Il n'est apparemment pas facile de
vivre une vie de couple satisfaisante pendant plusieurs années si
l'on se fie au taux de divorce. Ce dernier
se situe aux environs de 50%
en Amérique du Nord, ce qui ne compte pas les couples qui deviennent
insatisfaits ou malheureux et qui ne se séparent pas. Il s'est stabilisé
si on considère l'ensemble de la population mais si on le calcule
selon l'année de mariage, on observe que la probabilité continue
d'augmenter pour les jeunes couples. Par exemple, le taux était
de 30% pour les couples formés en 1950, de 50% pour ceux formés
dans des années 70 et de 67% pour ceux formés dans les années
90 (Goleman, 1997). La moitié des divorces se produisent dans
les sept premières années de mariage. Pour les deuxièmes
mariages, il est de 10% plus élevé que pour les premiers
(Gottman et Silver, 1999).
Pourtant les recherches montrent
que les gens sont généralement non seulement très
satisfaits de leurs relations au début mais aussi engagés
(contrairement à une croyance répandue) et optimistes par
rapport à l'avenir de leur relation. Il leur est difficile de s'imaginer
qu'elle pourrait se dégrader (Clements and al., 1997; Gottman et
Silver, 1999). Que se passe-t-il pour que, quelques années plus
tard, ils en soient rendus à penser à la séparation?
Pourquoi n'ont-ils pas été capables de maintenir leur satisfaction
et leur engagement ? Peut-on identifier des différences entre les
couples qui réussissent à vivre heureux ensemble et ceux
qui y échouent? Y a-t-il des facteurs qui sont prédicteurs
du succès ou de l'échec des relations ? Depuis quelques années,
les recherches qui posent cette dernière question sont particulièrement
révélatrices.
Dans ces recherches, plusieurs couples
sont suivis pendant plusieurs années. Différentes caractéristiques
de leur relation (ex. leurs modes de communication lors de divergences,
leur niveau d'engagement, d'harmonie sexuelle, etc.) sont observées
et mesurées. Après quelques années, alors que les
couples peuvent se diviser en deux groupes, ceux qui se sont séparés
ou se considèrent malheureux et ceux qui sont satisfaits de leur
relation, on vérifie si l'appartenance à ces groupes est
reliée aux caractéristiques observées au début
de la recherche, plusieurs années auparavant. Aurait-on pu prévoir
quels couples allaient se séparer ?
Différentes équipes
de chercheurs dont celles de Clements et Markman (Clements, et al., 1997)
et de Gottman (Gottman et Silver, 1999) ont constaté que certaines
caractéristiques permettent en effet, avec une précision
assez grande, de prédire les probabilités d'insatisfaction
et de séparation. Résultat étonnant, ils ont constaté
que les aspects positifs d'une relation qui débute tels que le niveau
d'engagement, d'harmonie sexuelle, d'intimité, de satisfaction,
etc. ne permettent pas de prédire les probabilités de succès
d'une relation. Ce qui semble prédicteur par contre, est la façon
dont les couples réagissent aux divergences et aux conflits lorsqu'ils
se présentent.
Pour tous les couples, des différences
et des conflits apparaissent inévitablement. Ils doivent décider
où vivre, comment diviser les tâches, comment gérer
l'argent, quelle carrière privilégier, comment répartir
leur temps de loisir, personnel et avec la famille, etc.. Les différences
dans les goûts, les besoins, les priorités et les idées
entre les partenaires amènent des conflits d'intérêts
souvent difficilement conciliables. Ce n'est pas le fait d'avoir des conflits
qui est prédicteur d'échec, ni le nombre, ni les domaines
de conflits. Les couples heureux après plusieurs années ont
aussi des sujets de mécontentement, des conflits non résolus
et des discussions parfois pénibles. Mais chez les couples qui se
retrouvent séparés ou insatisfaits, on observe beaucoup plus
fréquemment certaines façons négatives de réagir
aux conflits qui s'avèrent néfastes. Elles enclenchent une
escalade où tout est interprété de façon de
plus en plus négative. Les pensées et les sentiments négatifs
envers l'autre deviennent envahissants au point que, dans le quotidien,
les aspects positifs de la relation perdent du terrain. Il ne reste plus
beaucoup d'amitié, c'est-à-dire de respect et de plaisir
d'être ensemble (Gottman et Silver, 1999).
L'échec des relations conjugales
serait ainsi dû à l'érosion des aspects positifs exercée
par les comportements négatifs. Selon plusieurs chercheurs, un acte
négatif contrebalancerait plusieurs actes positifs (faire une activité
ensemble, faire l'amour, etc.). C'est ce qui ferait que les aspects
positifs qui ont amené les partenaires à être ensemble
et qui alimentaient leur satisfaction dans les premiers temps ne permettent
pas de prédire le succès de leur relation.
