Des chercheurs du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (BRAMS) ont identifié, un deuxième type d'amusie congénitale. Le premier est un déficit de la perception de la hauteur tonale. Leurs travaux sont publiés dans la revue Neuropsychologia.
Jessica Phillips-Silver et Isabelle Peretz de l'Université de Montréal rapportent le cas d'une personne atteinte de beat deafness, c'est-à-dire d'incapacité de battre la mesure.
Il s'agit d'un déficit de la perception du beat, et non du rythme, précise Mme Phillips-Silver. "Le beat est un battement régulier, comme celui du métronome, alors que le rythme est une variation de notes."
Le jeune homme atteint de ce déficit n'était physiquement pas capable de suivre le beat, mais il parvenait à désigner les changements de rythme dans une mélodie.
Par l'entremise de petites annonces, Mme Phillips-Silver a testé de nombreuses personnes se disant incapables de danser en cadence.
Grand amateur de musique et de danse, Mathieu a passé avec succès 5 des 6 tests de la Batterie de Montréal d'évaluation de l'amusie. Il percevait très bien les changements de hauteur tonale, mais ne percevait pas le mètre, c'est-à-dire les divisions de battements forts et faibles dans une pièce. Il n'arrivait pas, par exemple, à distinguer le tempo d'une marche (UN, deux, UN, deux...) de celui d'une valse (UN, deux, trois, UN, deux, trois...).
Deux tests créés par la chercheuse ont montré que les difficultés de Mathieu sont spécifiquement liées à la musique, car il relevait assez bien les pulsations régulières d'un métronome.
Le déficit de perception de la hauteur s'explique par une dysfonction entre le cortex auditif et le cortex frontal inférieur, précise la chercheuse. Ces régions ne seraient probablement pas touchées dans le cas de Mathieu puisqu'il n'éprouve pas ce problème. Les systèmes neurologiques décelant la hauteur tonale et le beat seraient donc dissociés.
Psychomédia avec source: UdeMNouvelles
Tous droits réservés