Mon expérience
A l'age de 14 ans j'ai quitté l'Ile de la Réunion, ou je vivais depuis mes 5 ans, pour aller m'installer en France avec mes parents. Là ça a été le choc : il est dur de s'adapter à une nouvelle vie et à repartir à zéro à cet âge. Les premiers troubles se sont traduits par des angoisses fréquentes, perte d'apétit et autres. Mais bien vite celà a laissé place à une phobie sociale.
Enfin, au début je ne le savais pas. J'étais juste extrêmement handicapé de me mettre à fondre literalement en transpiration au moindre passage au tableau ou interrogation d'un professeur. Cela s'est amplifié à mon passage en seconde où je me mettais à transpirer juste parceque j'étais assis en cours, ou dans un bus, et j'avais du mal à respirer, la tête qui tournait...etc.
Un beau jour, j'ai enfin compris par divers sites internet que je souffrais de phobie sociale doublée d'hyperhydrose.
J'ai enfin réussi à en parler à mes parents à la fin de ma première et aller visiter un psychologue qui l'a pri à la légère et m'a dit que mon cas n'était pas grave...
Il se trouve cependant que moi et mes parents avont à ce moment là le désir de rentrer à la Réunion parceque celle-ci nous manquait trop. C'est là que j'ai pris la décision de tout changer. J'allais changer encore de vie donc, cette fois-ci, j'ai fais en sorte que ce soit dans le bon sens.
J'ai arrêté de rester dans mon coin, je me suis forcé à aller voir les autres, même la respiration coupée et la figure en nage. Petit à petit j'ai réussi à devenir à peu près normal, à parler aux filles en tête à tête, à inviter des copains et des copines chez moi, à parler dans un groupe de personnes, à parler devant ma classe en étant sur de moi ou jouer de la guitare pour les autres.
Ca a été la plus belle année de ma vie. Après quatre ou cinq séances chez un psy ( je continuais à y aller quand même) je suis juste rentré dans son cabinet pour lui dire que je n'avais plus besoin d'elle, que je pouvais vaincre tout ça par moi-même. Et là elle a souris.
Maintenant je suis à Paris, je suis parti tout seul sans mes parents, j'ai des nouveaux copains et ceux de l'année dernière avec qui je garde le contact.
Tout ça pour vous dire de garder espoir. Il faut trouver quelque chose qui nous donne le courage de re-essayer encore une fois. Il faut se dire que de toute façon, vous n'êtes entouré que d'atomes reliées entre-eux et que l'angoisse n'est qu'une réaction chimique, ni plus ni moins. Quelque part, le monde ne s'arrete pas de tourner pour autant.
Bref, je sais que c'est dur mais croyez-moi, ça vaut la peine de se battre.