Nous verrons dans la première
partie de ce dossier, quels sont ces façons de réagir aux
conflits qui sont si néfastes. Nous verrons également comment
apparaissent et évoluent les conflits. Dans la deuxième partie,
nous verrons, de quelles façons, selon des recherches récentes,
les couples peuvent orienter leurs efforts pour préserver leur relation
de l'érosion par les conflits. Les modèles et recherches
présentés ici constituent des développements de l'approche
behaviorale-cognitive des relations de couple. Ils sont loin de faire le
tour de la question. Il existe une multitude de modèles pour décrire
et comprendre les relations de couple. Chacun éclaire et précise
des facettes différentes.
PARTIE
I: L'ÉROSION DE LA RELATION PAR LES CONFLITS
A-
Les réactions néfastes aux conflits
Suite à ses recherches, où
il a observé des centaines de couples pendant qu'ils discutent de
leurs difficultés et les a ensuite suivi pendant plusieurs années,
John Gottman (Gottman et Silver, 1999) peut, en observant les couples discuter
de leurs difficultés pendant 5 minutes, prédire avec une
précision de 91% quels couples se sépareront dans les années
suivantes.
Dans l'une de ses recherches, il
demande à des couples de discuter pendant 15 minutes pour essayer
de résoudre une divergence actuelle dans leur relation. Voyez cet
exemple: Quand Oliver soulève la question des travaux ménagers,
Dara devient aussitôt sarcastique. "Ou du manque de travaux ménagers",
dit-elle. Oliver essaie d'alléger les choses en disant "Ou du livre
que nous parlions d'écrire: Les hommes sont des porcs". Dara
ne le trouve pas drôle. Ils discutent encore un moment des moyens
de s'assurer qu'Oliver fasse sa part et Dara dit "J'aimerais que cela se
résolve mais il ne semble pas que ça va être le cas.
Je veux dire, j'ai essayé de faire des listes mais ça ne
marche pas. J'ai essayé de te laisser faire ta part par toi-même
et rien n'a été fait pendant un mois." Maintenant, elle le
blâme.
Les débuts
de discussion acerbe
Quand une discussion commence ainsi
de façon acerbe, avec de la critique ou du sarcasme, la plupart
du temps, elle finit de la même façon qu'elle a commencé
et la divergence n'est pas résolue même si, entre temps, il
y a des efforts pour être gentil. Les statistiques montrent que dans
96% des cas, l'issue d'une conversation de 15 minutes peut être prédite
à partir des trois premières minutes. Même si
Dara parle d'une voix douce et tranquille, il y a beaucoup de négativité
dans ses propos. Le problème n'est pas de se disputer et d'exprimer
de la colère. Les couples qui vont bien peuvent aussi avoir des
discussions émotives où la colère ressort mais leurs
messages contiendront beaucoup plus rarement une critique ou un mépris
de la personne. La considération et le respect sont fondamentalement
présents.
Les recherches de Gottman ont révélé
que les couples qui commençaient ainsi leurs discussions en laboratoire
risquaient fort de se retrouver séparés dans les années
suivantes. C'est qu'une telle façon de commencer les discussions
enclenche un engrenage de négativité vraiment néfaste
pour la relation.
La négativité
Gottman identifie quatre formes de
négativité qui apparaissent habituellement dans cet ordre
au cours de la relation : la critique, le mépris, la défensive
et le mutisme.
La critique
Le mot critique est utilisé
ici dans le sens d'une critique de la personne ou de caractéristiques
de la personne, comme le tempérament ou les traits de personnalité.
Une critique est différente d'une plainte ou d'un reproche concernant
un (ou des) comportement(s). La critique est très courante dans
les relations de couple et lorsqu'elle demeure occasionnelle, elle n'est
pas le signe qu'un couple est en sérieuse difficulté. Lorsqu'elle
devient fréquente et envahissante cependant, elle est réellement
dommageable et ouvre la voie à d'autres formes de négativité
qui sont plus destructrices pour la relation.
Les couples auront toujours des reproches
à se faire l'un l'autre. Par exemple: "Tu n'as pas mis l'essence
dans l'auto comme c'était supposé. Ça va me mettre
en retard.". Il y a une grande différence entre l'expression d'une
plainte par rapport à certains comportements et une critique. Cette
dernière est plus globale. Elle comporte un jugement négatif
sur la personne. Par exemple, "Tu n'as pas mis l'essence dans l'auto. Tu
ne penses jamais à rien." Elle implique un défaut. Elle vise
le caractère ou la personnalité du partenaire. Quand Dara
dit "J'aimerais que ce problème se résolve mais il ne semble
pas que ça va être le cas.", elle exprime une plainte. Mais
quand elle dit "J'ai essayé de te laisser faire ta part par toi-même
et rien n'a été fait pendant un mois", elle passe du côté
de la critique. Elle implique que le problème est de sa faute. Même
si c'était le cas, blâmer ne fera qu'empirer les choses.
