Le prix Nobel de littérature 2012 a été attribué à l'auteur chinois Mo Yan qui, "avec un réalisme hallucinatoire fusionne les légendes folkloriques, l'histoire et le contemporain
", relève l'Académie suédoise.
Mo Yan, Guan Mo de son vrai nom, est né en 1955 dans une famille de paysans, qui a connu la faim lors du Grand bond en avant (1958-1961). Cette campagne de collectivisation, initiée par Mao, a provoqué de 20 à 50 millions de morts, rappelle Le Parisien.
Il débute sa carrière littéraire en 1981 et connaît un succès international avec "Le Clan du sorgho" publié en 1986, adapté au cinéma sous le titre "Le sorgho rouge". Il a publié plus de 80 romans et nouvelles dont 16 ont été publiés en français, essentiellement par les éditions du Seuil.
"Il y a douze ans, un autre Chinois, Gao Xinjiang, avait déjà reçu le prix Nobel de littérature
", relève le journaliste Pierre Haski de Rue 89. "Je me trouvais à Pékin à l’époque : un black-out total avait accueilli la nouvelle, pas un mot dans la presse, pas de message de félicitations. Et pour cause, Gao Xinjiang s’était exilé en France dans les années 80, et son œuvre est toujours bannie en Chine
", rapporte-t-il.
L’œuvre de Mo Yan est publiée en Chine. Selon Eric Abrahamsen, expert américain en littérature chinoise, Mo Yan est un "grand auteur (...) qui rédige le Grand roman de la Chine
", tout en étant "très malin quant à ce qui peut ou ne peut pas être écrit
", rapporte Le Parisien.
"Dans son œuvre, Mo Yan s’en prend régulièrement, avec humour aux tares du système chinois, le népotisme, la corruption, la bureaucratie…
", rapporte Pierre Haski. "Il faut lire Mo Yan et son écriture foisonnante, parfois comparée au « réalisme magique » des écrivains latino-américains, pour comprendre la Chine d’aujourd’hui, celle de la forte croissance économique et des succès qui impressionnent, mais aussi celle des souffrances, du petit peuple goayeur, de l’individu balloté par un système inexorable
", dit-il.
Parmi les romans les plus récents: "Le Maître a de plus en plus d'humour" (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (2011).
Sur Rue 89: Mo Yan prix Nobel de littérature, le « réalisme magique » à la chinoise.
Psychomédia avec autres sources: Le Parisien, Le Nouvel Observateur. Tous droits réservés.