Moi aussi je sombre, et pourtant...

Bonjour à toutes et tous,
Eh oui... moi aussi je sombre dans la dépression depuis le mois de février 2004, suite à une cascade d'évènements, dont le coup de grâce fut le départ de mon amie le 29 mars dernier...
Douleur morale mais aussi physique... j'ai pourtant tout pour être heureux : je suis musicien, je vis de cette passion, j'ai une famille formidable... et pourtant, pourtant... Pourtant je pleure pour un rien et souvent, je ne travaille plus, j'ai la sensation d'être en complet décalage avec le monde qui m'entoure, et, de surcroit, mon amie me manque terriblement...
A de très courts moments d'euphorie succèdent des moments de désespoir intenses... je suis encore jeune, j'ai 38 ans, et mon médecin a diagnostiqué une dépression sévère, dont je ne veux absolument pas être l'esclave...
Je me sens coupable de souffrir ainsi...
Qui peut m'aider un peu ?
Bisous,
Jean-Michel.

Hello Sissi,
Merci beauuuuuucoup pour ta réponse !
Je vais moi même te répondre, mais là il est trop tard... je vais dormir un peu, et je d=ferai ça deain à tête "reposée..."
Je t'embrasse très fort, encore merci !
Jean-Mi.

Je suis contente que mon message t'ais fait du bien. Il est tout à fait sincère. Je vois que tu es conscient qu'il te reste des ressources en toi pour te relever et j'en suis ravie.

Tu as aussi mentionné une phrase qui m'a interpellé et qui est bien souvent un déclencheur d'un gros mal-être et qui est aussi un raisonnement responsable de plusieurs déprimes et/ou dépressions. Je te cite :
"Lorsque tu aimes quelqu'un de toute ton âme, lorsque tu es prêt à donner ta vie pour cette personne..."

J'ai appris avec beaucoup de douleur bien sure mais avec le temps que vouloir "donner sa vie à quelqu'un" n'est pas de l'amour et c'est très malsain. On rencontre quelqu'un, on tombe follement amoureu(se) et paf! sans s'en rendre compte on vit en fonction de cette personne et de cette relation. Ce qui fait que si cette personne nous quitte, on n'a plus de repères, on a même oublié comment on fonctionnement avant de la rencontrer. Ça s'appelle perdre son idendité. Tu sais Jean-Michel, ta vie t'appartient à TOI et à personne d'autre. Vouloir la partager avec quelqu'un, OUI mais vouloir donner ta vie, tu ne peux pas. Je sais que ce ne sont que des mots mais en y songeant bien, on le fait quand même. On bâtit notre vie, notre univers autour et en fonction d'une personne. Quand on est dedans on le voit pas mais en y pensant bien, ne vois-tu pas que c'est malsain?

J'ai perdu mon identité au cours d'une relation qui a duré 7 ans alors je sais de quoi je parle. Aujourd'hui je ne fais plus cette erreur. Évidemment je l'ai refaite après à quelques reprises mais là, je crois que ça y est.

Ce que je dis n'a rien avoir avec le fait de ne vivre que pour soi et d'être égoïste mais avant d'aimer quelqu'un d'un amour vrai, il faut s'aimer soi-même et c'est le plus difficile. Quelqu'un qui a appris à s'aimer ne donnerait jamais le pouvoir sur sa vie et sur son bonheur à qui que ce soit, qu'en penses-tu?

Bref, j'en suis là dans ma démarche et comme je l'ai posté sur ce forum dans une autre rubrique. L'an dernier j'étais amoureuse d'un homme à qui j'ai rendue sa liberté parce que je le savais déchiré entre son envie d'aller vers une fille qu'il venait de "retrouver"(une amie d'enfance) et le fait qu'il était bien avec moi et surtout qu'il ne voulait pas me faire de peine. Je l'ai aimé assez pour vouloir qu'il soit heureux, avec ou sans moi. C'est la première fois que j'arrive à faire ça et je ne dis pas que c'est facile mais je me sens tellement en paix avec cette décision. Lui il n'en revenait pas et m'a dit qu'il n'avait jamais été aimé de cette façon là. Aujourd'hui, persqu'un an plus tard, nous sommes restés amis et il me donne des nouvelles de temps en temps.

Voilà un peu de moi, de mon expérience. Je n'ai pas la science infuse et certainement pas la vérité absolue mais si jamais ça peut t'aider, t'inspirer ou tout simplement te faire du bien, cela n'aura pas été en vain.