Le mépris
Le pas entre la critique et le mépris
peut être facilement franchi. Quand Oliver suggère qu'ils
tiennent une liste de ses tâches sur le frigidaire pour l'aider à
se rappeler, Dara se moque "Crois-tu que tu travailles vraiment bien avec
des listes?". Ensuite, Oliver lui dit qu'il a besoin de quinze minutes
pour relaxer en arrivant du travail avant de commencer à faire des
tâches. "Comme ça, si je te laisse seul pendant quinze minutes,
tu penses qu'ensuite tu vas être motivé à bondir et
faire quelque chose?" lui demande-t-elle. "Peut-être. Nous n'avons
jamais essayé, n'est-ce pas ?". Dara ne saisit pas l'opportunité
de s'adoucir mais poursuit plutôt avec sarcasme. "Tu es plutôt
doué pour arriver à la maison et t'étendre ou disparaître
dans la salle de bain." Et elle continue d'un ton de défi: "Comme
ça tu crois que c'est la solution qui règlera tout, de te
donner 15 minutes?" Le sarcasme et le cynisme sont des formes de mépris.
Imaginez comment vous vous sentiriez de vous faire parler ainsi par
Dara! Évidemment les insultes, la moquerie, rouler des yeux, etc.
sont des formes de mépris. La belligérance (être belliqueux)
qui implique une forme de colère agressive est aussi une forme de
mépris.
Inévitablement le mépris
mène à une amplification des conflits. Il ne vise pas à
résoudre les différences mais à rabaisser la personne.
Les conséquences sur les partenaires et la relation sont importantes
comme en témoignent, par exemple, les constations suivantes de Gottman
(rapportées par Goleman, 1997): "Quand un mari manifeste régulièrement
du mépris envers son épouse, celle-ci est davantage prédisposée
à divers problèmes de santé - grippes et rhumes fréquents,
infections urinaires, mycoses, ou troubles gastro-intestinaux. Et lorsque
le visage d'une femme exprime le dégoût, cousin germain du
mépris, quatre fois au moins dans une conversation d'un quart d'heure,
c'est le signe que le couple risque fort de se séparer dans les
quatre ans." D'ailleurs quatre ans après l'extrait de conversation
rapporté plus haut, Dara et Oliver étaient au bord du divorce.
Lorsqu'il est occasionnel toutefois, le mépris ne suffit pas à
détruire un couple.
Le mépris est alimenté
par des pensées négatives longuement entretenues au sujet
du partenaire. La première fois que Dara et Oliver ont discuté
des tâches ménagères, Dara ne devait pas être
aussi irrespectueuse. Elle devait exprimer une plainte, par exemple "J'aimerais
que tu m'aides plus pour le ménage". À mesure que le problème
persistait, elle a commencé à faire des critiques plus globales
"Tu ne fais jamais ta part" et à lui attribuer des défauts,
à le trouver paresseux et égoïste. Maintenant qu'elle
le considère ainsi, différents comportements d'Oliver seront
vus à travers cette lorgnette. Elle aura moins tendance à
prendre en considération les comportements d'Oliver qui lui permettraient
de faire la part des choses et de nuancer son évaluation. Elle verra
beaucoup plus facilement ce qui vient confirmer son idée.
Les pensées négatives
sur l'autre sont plus probables lorsque les différences entre les
conjoints ne sont pas comprises et acceptées. Si Dara voulait bien
écouter Oliver, elle pourrait comprendre qu'il a une optique différente
qui privilégie le bien-être qui n'est pas si mauvaise bien
que différente de la sienne. Elle pourrait d'ailleurs peut-être
se rappeler que c'est cette caractéristique qu'elle a aimé
et continue, à d'autres moments, d'aimer chez lui. Elle penserait
plus facilement qu'ils présentent chacun les points faibles de leurs
points forts et ils pourraient discuter du problème des tâches
ménagères sur un pied d'égalité.
La défensive
La critique et le mépris conduisent
à une position défensive qui amène à se justifier,
à nier ou à contre-attaquer. Le message de l'autre n'est
pas considéré. Même quand elle ne consiste qu'à
se justifier, la défensive ne donne pas les résultats voulus.
Elle n'amène pas le conjoint qui attaque à se rétracter.
Une justification amène une contre-attaque et une expression supplémentaire
de mépris, ce qui rend encore plus sur la défensive. On assiste
à une escalade du conflit. Ceci parce que la position défensive
exprime un blâme: le problème ce n'est pas moi, c'est toi.
Le mutisme
Lorsque les discussions persistent
à être à ce point envenimées, la négativité
devient si accablante que l'un des deux peut finir par se fermer complètement
à toute discussion sur les sujets de discorde. Il peut ne donner
aucun signe démontrant qu'il écoute. Lui parler est comme
parler à un mur. Dans 85% des cas, ce sont les hommes qui adoptent
ce comportement qui s'observe chez des couples qui sont aux prises avec
les formes de négativité précédentes et sont
dans un engrenage négatif depuis quelque temps.
