Je m’excuse par avance de la longueur et de la piètre qualité de ma ‘‘prose ’’, mon histoire et un peu longue et compliquée. Je ressens une grande souffrance suite à ce que je vis, et j’ai vraiment besoin de parler (enfin d’écrire ) de ce qui m’arrive pour ne pas être détruite à jamais par un trop plein de douleur. Si vous avez des conseils ou une expérience qui pourraient m’aider à surmonter cette épreuve… Je vous remercie par avance, je suis vraiment au fond du gouffre.
D’abord un petit historique. Mes parents sont encore ensembles j’ai un petit frère (ou un demi-frère ne sachant pas si nous avons le même père, même si tout laisse à penser que non) de 7 ans plus jeune que moi. Coté drogue à 16 ans j’ai commencé à fumer du cannabis, à 19 ans (en 1999) je fume 4 grammes part jour (sans exagérer, à moi toute seule du matin au soir, pas une seule cigarette). Cela ne me fait plus rien et je suis mal dans ma peau, entourée de ‘‘bons potes’’ je découvre à 20 ans l’ecstasie (et j’arrête mes études), je m’oublie, je suis moins mal, je commence à sombrer… Parallèlement en septembre 2000 je quitte le foyer familial pour aller dans un petit appartement dont ma mère et grand-mère maternelle sont propriétaires, au 2ème étage d’un immeuble qui leur appartient et où ma grand-mère habite. En octobre je trouve du boulot, et je rencontre un garçon fantastique que j’aime qui m’aime qui m’aide à sortir de la drogue, m’écoute, me comprend, et éloigne les bons ‘‘potes’’ plutôt dealers qui tentent de me faire replonger, nous vivons ensemble dans l’appartement en question (de nos deux appartements c’est celui le plus près de notre travail). Tout pourrait aller pour le mieux, je grandis, deviens un peu plus indépendante, je ne fuie plus la réalité, et je commence même à m’aimer (enfin au moins me supporter). Sauf que mes parents n’acceptent pas ce nouveau venu dans leur monde très fermé où l’on dit le contraire de ce que l’on fait, on manipule, et où je ne suis qu’une sorte d’objet qui s’occupe de l’un et de l’autre et qu’on rabaisse pour mieux se supporter. (le jour où nous leur annonçons que nous voulons nous marier leur 1ère réaction en 5 minute à été de dire ‘‘Si vous voulez on y sera pas !’’ puis ‘‘Il faudra que tu pense à voir plus souvent ton frère.’’) Je pense avec le recul qu’ils ont eu peur que leur fonctionnement et petits secrets soit mis à jour. Mes parents font tout pour détruire ma relation, et finissent par dire ‘‘c’est lui ou nous’’, racontent n’importe quoi sur mon ami. Ils se montent une fiction comme quoi si je n’ai plus l’appartement mon ami me quitte. Ils décident alors d’entamer une procédure d’expulsion à mon encontre, après 3ans de bataille juridique, de mensonge, de plainte, de mains courantes et de coups tordus à notre encontre ils obtiennent satisfaction c’est à dire expulsion et recours à la force publique.
C’est en mai 2004 (il y a un peu plus d’une semaine) que l’expulsion a lieu. Pour moi cela a été très dur, je vais actuellement très mal. On entre dans le vif du sujet, je vais vous décrire comment cela c’est passé pour moi.
