La Commission européenne va suspendre pendant deux ans l'utilisation de trois insecticides de la famille des néonicotinoïdes impliqués dans le déclin des abeilles domestiques ainsi que d'autres pollinisateurs sauvages tels que les bourdons, les abeilles sauvages et les papillons. Ces molécules sont les insecticides les plus utilisés au monde en agriculture.
Lundi 29 avril, 15 États de l'Union, dont le France et l'Allemagne, se sont prononcés pour l'interdiction de l'imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame, qui se trouvent notamment dans le Cruiser OSR et le Gaucho, sur les cultures de maïs, colza, tournesol, coton. Huit pays ont voté contre et 4 se sont abstenus. La proposition avait échoué, le 15 mars, à obtenir une majorité, notamment du fait de l'abstention de l'Allemagne, mais la Commission avait fait appel de ce premier vote.
Les grands producteurs agricoles et les multinationales de la chimie, dont l'Allemand Bayer et le Suisse Syngenta, qui ont multiplié les pressions, et le Royaume-Uni étaient très activement engagés contre l'interdiction. Le Copa-Cogeca qui rassemble les grands syndicats agricoles européens, demandait le report de la mesure à 2014. Étant donné que la majorité qualifiée n'a pas été atteinte, la décision incombe à la Commission.
Cette dernière se base sur un rapport d'expertise rendu par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), publié en janvier 2013, selon lequel ces insecticides contribuent au déclin des abeilles.
"Je m'engage à faire mon maximum pour assurer que nos abeilles, qui sont si vitales pour notre écosystème et contribuent chaque année à 22 milliards d'euros à l'agriculture européenne, soient protégées", a déclaré le commissaire européen à la santé des consommateurs, Tonio Borg.
L'interdiction, qui ne s'appliquera qu'à partir du 1er décembre plutôt qu'au 1er juillet comme initialement souhaité, ne concernera que ces quatre grandes cultures, et certaines périodes de l'année pendant lesquelles les abeilles sont actives.
Deux autres "néonicotinoides dangereux
", l’acétamipride et le thiaclopride, demeurent sur le marché, indique l'ONG Générations Futures. Cette dernière espère leur interdiction prochaine ainsi qu'à terme, l’interdiction de tous les usages de cette famille d'insecticides.
Psychomédia avec source: Le Monde, Le Monde, Générations futures Tous droits réservés