La submersion
La personne qui oppose un mur de
silence aux critiques de l'autre, le fait souvent pour se protéger
d'être submergée par les émotions désagréables.
La négativité, sous formes de critiques, de mépris
ou même d'attitudes défensives, est si envahissante et, souvent,
si soudaine qu'elle laisse abasourdi et sans défense. La personne
apprend à faire n'importe quoi pour éviter que cela se reproduise.
Plus il lui est arrivé souvent de se sentir submergé par
la négativité, plus elle devient à l'affût des
indices que l'autre va exploser de nouveau. Tout ce qu'elle cherche à
faire, c'est de se protéger. Pour ce faire, elle se désengage
émotionnellement, elle se détache.
La submersion est accompagnée
de réactions physiques telles que l'accélération du
rythme cardiaque (pouvant passer de 80 à 165 battements à
la minute), des changements hormonaux comme la sécrétion
d'adrénaline (qui prépare l'organisme à une réaction
de lutte ou de fuite) et l'augmentation de la pression sanguine. Ce qui
peut se manifester par différents symptômes d'anxiété,
comme la respiration oppressée, la tension musculaire, la transpiration,
etc.. Il s'agit de la réaction de l'organisme à ce qui est
perçu comme une menace. Si l'un des partenaires ou les deux se retrouvent
souvent dans cet état, la séparation est hautement prévisible.
Premièrement parce que cela indique que la personne se trouve dans
une détresse émotionnelle sévère. Deuxièmement,
parce qu'il rend impossible toute discussion productive pour résoudre
les problèmes. Dans cet état, on a davantage tendance à
répondre par la lutte (critique, mépris et défensive)
ou la fuite (le mutisme, le détachement) qu'à avoir une réponse
intellectuellement sophistiquée. L'interaction entre la physiologie,
les émotions et les pensées constitue un puissant engrenage.
Plus la réponse physiologique est forte, plus les émotions
sont fortes, plus on a tendance à avoir des pensées négatives
qui, en retour, amplifient les réactions physiologiques et les émotions.
Le système cardiovasculaire
des hommes est plus réactif au stress que celui des femmes. Leur
rythme cardiaque accélère plus vite et il prend plus de temps
pour revenir à la normale. Leur pression sanguine s'élève
davantage. Comme ils sont plus affectés à ce niveau que les
femmes, il n'est pas surprenant qu'ils cherchent davantage à éviter
les conflits et qu'ils sont plus portés au mutisme.
Les formes de négativité
décrites plus haut (critiques, mépris, défensive,
mutisme) et la submersion sont présents occasionnellement chez plusieurs
couples dont la relation est stable (qui ne sont pas dans une escalade
des conflits allant vers la rupture). Mais quand ces réactions sont
fréquemment présentes, elles conduisent prequ'inévitablement
à se distancer l'un de l'autre, à se déconnecter émotivement
et à se sentir seul(e).
L'échec des
tentatives de réparation
Un signe qu'une relation est en danger,
est l'échec des tentatives de réparation lors des conflits.
Une tentative de réparation est un geste ou une parole qui vise
à diminuer la tension, à prendre un recul, à briser
l'engrenage émotif qui a pris place et qui contribue ainsi prévenir
la submersion. C'est un geste ou une parole qui contribue à dédramatiser
le fait d'être en conflit et qui, plus ou moins directement, témoigne
de l'amitié qui est toujours là. Ça peut être
un geste affectueux (un toucher, un sourire, une grimace, etc.), une blague
qui fait prendre un recul, une invitation à prendre une pause, rire,
dire qu'on est désolé, etc.. Plus la submersion est présente,
plus il est difficile de remarquer et de répondre aux gestes de
réparation. Dans les relations en difficulté, plusieurs tentatives
de réparation sont souvent offertes par l'un des partenaires mais
ne sont pas saisies par l'autre. Par exemple, l'humour qu'Oliver essayait
de mettre en discutant avec Dara était une tentative de réparation
qu'elle ne saisissait pas. C'est la qualité de l'amitié dans
la relation, la prédominance, dans l'ensemble, des sentiments positifs
par rapport aux négatifs, qui est le principal facteur déterminant
si les tentatives de réparation vont fonctionner ou non.
Selon les recherches de Gottman,
la présence des quatre formes de négativité décrites
plus haut permet de prédire avec une précision de 82% les
séparations mais quand l'échec des tentatives de réparation
est aussi présent, la précision atteint les 90%. Il en est
ainsi parce que certains couples réussissent à compenser
la présence de la négativité au moyen des gestes de
réparation. Effectivement, 84% des jeunes couples qui présentent
les quatre formes de négativité mais dont les gestes de réparation
sont efficaces sont encore ensemble et satisfaits après 6 ans.
Les souvenirs négatifs
Gottman se doute déjà
des chances de séparation d'un couple simplement en les écoutant
raconter l'histoire de leur relation (comment ils se sont rencontrés,
leurs premières années ensemble, etc.). Les couples qui vont
bien se rappellent les moments heureux plus que les mauvais, comment ils
se sentaient excités de se rencontrer, motivés par
leurs projets, comment ils avaient de l'admiration pour l'autre, etc..