A 9heure du matin un vendredi où je ne travaille pas, mon ami et moi sommes réveillés par des coups à la porte, puis un bruit de perceuse (c’est le serrurier qui défonce la serrure), juste le temps d’enfiler un pantalon et un haut histoire de pas être nue devant au moins 5 personnes (huissier, déménageurs, et évidement un policier), pas le temps de dire ouf et ‘‘ont peut entrer police ! ’’ le ‘‘ont peut entrer’’ c’est pour la forme parce qu’il est déjà dans le couloir. Il a quand même fallu que j’insiste et que mon ami se présente (directeur juridique d’une asso), pour pouvoir enfiler une culotte et un soutif sans personne dans la pièce. Après il a fallut que je prépare des bagages le plus vite possible (le reste va au garde meuble à l’autre bout de la ville) en pensant à prendre ce dont j’avais besoin besoin, tout en m’inquiétant pour notre chat qui voulait se sauver ( la porte étant ouverte) et était terrorisé. Dans la panique, avant que les déménageurs (assez rapide, c’est du bon boulot entre nous) n’embarquent tout, j’ai difficilement pu prendre tout ce dont j’avais besoin, le stress, la surprise et le professionnalisme des déménageurs font que par exemple il me manque mon agenda, mon répertoire, et mes sous-vêtements (entre autre), bon c’est pas perdu mais c’est ennuyeux et usant au jour le jour (je travaille, je n’ai pas encore eu le temps de récupérer ce que je voulais, en plus à chaque fois que j’ai besoin de quelque qui est au garde meuble je plonge dans un état de détresse et de mal être très dur à supporter pour moi et pour mon entourage qui actuellement pâti beaucoup de mon mal être).
Petit à petit j’ai vu mon appartement (dans lequel j’ai vécu presque 4 ans, et qui se trouve dans un immeuble familial où je me suis rendu 1 fois par semaine toute ma vie) se vider, placards, livres, papier perso, fringues meubles, lit, enfin tout ce qui m’était personnel et quelque part de plus intime pris et sorti par de parfaits inconnus. Il a fallu que je remette les clefs à l’huissier, et je me suis retrouvée dans cet endroit entièrement vide avec un huissier et un policier qui voulaient que je parte ; je ne sais pas si vous imaginez la violence que c’est, moi je me suis retrouvé accroupie en pleur, au bord de la crise de nerf incapable de me lever pour partir je savais qu’il fallait que je parte, c’est pas que je voulais rester mais je ne pouvais pas, physiquement, me lever et franchir le pas de la porte en me disant que j’étais EXPULSEE par UN HUISSIER ET UN AGENT DE LA FORCE PUBLIQUE qui ma fois au bout du compte ne font que leur travail, suite à la demande de ma PROPRE FAMILLE (si on puis dire, il faut noter que j’aurais dû recevoir un pli m’informant de la situation, pli qui a été déposé dans la boite au lettre commune -comme me l’a indiqué le policier et je n’ai pas de raisons de mettre sa parole en doute- mais que je n’ai jamais eu en ma possession, mais bon je ne me permettrais pas d’interpréter comme diraient certains ce qui s’est passé à ce sujet là). Donc je disais, j’étais incapable de me dire qu’il fallait que je parte pour ne plus jamais revenir dans cet endroit qui était une partie de ma vie que je le veuille ou non. Là je sais que mon ami (qui avait descendu nos bagages) m’a prise dans ses bras, moi en pleine crise de nerf, je sais qu’il m’a aidé à sortir de l’appartement, je me suis entièrement raccrochée à lui, je ne me rappelle pas avoir franchir le seuil, ni descendre les escaliers. J’ai comme une absence entre le moment où mon ami me prend dans ses bras et m’aide à me lever et le moment où je suis dans la rue.
Voilà mon histoire, mon ami et moi sommes toujours ensemble, nous vivons à l’hôtel et sans lui je ne sais pas ce que je serais devenue (au niveau pratique mais surtout au niveau de ma survie mentale). Au jour d’aujourd’hui je suis très mal (en écrivant mon histoire je la revis et je pleure tellement c’est dur pour moi), je dors mal, je suis agitée, n’arrive plus à prendre aucune décision (même les plus simples ; du genre ‘‘le plus court chemin c’est à droite ou à gauche ? ’’ ‘‘Le pain de mie je prends lequel ? ’’ ‘‘Je mets un pull ou pas ? ’’), je souffre (une souffrance que je ressens physiquement au niveau du ventre), je pleure, j’ai parfois des espèces de remontées de souvenir de cet événement et alors je sombre. Je me sens complètement perdue, je ne veux pas que ce que j’appelle par convenance ma famille me détruise, mais je suis au fond du trou même si j’essaye de faire face et de continuer à vivre… Mais c’est extrêmement dur pour moi.
Tout conseil ou expérience pouvant m’aider me serait très utile, je vous en remercie par avance.