Bonjour
Je me décide à faire partager mon expérience, en espérant que cela pourra aider certaines personnes dans la mesure où elles s'y reconnaîtront peut-etre.
Si j'ai souvent lu que beaucoup de phobiques sociaux avaient des difficultés dans certaines situations de performance type (entretien d'embaûche entre autre), je précise en ce qui me concerne que je parviens (au moins en partie) à affronter la plupart de ces situations (tout en étant stressé et en ayant aussi le trac), lorsque je sais à l'avance qu'elles ne dureront pas longtemps. Tout change dès qu'on commence à parler de durée...
Un fois l'entretien passé et réussi, après les premiers jours de travail, là j'ai vite l'impression de perdre tous mes moyens (tremblements et sursauts à chaque interaction, voix chevrotante, difficultés de concentration, trous de mémoire, sueurs, tension musculaire, perte d'appétit, épuisement ...). En fait je crois que je suis tellement terrorisé à l'idée de mal m'exprimer ou de ne rien avoir à dire d'intéréssant aux collègues pendant les pauses que je me retrouve très vite paralysé... J'en viens donc alors à échafauder des stratégies d'évitement (sous forme de moments de repli et de retraite) dévalorisantes à long terme, et je m'en tiens au strict minimum au niveau des interactions . Si je me console en me disant que le travail n'est pas le plus important dans la vie (ce que je crois réellement), ma phobie sociale lorsqu'elle se manifeste dans le cadre des relations amicales et familiales me désespère... Toujours la peur physique (symptômes décrits plus haut) de décevoir les gens si je reste trop longtemps et trop souvent avec eux. D'où une tendance à abréger les rencontres, et les séjours (famille : pas plus de 2 semaines ; amis : pas plus de 3 jours – déjà énorme performance pour moi, dans la mesure où je suis littéralement vidé après le troisième jour) et à les espacer dans la durée.
Ma copine est la seule personne avec qui je ne ressens pas de phobie sociale. Une fois, lorsque je lui en ai parlé, elle m'a dit que ce que j'avais, c'était peut-etre plutôt un trouble d'anxiété généralisée. C'est vrai que je suis quelqu'un d'anxieux de nature. En meme temps, je pense que ce que j'ai, c'est quand meme plutôt de la phobie sociale. J'ai parlé de cette phobie à ma famille et à certains amis qui globalement l'ont plutôt bien pris. Pour les autres amis et collègues de travail, là je ne sais pas comment m'y prendre. Il faut dire aussi que dans mon cas, ma phobie les concerne directement puisqu'il s'agit de phobie dite „sociale”. Quitte à recourir aux aveux, est-ce que ce ne serait pas mieux de leur dire que je suis atteint du trouble d'anxiété généralisée (un mensonge qui les préserverait en quelque sorte)?
Bien à vous