La Commission pour la Loyauté dans la communication rend plus explicite ce qui peut être considéré comme sexiste dans la publicité.
La règle sur la publicité sexiste de 1993 vient d’être révisée afin d'expliciter plus clairement ce qui est considéré comme sexiste dans la publicité, explique Piero Schäfer, responsable des relations publiques
de la Commission pour la Loyauté.
Les principes de stéréotypes sexuels remettant en cause l’égalité entre les sexes et celui de sexualité traitée de façon inconvenante ont été ajoutés.
Cette règle n’a cependant pas force de loi. En cas de plainte, la Commission contacte l’entreprise émettrice de la publicité. Si celle-ci ne réagit pas, un communiqué de presse est publié. «L’année dernière, il y a eu beaucoup de pressions politiques à un niveau fédéral contre les publicités sexistes, poursuit Piero Schäfer. Les publicités ne sont pas plus sexistes qu’avant, mais les gens y sont plus sensibles. Et nous répondons à ces sollicitations en édictant une règle plus sévère.» Selon lui, une véritable loi ne serait pas forcément la bonne solution. «Ce n’est pas à l’Etat de censurer», estime-t-il.
La section suisse du réseau international la Meute contre la publicité sexiste réagit favorablement à ce changement. Selon Stéphanie Apothéloz, la règle ajournée permettra la recevabilité de certaines plaintes qui ne correspondaient pas à l’ancienne version.
La responsable de la Meute suisse rejette les arguments de certains publicitaires qui parlent d’humour ou de 2e degré. «C’est la bonne excuse, estime-t-elle. Il suffit de faire le test: remplacez simplement les mots désignant les femmes par Noir ou Juif, ou les femmes des publicités par des personnes de couleur et vous verrez que cet humour est inacceptable! Il n’est pas normal que la publicité puisse envoyer des messages contraires à ce qu’on essaie d’apprendre aux enfants à l’école et à la population au travers des services pour l’égalité. »
Source: Tribune de genève