Quand ils parlent des difficultés de leur relation, ils sont plutôt
fiers d'avoir passé à travers. Mais quand la relation va
mal, l'histoire est revue négativement. Elle se rappelle maintenant
qu'il est arrivé en retard au mariage, etc.. La négativité
est telle dans le couple que même en regardant le passé, le
focus se fait sur les points qui se prêtent à être interprétés
dans le sens de la vision négative de l'autre et de la relation
qui est entretenue. L'interprétation négative de leur passé
indique à quel point les pensées et sentiments négatifs
sont devenus omniprésents. Il peut être mauvais signe aussi
qu'il reste très peu de souvenirs, qu'ils aient de la difficulté
à se rappeler qu'est-ce qu'ils ont aimé de l'autre, qu'est-ce
qu'ils aimaient faire ensemble, etc.. Cela peut être le signe d'un
détachement bien installé.
L'échec de
la relation
Selon Gottman, il y a quatre étapes
finales qui indiquent l'échec d'une relation:
1- Les gens considèrent que
leurs problèmes sont sérieux.
2- En parler leur semble inutile.
Ils essaient de les résoudre chacun de leur côté.
3- Ils commencent à
vivre des vies parallèles.
4- La solitude est installée.
Les partenaires sont déconnectés
émotivement. C'est souvent à cette dernière étape
qu'il peut arriver que l'un ou l'autre ait une (ou des) relation(s) extraconjugale(s).
Ces dernières sont souvent le signe qu'une relation en est rendue
à un stade avancé d'érosion plutôt que la cause
de l'échec. À cette étape, les probabilités
de séparation sont très grandes.
Sauver la relation
Mais «ce n'est pas fini tant
que ce n'est pas fini», selon Gottman qui croit (comme plusieurs
spécialistes) que beaucoup plus de couples pourraient réussir
à renverser la vapeur, même à ce stade de détérioration
de leur relation, en apprenant comment mieux orienter leurs efforts. Il
croit, entre autres, que plutôt que de mettre le principal focus
sur l'apprentissage des bonnes façons de se comporter lors des conflits,
il est plus profitable de se centrer sur le développement des attitudes
positives envers l'autre et la relation, c'est-à-dire le développement
de l'amitié et du respect (le respect des différences notamment)
afin de se prémunir contre l'envahissement des perceptions et des
sentiments négatifs. Si l'on est bien disposé envers l'autre,
les comportements favorables en découleront assez naturellement
et s'apprendront beaucoup plus facilement.
B-
L'apparition des conflits d'intérêts
Nous avons vu quelles sont les réactions
aux conflits qui s'avèrent défavorables ou mauvais signes
pour l'évolution d'une relation. Mais comment apparaissent ces conflits
chez tous ces couples qui débutent leur relation avec beaucoup de
satisfaction et des attentes tout à fait positives quand à
leur avenir ensemble? Nous présentons l'analyse de Christensen et
Walczynski (1997).
Selon une perspective behaviorale,
les gens recherchent des partenaires avec lesquels il vivent et anticipent
des gratifications (renforcements). Ils ont tendance à rechercher
des partenaires qui ont un "background" similaire au leur, ce qui rend
les renforcements mutuels plus probables. Par exemple, si Denise et Rick
sont tous les deux conservateurs financièrement, ils vont renforcer
leurs vues mutuellement de différentes façons. Ils vont se
complimenter d'économiser de l'argent, ils vont s'appuyer dans leurs
décisions de ne pas faire d'investissements risqués et vont
se moquer ensemble les gens qui ne font pas comme eux.
Ils peuvent aussi rechercher des
partenaires qui présentent certaines différences qui augmentent
les probabilités de renforcements mutuels. Par exemple, si Laura
est ambitieuse et énergique tandis que Walter est plus «relaxe»,
ils peuvent trouver des gratifications aux qualités de l'autre.
L'énergie et l'enthousiasme de Laura peut motiver et supporter Walter
à prendre une direction pour sa carrière. La capacité
de Walter de mettre de côté les responsabilités et
de profiter de la vie peut amener Laura à profiter davantage de
ses temps de loisir.
Certaines des similarités
et des différences entre les partenaires qui contribuaient au départ
à leur attraction peuvent conduire à des incompatibilités.
Par exemple, dans le cas des similarités, le renforcement mutuel
que les partenaires se donnent peut les conduire à des positions
extrêmes qui peuvent avoir des conséquences négatives
et conduire à des conflits. Par exemple, leur conservatisme financier
peut avoir amené Denise et Rick à décider de retarder
l'achat d'une maison jusqu'à ce qu'ils aient économisé
une bonne proportion de son coût. Cependant quelques années
plus tard, ils peuvent constater que le prix des maisons ayant augmenté
très rapidement, ils ne peuvent plus s'offrir la maison qu'ils auraient
pu se permettre quelques années plus tôt. Un partenaire pourrait
blâmer l'autre pour son conservatisme.
