Il aura fallu des poursuites en justice ainsi que le travail des médias pour que les médecins français suivent enfin un peu mieux la consigne de ne prescrire les pilules contraceptives de 3e et de 4e générations qu'en deuxième intention dans les cas où celles de première et de deuxième générations sont contre-indiqués.
La vente de pilules de 3e et de 4e générations a baissé de 25% en janvier, a annoncé lundi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alors que celle de 1ère et 2e générations ont augmenté de 16%. Globalement, une baisse de 3,5% des ventes des pilules de toutes générations est constatée.
Près de 80 plaintes ont été déposées depuis le 14 décembre au tribunal de grande instance de Paris contre quatre laboratoires ainsi que contre l'Agence du médicament.
En janvier, 36 nouveaux cas de thromboses veineuses ou artérielles ont été enregistrés, rapporte l'ANSM. Parmi ceux-ci, 5 concernaient des pilules de 2e génération, 24, des pilules 3e génération et 7, de 4e génération.
Dès 2007, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un avis et des recommandations concernant les risques des pilules de dernières générations. Ces dernières ne devaient être prescrites qu’en seconde intention, lorsque les pilules plus anciennes avaient trop d’effets secondaires. Ces recommandations n'ont pas été suivies autant qu'elles auraient dues. (Ce qui est aussi le cas en ce qui concernent plusieurs classes de médicaments. Des journaux rapportaient par exemple la semaine dernière à quel point les directives sont peu suivies par les médecins en ce qui concerne les médicaments anticholestérol de la classe des statines.)
En octobre dernier, l'ANSM a réitéré que les pilules 3G et 4G ne devaient être prescrites qu'en deuxième intention et, le 30 janvier, elle a annoncé l'interdiction du médicament contre l'acné Diane 35 et de ses génériques, largement prescrits, à l'encontre des recommandations, comme pilule contraceptive.
Psychomédia avec source: Le Nouvel Observateur (Reuters) Tous droits réservés