La vie au DEHORS

Je viens d'arriver sur ce forum grâce aux recommandations d'una amie...Je peux m'y lire...à travers certains posts.

Je voulais juste dire que cela fait un moment déjà que je me sens seule dans ma tête, sans travail, ni hommes à mes côtés, j'ai pris la vie noire de plein fouet!

Depuis l'âge de 16 ans, aujord'hui j'en ai 29, je prends du Prozac...mais sachez que dès lors que vous avez fait une depression...on ne s'en sort jamais...ou plutôt on ne se retrouve jamais comme AVANT...La depression scinde le temps de vie en 2...Aprés et Avant.

Parfois je me demande si cette maladie n'est pas au fond de certains dès le plus jeune âge pour refaire surface à des périodes critiques de la vie où l'être se trouve face à lui même et non face aux autres. Certains en meurent d'autres non.

Pour ma part, je vie renfermée...dans le noir qui permet de ne plus VOIR les choses et objets dans leur réalité mais de "fuir" cette réalité matérielle...Au dehors, la vie coule, toujours la même, le tourbillon ne vous a pas emporté, vous DERRIERE vos fenêtres...La vie au dehors ne vous ressemble plus, et c'est alors que vous viennent des pensées morbides. On aimerait alors arrêter le temps une bonne fois pour toutes, demeurer aveugle à la lumière...On prend des doses de Lexomil, pour se fondre dans l'inexistence et les sommeils profonds...MAIS TOUJOURS on se reveille.

Serait ce là le conte de "la belle au bois dormant" en 2003?
Sauf que dans cette histoire personne ne viendra vous réveiller, pas l'ombre d'un miracle...alors qu'au fond de vous vous y croyez encore (élan de Vie?).

Pour ceux qui veulent comprendre ou rationnaliser leur état "Sur les cimes du desespoir" de CIORAN, parle trés bien de tout cela...il n'avait que 22 ans et avait déjà tout compris!!!

Le meilleur ennemi c'est Soi même puis parfois les autres...

 
Bonjour Liloo,

Cioran, que j'ai beaucoup pratiqué à une certaine époque, a reproché à Bergson d'avoir négligé la dimension tragique de la vie, et avec raison d'ailleurs, bien que lui-même ait un peu trop insisté à mon goût sur cette dimension, de sorte qu'il a négligé tout le reste. Dans ses oeuvres de jeunesse comme dans celles de la maturité, Cioran a été un peu trop complaisant en nous rabâchant toujours les mêmes vieux thèmes tels que l'insomnie, le suicide, la mort, la souffrance, la maladie, l'ennui...
Pas très « jojo » tout ça, me direz-vous, même si Cioran avait, il est vrai, un sacré sens de l'humour.

Pour l'avoir lu plusieurs fois, Cioran est bien loin d'avoir tout compris, n'en déplaise à tous ceux et celles qui prennent encore leur pied à le lire. J'ai été de ceux-là durant plusieurs années - j'ai même des scrupules à en dire le nombre d'années - mais je ne le suis plus aujourd'hui, fort heureusement.

Cioran a posé l'Absurde comme point d'arrivée et non comme point de départ, contrairement à Camus. Ce dernier a dépassé le nihilisme ( pessimisme ) de son époque alors que Cioran en a été la « victime » consentante. Mon jugement ou mon verdict sur Cioran est très sévère mais je me sens autorisé à le prononcer puisque j'ai été moi-même « envoûté » et « fasciné » par le charme de sa belle plume durant une trop longue période de ma vie. Il avait une très bonne plume, certes, mais son « discours » était celui d'un homme un peu trop centré sur lui-même.

Kierkegaard

Resalut Liloo,

Il n'est jamais trop tard, entre autre si tu veux avoir des enfants. Ma mère a 57 ans et mon père 61 ( il sont divorcé depuis que j'ai un an et demi ) et j'en ai 23. C'est pour dire qu'il m'ont eu tard! Ce cas est rare mais j'ai même vu "pire"... Donc ma mère avait 34 ans... Les enfants ont certains ajustements à faire mon on est plus intelligent finalement ;) Je crois juste qu'il n'est jamais trop tard pour réussir, et qu'aussi le fait de rester jusqu'à la fin est en soi courageux et admirable.

Il faut savoir se relever, c'est la seule façon de devenir plus fort...

Vili

Salut Vili

Pour tes deux conseils saches que j'ai déjà un point d'attache dans la vraie nature...non loin de la civilisation mais qui fût mon berceau et qui, le temps passant sur la vie,ne correspond plus à l'image "idéale" de mon enfance (l'enfance étant quand même, malgré les maux, un état dee grâce où rien n'est véritablement définit...)...Donc oui, il m'arrive d'alller me recueillir dans la verdure, laisser mon regard embrasser les plaines et les collines...C'est vrai que cela fait du bien...mais à chaque fois, tu sais que lorsque tu t'en iras...bien tout "reste plié" (Chanson des innocents...). L'éloignement, la mélancolie des grands espaces où l'on ne sent plus son 'être' c'est bien beau, mais il faut revnir quand même!!!

Quand aux thérapeutes j'en ai déjà vu 2 ou 3...2 suivis d'un an environ et j'avoue que j'en ai marre de VOMIR ma vie devant leurs yeux!