L'attraction des différences,
plus que celles des similarités, peut constituer un terrain pour
le développement des incompatibilités et des conflits. Ce
qui pouvait sembler attirant au départ peut apparaître sur
un jour plus sombre plus tard. L'énergie et l'ambition de Laura
qui semblaient si attrayantes à Walter au départ, peuvent
se traduire en demandes et en pressions qu'il vient à ressentir
comme aversives. De la même façon, le style détendu
de Walter qui plaisait à Laura au début peut lui sembler
de la paresse plus tard. Ils peuvent avoir des conflits d'intérêts
à savoir si Walter devrait changer d'emploi, rechercher une promotion
ou rester où il est ou encore s'ils devraient partir pour la fin
de semaine ou faire des travaux sur la maison.
Plusieurs des incompatibilités
que peuvent vivre un couple ne font cependant pas partie de l'attraction
initiale. Elles résultent simplement du fait que deux individus
différents ne peuvent vouloir les mêmes choses en même
temps et à la même intensité. Parfois ces différences
sont importantes et ne peuvent être ignorées. Au début
de la relation les incompatibilités sont souvent minimisées
et peuvent être contournées. Mais comme les partenaires passent
plus de temps ensemble dans des circonstances plus diverses, l'exposition
aux incompatibilités devient plus probable.
Les incompatibilités peuvent
aussi se développer à mesure que les expériences de
la vie amènent les partenaires à changer. Par exemple, Monica
et Rodney avaient des vues communes par rapport aux enfants et s'entendaient
pour que Monica retourne au travail quelques semaines après la naissance
de leur enfant. Cependant, une fois que le bébé est arrivé,
elle s'est rendue compte qu'elle ne voulait pas le laisser à une
gardienne et désirait s'en occuper elle-même tandis que Rodney
ne pouvait imaginer réduire leur niveau de vie de façon aussi
drastique. Ann et Daren étaient compatibles par rapport à
la place que prenait la relation dans leur vie. Mais plus tard, Ann a obtenu
un poste très exigeant qu'elle trouve intéressant. Elle ne
réussit plus à passer autant de temps avec Daren, ce qu'il
trouve difficile. Ces incompatibilités créent de véritables
dilemmes parce qu'ils peuvent amenés l'un ou l'autre à être
privé ou pénalisé. Si Monica reste à la maison
avec le bébé, Rodnez va devoir vivre une sérieuse
diminution du niveau de vie. Si elle retourne au travail, elle devra vivre
la peine et l'anxiété de ne pas être avec son bébé.
C-
Les processus de conflits
Comment les conflits évoluent-ils
à partir des incompatibilités ? Nous poursuivons l'analyse
de Christensen et Walczynski (1997). Au début de la
relation, les partenaires ont tendance à essayer de s'accommoder
l'un l'autre lorsqu'ils font face à des incompatibilités.
Ils peuvent ne pas trop vouloir mettre à l'épreuve leur relation
qui leur apporte beaucoup de satisfaction et accepter plus volontiers les
pertes temporaires de gratifications impliquées par l'accommodation
aux incompatibilités. Mais à mesure qu'ils s'habituent l'un
à l'autre, qu'ils connaissent une «érosion des renforcements»
et qu'ils font face à des incompatibilités qui ont des implications
assez importantes, ils peuvent vouloir contraindre l'autre à se
comporter selon leurs désirs, ce qui risque d'être le début
d'une escalade.
La coercition
La coercition consiste, pour un partenaire,
à exercer une pression pour amener l'autre à se comporter
selon ses désirs. Par exemple, Mark accuse Dena d'être isolée
socialement et de ne pas être supportante pour lui jusqu'à
ce qu'elle accepte de l'accompagner dans un party de travail. Ce résultat
positif renforce Mark dans son comportement de critiquer et de rabaisser.
Le comportement de Dena, celui de céder à la demande de Mark,
est aussi renforcé car les critiques ont cessé. Dans l'avenir,
ces comportements auront donc tendance à se reproduire.
Mais le processus peut devenir plus
compliqué. En acceptant d'accompagner Mark, Dena s'expose à
une expérience inconfortable pour elle. Elle peut ainsi refuser
d'aller à certaines soirées qui lui semblent particulièrement
désagréables. En faisant cela toutefois, elle fournit un
renforcement intermittent aux critiques de Mark. Il s'agit d'un phénomène
connu en psychologie comportementale (behaviorale) qu'un renforcement intermittent
amène une recrudescence du comportement ainsi renforcé. Il
y a donc une recrudescence des critiques de Mark. Un autre phénomène
amène Mark à augmenter ses critiques. Au début de
la relation, Dena pouvait être influencée par une légère
manifestation de désapprobation de sa part. Mais à mesure
qu'elle devient habituée et expérimente le désagrément
de ces sorties, elle peut ne céder que s'il augmente l'intensité
de ses critiques. Par ailleurs, la coercition n'est pas à sens unique.