Bonne journée à toi Jean-Michel

Bises :)

Bonjour Sissi,
Tout d'abord, un grand, un très grand merci d'avoir pris le temps de répondre si longuement et avec autant de gentillesse à mon message.
Je suis très touché de ta solicitude et de ta générosité, alors que tu te trouves toi même dans une position douloureuse.
J'ai attentivement lu - et avec beaucoup d'émotion également - ta réponse.

Concernant le diagnostique dont j'ai été l'objet, je suis assez d'accord avec toi. Certains évènements ( surmenage, épuisement général, rupture amoureuse et quelques autres petites réjouissances ) m'ont fait sombrer dans ce que je juge être davantage de la mélancolie qu'une dépression profonde. La mélancolie étant, médicalement parlant, à prendre tout à fait au sérieux également.
Je suis conscient de garder, au fond de moi, une réserve d'énergie et un amour de la vie suffisants pour me faire remonter la pente, avec l'aide de quelques "produits," cela va de soi.
Je pense que ton idée de ne pas tomber dans la médicamentation lourde est excellente. Je vais voir ça de près !

Tu as tout aussi raison lorsque tu dis que même mes rapports humains aujourd'hui sont déconsidérés. Lorsque tu aimes quelqu'un de toute ton âme, lorsque tu es prêt à donner ta vie pour cette personne, et que celle-ci te trahit, te quitte sur un simple coup de téléphone, te ment en soutenant qu'elle n'a personne alors que c'est faux, bref : remet en cause des années de bonheur en 5 minutes, c'est pire que tout...
Cela ne m'emp^chera pas d'aimer de nouveau, et jamais je n'infligerai une telle soufrance à quelqu'un. C'est inhumain...

"Il n'est rien de tomber, pourvu qu'on se relève..." Cette phrase peut faire miroir avec celle que tu as écrites plus haut !! que j'aime aussi d'ailleurs...

En tout cas : MERCI infiniment d'avoir consacré un peu de ton temps. Ce message m'a fait beaucoup de bien, m'a réchauffé le coeur... grâce à toi, j'ai passé une journée moins triste, car je SAIS que je me relèverai.
Je te souhaite de tout coeur un prompt rétablissement, et continuons à communiquer si tu le veux !!

Je t'embrasse, en toute affection,
Jean-Michel.

...il faut dédramatiser.

Bonjour Jean-Michel,
C'est avec émotion que j'ai lu ton message. Je comprends tout à fait comment tu te sens. L'important à la première étape est d'accepter qu'il y a quelque chose qui ne va pas, accepter qu'on peut tomber. Toutefois je voudrais simplement que tu sois prudent quant au diagnostique. La "dépression" est presque à la mode de nos jours et comme les medecins en ont pleins les bras, c'est le diagnostique "in" à donner. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de gens réellement en dépression mais être déprimé, voir même dépressif suite à des événements difficile ne veut pas automatiquement dire qu'on est en dépression.

Dans les maladies dites "psychologiques ou mentales" c'est le cerveau qui ne fait plus son boulot de façon équilibrée. Oui ton medecin peut être un guide mais n'oublie jamais de te fier à ton jugement, même si ces temps-ci il est plus ou moins fiable. On a tous et toutes une petite alarme intérieure qui nous fait sentir si on est pas à l'aise face à quelqu'un ou quelque chose.

J'ai été diagnostiquée en dépression sévère il y a quelques mois et j'ai même reçu un prescription d'anti-dépresseurs. Je l'ai toujours mais je ne suis pas allée les chercher. Je me suis plutôt acheter des vitamines pour le système nerveux (complexe B) ainsi que des Omega 1-2-3. Je vais déjà beaucoup mieux. Oui je suis encore très émotive et j'ai la larme facile mais je sens que peut-être j'y arriverai. Évidemment, si je vois que je retombe, je prendrai les anti-dépresseurs. Je ne dis pas qu'il ne faut pas en prendre. Certaines personne en ont réellement besoin mais j'en ai connu tellement qui n'en avait pas vraiment besoin et qui ont vécu l'enfer des effets secondaires, puis d'un sevrage pas évident.

Bref, je vais m'arrêter là parce que je sais que c'est long. Ce que je veux te dire c'est que tomber est humain, se relever est divin. En clair, c'est normal de craquer. La vie d'aujourd'hui est tellement axée sur la performance et la surconsommation. Même les relations humaines sont devenues des biens de consommations qu'on change comme on change de voiture. Alors regarde en toi et ne perds jamais courage. Il y a TOUJOURS une lumière au bout du tunnel, je te le garanti.

Bon courage.

Sisssi