Bonjour.
Je suis désolé d'avance si ce message est long, mais je pense que je dois expliquer la situation dans son ensemble pour être plus clair.
Ma femme (nommons-la A.) est dépressive depuis l'âge de 15 ans, suite à des agressions sexuelles répétées alors qu'elle était dans un milieu louche, mysogine et pervers. Elle est depuis des années une personne multiphobique (agoraphobe - n'ose pas sortir seule sans moi, peur des insectes, de la chaleur: des fours et des plaques de cuisson, etc), tantôt heureuse puis malheureuse, méticuleuse - quasi maniaque, etc...
J'ai connu A. sur mon lieu de travail, alors que j'étais encore avec mon ex. Lorsque j'ai fait sa connaissance, ce fut le coup de foudre. Malheureusement, après une relation de 5 ans où je me suis "ramolli" et n'avais pas le courage de couper court avec une relation sans amour avec mon ex, j'ai tardé à lui dire que c'était terminé. Il se trouve qu'alors qu'on flirtait avec A., j'ai failli céder à une demande de relations intimes avec mon ex. Nous ne l'avons pas fait en fin de compte, avons arrêté avant tout rapport. Mais pour moi, c'était comme trahir mes sentiments pour A.
Le début de notre relation avec A. a été particulièrement cahotique, car tout d'abord mon collègue (et patron de A.) soufflait le chaud et le froid, tout d'abord en encourageant notre relation, puis ensuite tentant de la briser, il y eut une période oui/non et la confiance pour A. n'était pas encore établie. Pendant cette période, elle m'a avoué qu'un week-end, après que je lui ait dit "non", elle a rendu visite à l'un de ses anciens ex et a eu des attouchements sur la poitrine après une soirée arrosée, chose que je lui ai pardonné.
Mes remords me rongeant, et à tel point que j'en avais même oublié la date exacte des évenements avec mon ex (s'ils étaient avant ou après nos premières relations intimes avec A.), je lui ai avoué que nous étions passé à l'acte avec mon ex (chose qui n'est pas vraie, c'était pendant la période de flirt, et nous n'avons rien fait - mais j'étais tellement troublé que j'ai amplifié la chose).
Tout a bien failli se briser à ce moment, mais à force, nous avons quand-même décidé d'habiter ensemble. Pendant 2 mois, ce fut cahotique, accentués par son stress permanent, A. crisant régulièrement, menaçant de me quitter, et me frappant occasionnellement (oh pas bien fort) moi craquant et pleurant comme un gamin à chaque fois, mais obstiné car je l'aime. Suite à ses demandes répétitives, et la mémoire me revenant, j'écris un E-Mail à mon ex (!!) pour lui demander la date exacte de ce dernier rapport. Mon ex répond presque correctement, à savoir qu'elle donne une date antérieure aux événements (en fait, notre dernier véritable rapport intime qui avait eu lieu plusieurs mois avant). Moi je le savais, mais ça m'arrangeait et ai caché la date exacte, pour ne pas envenimer les choses d'avantage, et au fond je n'étais pas passé à l'acte.
Mais A. doute, car j'ai envoyé ce message depuis le travail, et comme je suis informaticien, elle soupçonne que je sois l'auteur de la réponse, ou que je me suis arrangé avec.
Pendant encore 3 mois, ce fut cahotique en dégressif (elle m'a avoué plusieurs mois après notre mariage avoir voulu faire des téléphones roses pour se venger), elle me demandait des tas de détails (je suppose pour se faire souffrir elle-même d'avantage) mais avons quand-même décidé de nous marier. Nous avons décidé d'avoir un enfant.
La grossesse fut pénible: A. alitée car stressée de ne pas être une bonne maman (un jour, un homme lui (en plaisantant) a dit qu'elle était pédophile car elle aimait s'occuper des enfants dans une crêche... Elle, tellement choquée, avait depuis peur que ce soit vrai... alors qu'il est évident qu'elle ne l'est pas!!), stressée encore par cette ancienne histoire. Moi, je perds mon job (faillite de l'entreprise), je ne retrouve rien, j'assume tout dans la maison, ainsi que le stress de ma femme que j'encaisse pour ne pas agraver son cas. Mais ses crises de jalousies diminuent un peu en fréquence et en virulence. Séjour en clinique pendant 1 mois, à cause des complications dues au stress, et moi la visitant chaque jour sans exception de 09h00 à 22h00 pour la soutenir.