Dena peut s'efforcer de contraindre Mark à se comporter comme elle
le souhaite dans certains domaines. Elle peut, par exemple, être
distante avec lui s'il ne passe pas autant de temps avec leur fils qu'elle
le juge approprié. Avec le temps, alors que les deux s'efforcent
de contraindre l'autre, leur relation peut devenir de plus en plus marquée
par des interactions négatives.
L'attribution de
défauts
À mesure qu'ils vivent cette
escalade des échanges coercitifs, les partenaires, réfléchissant
à leurs relations conflictuelles, auront tendance à mettre
la faute sur l'autre, à le considérer responsable du problème.
Dena va conclure que Mark est égoïste et manque de considération,
que c'est la raison pour laquelle il insiste pour qu'elle aille à
ces soirées superficielles et ignore ses sentiments par rapport
à ces soirées. C'est d'ailleurs son égoïsme qui
explique, considère-t-elle, pourquoi il ne passe pas plus de temps
avec leur fils. Mark, de son côté, peut conclure que Dena
est insécure et névrosée, que c'est la raison pour
laquelle elle est si intimidée par les événements
sociaux. Il se demande d'ailleurs si elle ne va pas transmettre ces traits
à leur fils en le surprotégeant et en l'empêchant de
développer de l'indépendance. Les différences
entre eux sont devenues des défauts.
Leurs discussions concernant les
sorties et le temps passé avec leur fils vont devenir pleines d'accusations,
de défenses contre ces attaques et de contre-attaques. De plus en
plus, les conflits impliquent des désaccords sur la cause de leurs
problèmes. Les sujets de leurs disputes deviennent l'égoïsme,
l'insécurité, etc.
La polarisation
À mesure que le conflit évolue,
les partenaires auront également tendance à devenir plus
polarisés dans leurs positions. Les conflits mènent à
des privations qui peuvent intensifier les désirs. Comme Mark est
privé d'aller à des sorties avec son épouse, il peut
porter plus d'attention à ces événements et développer
des justifications plus élaborées. De l'autre côté,
à mesure que Dena vit de la pression et défend sa position,
tout désir de sorties sociales peut être perdu. On en viendrait
à croire que Dena n'a aucun désir de contacts sociaux alors
que ces contacts sont ce qui compte le plus dans la vie de Mark. Ainsi
leurs façons de réagir à leurs différences
les amènent à sembler encore plus différents.
Un autre processus qui peut amener
la polarisation, c'est-à-dire l'amplification des différences,
est la division des tâches qui résulte de ces différences.
Par exemple, parce que Dena passe plus de temps avec leur fils que Mark,
elle le connaît mieux, est plus confortable avec lui et a plus le
tour de faire des activités agréables avec lui. Cette différence
dans les habiletés aura tendance à s'amplifier. Dena passe
plus de temps qu'elle ne le ferait normalement, pour compenser les lacunes
de Mark. Par ailleurs, Mark étant moins habile, peut se faire critiquer
facilement par Dena. Il peut ainsi avoir encore moins le goût des
activités avec son fils, ce qui ne l'aide pas à développer
ses habiletés.
Ainsi, à travers les processus
de coercition, d'attribution de défauts et de polarisation, les
différences inévitables entre les conjoints peuvent escalader
en conflits jusqu'au point de miner la satisfaction par rapport à
la relation et, à l'extrême, mener à la séparation.
Le modèle présenté ici est très général.
Plusieurs facteurs peuvent influencer et complexifier les processus de
conflits.
D-
Les facteurs qui influencent les conflits
La compatibilité
des partenaires
Certains couples présentent
moins d'incompatibilités que d'autres, ce qui amènent moins
de conflits d'intérêts. Ces couples peuvent aussi obtenir
plus de renforcements de leur relation, ce qui les aident à être
capables de gérer les conflits et/ou les tolérer. Certaines
recherches montrent effectivement que la similarité entre partenaires
dans la personnalité et les attitudes est un facteur favorisant
la réussite (Christensen et Walczynski, 1997).
La personnalité
La personnalité de chaque
partenaire est un facteur qui affecte la probabilité que les incompatibilités
conduisent à une escalade de conflits. Par exemple, plusieurs recherches
ont associé la personnalité neurotique (tendance à
présenter anxiété, colère, nervosité,
dépression et autres affects dépressifs), chez un ou les
deux partenaires, à une moins grande satisfaction par rapport à
la relation et à un taux de séparation plus élevé.
La personne présentant cette personnalité aura plus probablement
tendance à réagir de façon qui complique la résolution
des incompatibilités, en surréagissant émotionnellement,
en s'engageant dans la coercition, en se retirant de la discussion, etc..
Les recherches montrent également
que la tendance à attribuer la responsabilité des problèmes
à l'autre est associée à une moins grande satisfaction
conjugale. La résolution des conflits est compliquée par
une plus grande tendance à blâmer et accuser l'autre.
