Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Norvège, Grèce). L'étude est publiée dans l'American Journal of Clinical Nutrition.
Une augmentation de la consommation de viande de 250 gr par jour était associée à une prise de poids supplémentaire de 2 kg sur 5 ans comparativement à une consommation moins régulière. Et ceci, indépendamment des apports caloriques ou de l'activité physique. Le lien était constaté pour la viande rouge (veau, agneau, boeuf, porc), la volaille et les charcuteries. Il était plus important pour les charcuteries, telles que les saucisses et le jambon. Les résultats étaient les mêmes chez les hommes et les femmes, et chez les personnes de poids normal ou en excès de poids.
L'étude soulève plusieurs questions quant à l'interprétation de ses résultats. Notamment, elle n'indique pas ce que les faibles consommateurs de viande consommaient à la place de la viande, qui pourrait éventuellement être protecteur de la prise de poids, note le Pr Arnaud Basdevant (hôpital La Pitié-Salpêtrière, Paris) dont les propos sont rapportés par Le Figaro. Les résultats pourraient aussi s'expliquer par des comportements associés au fait d'être consommateur de viande. Une limite de l'étude est aussi qu'à la fin, les participants rapportaient eux-mêmes leur poids et leur alimentation n'était pas ré-évaluée.
Les résultats de plusieurs études portant sur la consommation de viande et le contrôle du poids sont contradictoires. La présente étude a le mérite de concerner une large population et d'aller au-delà de l'aspect quantitatif des calories. Elle apporte ainsi de l'eau au moulin sans apporter de réponse définitive.
Psychomédia avec sources: Le Figaro, BBC, Food Consumer.
Tous droits réservés