dénie de soi
En 26 ans de carrière, c'est la première fois que je suis en arrêt de travail pour une entorse avec arrachement osseux. Ca fait 3 semaines que je suis platrée et je culpabilise. Tout le monde me dit de me reposer, de me détendre, d'en profiter. J'y arrive pas. Je me sens coupable. Coupable de ne pas aller travailler, coupable de ne pas pouvoir faire tout ce que je dois faire (ménage etc). Je viens de passer trois semaines d'angoisse très forte.
Je suis suivie par un psychiatre comportementaliste depuis deux ans et je prends 2 SEROPRAM par jour.
On doit m'enlever le plâtre mardi prochain et j'angoisse à l'idée de reprendre le travail. J'ai peur de ne plus être capable de bien faire mon travail, d'avoir du mal à me remettre dans le bain, j'appréhende le travail qui n'a pas été fait en mon absence et que je vais devoir affronter, tout me parait insurmontable.
Pourquoi je n'arrive pas à prendre les choses autrement ?
L'attitude de mon mari me fait de la peine. Il se moque de moi ; il prend mes béquilles et m'imite. C'est pas flatteur car c'est vrai que je ne suis pas douée avec les béquilles. Pourtant je réussis à faire des choses. Je marche même avec mon plâtre. Je passe l'aspirateur et je lave par terre. D'ailleurs, à la suite de ces efforts j'ai fait un gros épistaxis. Au bout du second, on m'a cauthérisé deux vaisseaux. Je me sens obligée de faire des efforts car j'ai l'impression qu'on ne me prend pas au sérieux, que je fais des manières. Ors on m'a confirmé qu'une entorse avec arrachement osseux c'est pas rien.
J'ai le sentiment d'être irrécupérable, que je ne pourrais jamais changer mon comportement.