Certains chercheurs présentent
des modèles qui mettent une emphase plus grande sur le rôle
de la personnalité et de l'histoire personnelle dans les conflits.
Par exemple, Young (1997) présente un modèle intéressant
selon lequel l'insatisfaction est souvent développée lorsque
les conflits ou les événements de la vie activent des schémas
inadaptés chez l'un des partenaires (voir le dossier Les troubles
de la personnalité) qui l'amène à prendre des positions
extrêmes, ce qui a pour conséquence d'activer les schémas
inadaptés du partenaire. Koski et Shaver (1997) accordent également
une grande place à la personnalité en abordant la problématique
des conflits et de la satisfaction conjugale à la lumière
de la «théorie de l'attachement» de Bowlby. Les styles
d'attachement (par exemples, évitant, anxieux et sécure)
se développent principalement dans la relation avec les parents
et constituent un facteur important qui déterminent les interactions
entre conjoints. De même, Notarius et ses collègues (1997)
décrivent le lien entre le style d'attachement aux parents dans
l'enfance, l'estime de soi qui en résulte et l'habileté à
gérer la colère dans la relation de couple. Par exemple,
la personne qui se sentait fréquemment critiquée par un parent
et ne pouvait se défendre que par des attaques colériques
ou le retrait aura davantage tendance à répondre à
un commentaire neutre du (de la ) partenaire comme s'il s'agissait d'une
critique du parent.
Les habiletés
de résolution de conflits
Les comportements positifs lors de
conflits sont prédicteurs de stabilité dans la relation (Christensen
et Walczynski, 1997). Ils préviennent l'escalade des conflits. Si
le niveau d'habiletés est bas, de petites incompatibilités
peuvent dégénérer en conflits importants. À
l'inverse, un bon niveau d'habiletés peut favoriser une bonne adaptation
à de grandes incompatibilités. Ces habiletés, par
exemples, débuter une discussion avec douceur, s'exprimer avec le
"je" pour éviter de critiquer la personne, contrôler ses pensées
automatiques, écouter avec empathie, trouver des compromis, etc.,
constituent un savoir-faire qui peut s'acquérir. Cependant, dans
le feu de l'action, ces habiletés risquent fort de ne pas être
utilisées si les attitudes positives envers l'autre, comme le respect
de sa personnalité, la compréhension de ses problématiques,
l'acceptation des différences, etc., ne sont pas présentes.
L'entrainement à ces habiletés peut toutefois aider à
comprendre les attitudes positives qu'il serait souhaitable de développer.
Les circonstances
stressantes
Des études ont démontré
un lien entre le niveau de stress quotidien et les interactions négatives
dans le couple. Les événements de la vie qui représentent
des stress, par exemple la venue d'un enfant, sont aussi souvent associés
à une baisse de la satisfaction conjugale (Christensen, A., Walczynski.
P.T., 1997). Dans ces périodes plus stressantes, le besoin de support
peut être plus grand en même temps que la capacité d'en
donner diminuée. Les événements stressants peuvent
aussi amplifier certains conflits d'intérêts ou en créer
d'autres. Par exemple, la venue d'un bébé peut exacerber
des conflits concernant les tâches ménagères.
Nous présenterons, dans la
deuxième partie à venir, les pistes de travail pour briser
l'engrenage des conflits développées par les spécialistes
reconnus.
RÉFÉRENCES
Christensen, A., Walczynski. P.T., Conflict
and Satisfaction in Couples dans Sternberg, R.J. and Hojjat, M. (ed.),
Satisfaction in close relationships, Guilford, 1997.
Christensen, A., Jacobson, N.S., Reconcilable
Differences , The Guilford Press, 1999.
Clements, M. L., Cordova, A.D., Markman,
H. J., Laurenceau, J-P.,The Erosion of Marital Satisfaction over Time and
How to Prevent It, dans Sternberg, R.J. and Hojjat, M. (ed.), Satisfaction
in close relationships, Guilford, 1997.
Goleman, Daniel, L'intelligence émotionnelle,
Robert Laffont, 1997 (version anglaise, 1995).
Gottman, John. M., The Seven Principles
for Making marriage Work, Crown Publishers, Inc., 1999.
Koski, L. R. et Shaver, P. R., Attachement
and Relationship Satisfaction across the Lifespan, dans Sternberg, R.J.
and Hojjat, M. (ed.), Satisfaction in close relationships, Guilford, 1997.
Notarius, C.I. et al. Angry at Your Partner
? Think Again dans Sternberg, R.J. and Hojjat, M. (ed.), Satisfaction in
close relationships, Guilford, 1997.
Young, J. et Gluhoski, V., A Schema-Focused
Perspective on Satsfaction in Close Relationships, dans Sternberg, R.J.
and Hojjat, M. (ed.), Satisfaction in close relationships, Guilford, 1997