Une lettre ouverte d'appui au chercheur Gilles-Eric Séralini, auteur d'une étude sur la toxicité d'un maïs OGM sur les rats, rédigée par sept chercheurs internationaux et signée par une vingtaine d’autres est publiée sur le site Independant Science News, rapporte Le Nouvel Observateur.
"L'étude de Séralini et l'attention médiatique qui en résulte font ressortir des difficultés fondamentales qui se posent à la science dans un monde de plus en plus dominé par l'influence des grandes sociétés
", disent les auteurs qui relèvent les points suivants:
1) Attaques de longue date contre les études faisant état de risques:
"Séralini et ses collègues ne sont que les derniers d'une série de chercheurs dont les travaux déclenchèrent des campagnes de harcèlement bien orchestrées
". Ils décrivent les difficultés auxquelles ont fait face d'autres chercheurs travaillant sur les OGM.
2) Rôle des médias scientifiques: "(...) cette intimidation se fait souvent de concert avec les médias scientifiques (...). Dans leur couverture de l'étude de Séralini, (...) Science, le New York Times, New Scientist et le Washington Post, omirent tous de faire contrepoids aux critiques de la recherche en citant un tant soit peu ceux qui appuyaient l'étude de Séralini
".
3) Couverture tendancieuse des médias: "C'est une constante dans le cas des études faisant état de risques : les critiques exprimées dans les médias sont souvent des tactiques de diversion, tendancieuses ou mensongères. Ainsi, on prétend que l'utilisation de méthodologies courantes dénote la piètre qualité scientifique de l'étude de Séralini (...), sans préciser que l'industrie utilise les mêmes (...). Ces manœuvres ont apparemment pour but de semer le doute et la confusion chez le non-expert.
"
4) Responsabilité réglementaire: "À notre avis, cette controverse est en grande partie imputable aux appareils de réglementation. Des organismes comme l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) en Europe ainsi que l'EPA (Environmental Protection Agency) et la FDA (Food and Drug Administration) aux É.-U. ont avalisé des protocoles prévoyant peu ou pas de moyens de détecter les effets négatifs des OGM
", disent-ils.
5) Science et politique: "Même s'il se targue de fonder ses décisions sur des faits probants, il arrive souvent que l'État utilise la science seulement quand cela l'arrange
". Et de citer des exemples d'études et de rapports sur les OGM dont n'ont pas tenu compte les gouvernements.
La lettre détaille chacun de ces points: Lettre ouverte: Séralini et la science (Independent Science News)
Psychomédia avec source: Le Nouvel Observateur. Tous droits réservés.