Je sais, comme sans doute nous tous ici, que nous avons un Puzzle à reconstituer...un passé à comprendre et des fantômes à faire dégager...Tout cela pour rendre la VIE ENVISAGEABLE...

Mais tu sais lorsque tu ne t'accomplis pas dans un travail, ni dans une histoire "d'amour" (où est l'amour quand deux ego se rencontrent???)...et que le temps passe, que t'as 29 ans et pas le projet d'enfant (Et oui!!!), et que tu sais que les personnes autour de toi, qui t'on t vu grandir et que tu vois maintenant vieillir (oui je sais ça s'appelle la vie)s'en iront un beau matin sans bruit te laissant à la VIE, seul...face à toi même...bien je crois que tu deviens "dingue" (trop lucide)...

La vie c'est des compromis? Non et non! Passer à côté de soi, plutôt en finir me dis je souvent.

Je ne cherche ni à avoir raison ou tort.

Dernièrement ma mère m'a suggéré d'aller dans une clinique Spé...dans laquelle j'atterirai un jour si je loupe ma fin...A l'heure où les AUTRES se marient, ont un enfant, ont un statut social...à l'haure où les dés sont jettés...ben toi 29 ans...on te caserai bien dans une clinique...histoire d'oublier ses rêves!

Bien non. Jamais.

Si tu veux correspondre no soucy...y'a de la place dans ma petite vie...

Salut liloo ,

je suis impressioné de tes messages j`aurais pu écrire la même chose . Je ne vis pas je survis . Mon meilleur ami souffrant de dépression comme moi s`est suicidé il y a 2 1/2 ans . Et j`ai tenté de me suicider l`automne passé et j`ai manqué mon coup , avoir eu un fusil je serais mort . Cioran ou pas le suicide existe pour m`avoir manqué et mon chum qui s`est pas manqué .

Bon hé bien essaye de vivre le moment présent du mieux que tu peux .

Bon courage et bonne chance

Au revoir Depp

Salut Liloo,

Je ne suis pas un psy, mais j'ai déja étudier la dedans et j'ai beaucoup lu ici durant les 2 dernières semaines. Et je comprends ta souffrance, même si nous sommes tous différents et nous souffrons très probablement pour des raisons différentes... ( moi j'ai un père manquant et une mère surprotectrice, etc )
Je ne l'avais pas vraiment dit ainsi dans le premier texte mais en effet je déteste le soleil et oui je vie dans la pénombre :).
Selon ce que jai vu ici sur le site de psychomédia le suicide est une façon ( que je n'approuve pas ) de mettre fin à nos souffrances. Il existe bien d'autres façons d'y mettre fin selon ce que j'ai vue ici. As-tu déja pensée à aller te recueillir loin la civilization ( en nature ) ou serais-tu capable de consulter un thérapeute?

Ça me fera plaisir d'échanger avec toi
Vili, frère de Ve(sanctuaire)

Merci Vili

cependant quand je dis que je vis dans le noir ce n'est pas une image mais bien la réalité, on va appeller ça la pénombre...je n'aime pas la vie jusque dans le soleil et dieu sait que là où je vis il y en a!
Peut être en suis revenue au stade foetale où le bébé ne perçoit le monde "extra murros" qu'en ombres et sons...Cela s'appellerait une regression,mais l'on peut bien poser 10000 mots afin d'extraire un définition de son mal que cela n'empêche pas de MAL ETRE.

Contrairement à toi, moi ma volonté n'existe plus, je laisse aller la vie, et si tout doit s'arrêter demain je n'aurai aucun regret car la vie que je mène, en dehors d'une "dépression" , n'en n'est plus une...Alors faut il rester spectateur de sa déchéance? Courrir s'oublier dans des histoires d'"amour" bancales, s'inserer dans la société par le biais d'un travail et y trouver ce qu'on est pas ou qu'on ne veut pas devenir?

J ai décidé à 29 ans, de ne plus retravailler de ma vie. Out RMI et le reste...J'assumerai, il n'y a que lorsqu'on assume qu'on est libre et bien!

N'oublions jamais que la société nous formate et si tu ne rentre pas dans le moule...tu deviens ASOCIAL voir MARGINAL...

Bref aucune cohérence dans ce DISCOURS...mais c'est ce que je pense aprés des années d'introspections et de tergiversations diverses.

Et comme le fait entendre CIORAN dans son bouquin...le suicide est une sorte de maladie organique, certains le porte en eux et d'autres non...on est predestinés à ça parfois.

Bonne route à toi et merci.

Je crois me reconnaître dans ton texte Liloo...
J'ai aussi l'impression de vivre dans le noir, je suis dépressif, en fait je ne pourrais pas dire vraiment me qualifier, je suis pas psychologue. Mais je me dis que je peux être mieu que ce que j'étais AVANT. Moi j'ai décidé de me battre ( ce fut long avant que je me décide ). Personne n'aurait pu me résonner, personne. Je suis encore dans la merde totale de mon point de vue, mais il faut trouver des moyens concrets, libérateurs. Selon ce que je comprends ce nest pas en tentant de se comprendre dans le noir que l'on s'en sort. Le meilleur est à venir... je l'espère.

Bonne Chance!
Vili(volonté), frère de Odin(colère)