premier message
bien sur ce sont des messages qu'on envoie en cachette, sous un faux nom, pour etre sur que personne ne nous reconnaisse. c'est triste, mais c'est quand un meme un debut d'ouverture. ca permet de tout dire, enfin... presque. j'ai lu des messages de gens qui se sentent seuls. vous savez comment j'ai trouvé ce site? en tapant "je me sens seul" dans google. comme un cri lancé sur le net. j'ai deja depassé la vingtaine et je n'ai jamais eu aucune relation serieuse. que des amourettes de gamin, et encore, pas tant que ca.
quand j'etais plus jeune, il y avait toujours les copains pour aller parler aux filles à ma place, mais maintenant que je suis "adulte", je suis censé me débrouiller. seulement je suis tellement timide que je ne peux pas bouger. quand une fille me plait, je sais tellement que je n'arriverai jamais a lui parler que je prefere imaginer ce qui pourrait se passer. dans un premier temps, c'est assez agreable, de rever d'une histoire ideale, de tout s'imaginer dans les moindres détails, des baisers, des sourires, des regards. d'ailleurs, le moindre sourire dans la réalité donne lieu a des heures et des heures de reves. j'arrive a tenir longtemps comme ca. et peu a peu, je pense tellement a une fille (je dis "une" parceque ca m'est deja arrivé plusieurs fois) que je finis par en tomber amoureux. meme si je sais que ca ne peut pas etre de l'amour, puisque la plupart du temps, je lui ai a peine adressé la parole. je suis par exemple tombé amoureux d'une fille en prépa qui etait assise a 2 metres de moi pendant un an. je passais mes journées a la regarder, en cachette bien sur, a admirer ses cheuveux (!), a imaginer sa maison, ses amis, a faire abstraction de son copain... et plus je pensais a elle, et plus le moindre contact avec elle devenait un evenement. un regard, un mot, et je reve pendant des jours... seulement apres j'attends d'autres signes qui pourraient vouloir dire que mes reves peuvent se realiser. j'attends, j'observe, je souffre, je pleure. chaque soir je me sens un peu plus seul car je n'arrive pas a trouver une preuve que le reve peut se realiser. et puis les reves deviennent a la fois echapatoire et souffrance. on s'y plonge en sachant que le reveil sera encore plus dur, exactement comme une drogue. on reve pour oublier, mais on rend la realité encore plus dure a vivre.
puis vient le moment de la séparation. car ces filles a qui je n'ai jamais parlé, et que j'ai tant aimées, s'en vont comme elles sont venues: sans me voir. d'ailleurs comment pourraient t'elles savoir? ce depart, j'y pense pendant des mois... je me dis qu'il faut que je fasse quelque chose. qu'il faut que je lui parle. en esperant bien sur que le miracle se produira. et plus le temps passe et plus je sens qu'une fois de plus je ne dirai rien. de toutes facons, c'est tellement inutile!...
une de ces filles va partir dans quelques jours.
elle va partir a l'autre bout du monde. je ne la verrai peut etre meme pas avant qu'elle parte. et une fois de plus, je vais pleurer. de douleur, de rage, de solitude. combien de temps est ce que je vais faire ca? est ce que je peux esperer qu'un jour une de ces filles me comprendra? comment pourrait elle deviner ce que je me tue a cacher.... c'est une situation sans fin...
a chaque fois qu'un départ s'approche, j'ai cette chanson de ben harper en tete:
(roses from my friends)
this may be the last time i see you
forgive me for holding you close
this may be the last time i see you
so of this moment i'll make the most
this may be the last time i see you
but if you keep me in your heart
together we shall be eternal
if you believe, we shall never part...