Accouchement par césa, toujours complications dues au stress. Et là, pendant les 2 premiers mois après la naissance de notre enfant, ça va mieux. Seul problème chronique: son aspect physique. Ayant pris du poids par 1 année d'inactivité physique et ma manière de cuisiner, elle ne s'aime plus physiquement, et déprime devant le miroir!
Etant agoraphobe, elle n'est sortie de la maison que pour des rendez-vous chez les médecins. N'ayant pas d'amis, elle n'a vu que moi pendant 1 an.
Puis, une grosse crise, (sans-doute créée par son passé qui a ressurgi brutalement suite à la convocation à un procès sur ces abus, elle a eu gain de cause!) où elle me demande une nouvelle fois de recontacter mon ex. Je m'exécute et malheureusement, l'eau ayant coulé sous les ponts, elle ne peut me confirmer la date et de toute manière en a rien à cirer!! Je finis par lui donner la date et ce qui s'est exactement passé.
Après une crise violent, A. est devenue froide, sans montrer de signes affectifs particuliers, s'enfermant à la maison devant son ordi et "chattant" à longueur de journée. Elle m'en veut de ne pas lui avoir tout raconté au début, elle considère que la confiance n'est plus là.
J'ai découvert qu'elle avait posté des annonces dans des sites de rencontre afin de trouver un nouvel homme qui l'accepterait telle qu'elle est. Confrontée devant les faits, elle n'est même pas gênée, et me dit qu'elle a fait ça pour "déconner un peu". Je la crois à moitié, car je réalise qu'elle n'aurait jamais pu passer à un quelconque acte réel dans son état. Mais dans le fonds, je suis persuadé qu'il y a qqch de vrai!
Elle me dit maintenant qu'elle a fait suffisament d'efforts et qu'elle n'en fera pas un de plus. Elle me ferme la porte à toute tentative de dialogue, minimise tous mes efforts pour la re-conquérir ou me faire pardonner (et pourtant, dieu sait si j'en ai fait!!) et veut simplement laisser le temps passer et voir venir...
Je suis à bout de nerfs! Je n'ai personne à qui parler, je suis venu à bout des idées pour me faire pardonner, et au fond de moi, ce que j'ai fait n'est pas pire que ce qu'elle a fait par la suite, même si je lui ai totalement pardonné sans hésiter! Je pense aussi qu'elle m'a fait souffrir bien plus qu'elle n'a elle-même souffert, mais elle n'est pas de cet avis.
Oui, je reconnais avoir fait une erreur, j'aurais du mettre un terme à cette relation avec mon ex de manière claire et immédiate, tout lui raconter, ou au contraire ne rien lui dire du tout et garder pour moi, mais le mal est fait, je ne peux revenir en arrière, et je ne peux la forcer à me pardonner.
J'aime ma femme, je suis fidèle à infini%, totalement dévoué (d'autres diraient "esclave") et je veux qu'elle sorte de son stress, qu'elle réalise que le pardon existe et pour preuve je lui pardonnerait tout même le pire, et qu'un jour il faut accepter son passé et partir sur des bases saines, vivre le présent.
Elle va voir un psy très rarement, car elle ne croit pas que ça va l'aider...
Mes questions:
1) Est-ce que j'ai fait est si grave que ça? Même si j'avais réellement passé à l'acte pendant cette période oui/non (ce qui n'est pas le cas!!) est-ce que le pardon n'est pas envisageable?
2) Est-ce que ce qu'elle a fait, même après notre mariage, n'est pas également une forme de tromperie? Ne peut-elle pas comprendre que c'est aussi grave que ce que j'ai fait qq part, ou de me faire souffir de la sorte pendant si longtemps?
3) Comment puis-je lui faire comprendre qu'elle est en train de refouler sur moi tout son stress, qu'elle me diabolise, qu'elle diabolise les hommes en général et qu'elle n'est pas objective? Et que je vais craquer à force de devenir son "éponge à stress"...?
4) Comment lui faire comprendre qu'elle est gravement malade, qu'elle n'arrivera pas à s'en sortir seule comme elle le croit, et qu'il faut l'aide d'une personne extérieure? Je ne peux pas l'aider, j'ai essayé mais n'accepte pas que ça vienne de moi.
Aujourd'hui, je suis des cours en journée, je rentre à midi (1 heure de trajet pour 15 minutes à la maison, je cuisine pour ma femme et moi en 15 minutes et ai à peine le temps de manger), je rentre le soir, je m'occupe de notre enfant, je fais encore la cuisine, une partie du ménage, pendant qu'elle continue à chatter...
Aidez-moi!!! Merci!