Je perds parfois le goût de vivre

Bonjour,

Je suis un alcoolique toxicomane (qui ne consomme plus depuis une quinzaine d'années !), je suis gai et j'ai la quarantaine qui avance... Depuis les sept dernières années (après une dépression majeure), j'ai fait de grands pas pour apprendre à me connaître (thérapies, fraternités, etc.) et j'ai vraiment l'impression que je m'appartiens enfin, que je sais qui je suis, ce que je veux dans la vie, ce que je ne veux plus, etc. Mais voilà. Il m'arrive de plus en plus fréquemment de perdre carrément le goût de vivre et ce, même si j'ai maintenant tout en main pour réussir enfin ma vie ! Comme si la mort exerçait de plus en plus d'attrait sur moi, que je lui trouvais quelque chose de mythique... À vrai dire, je l'ai toujours secrètement cultivée à l'intérieur de moi mais là, c'est comme si c'était une chose de plus en plus banale dans mon esprit. N'hésitez pas à me répondre. J'ai peur de moi...

Bonjour Mystère

Je suis nouveau sur le site, alors je n'ai certainement pas encore bien l'habitude d'exprimer mes pensées dans ce genre de registre. Même si mes problèmes ne sont pas les mêmes que les tiens (d'ailleurs, si je n'en avais pas, je ne serais pas là !), je voulais te dire que j'ai été très touché par ton message (concernant l'âge, on a tous les deux au-moins un point commun !). Aie conscience que des internautes t'écoutent et prendront le temps de discuter avec toi pour que tu puisses garder l'espoir de jours meilleurs. Peut être ne suis-je pas le mieux placé pour t'orienter dans telle ou telle direction mais je suis sûr d'une chose : tu ne dois pas culpabiliser sur ton homosexualité. C'est effectivement en t'acceptant tel que tu es que tu pourras commencer à te débarrasser de tes idées noires qui, je n'en doute pas, ont du traverser l'esprit de plusieurs d'entre nous sur ce site.

Tu vois : je suis le deuxième internaute qui te réponde. Tu n'est donc pas encore seul au monde.
Si tu veux, tu m'envoyer un message. C'est comme tu le sens.

Garde le moral.

Bonjour,

Tu as vraiment beaucoup de courage de parler de manière si intime de ta personne et je crois que tu es sur la bonne voie car tu n'as pas l'air d'exprimer de honte à avoir été alcoolo-dépendant et je t'en fécilite car tu as déjà fait un grand pas en te sevrant de cet enfer quotidien.
Quant au fait que tu sois homosexuel et que tu aies la quarantaine, ce n'est pas pathologique et j'espère que tu ne ressens pas d'inhibitions à en parler !! Le principal est que tu assumes ce que tu es réellement et que tu profites des bons moments de la vie, en essayant de mettre de côté les réflexions dogmatiques de personnes intolérantes.
D'ailleurs comme tu le précises, tu as tout en main pour réussir ta vie... ne laisse pas passer cette chance !!

Je comprends que tu puisses déprimer à certains moments car on est tous confrontés à des épreuves plus ou moins rudes sur divers plans, mais ne considère pas la mort comme un allié, quelqu'un qui ferait pression sur toi pour t'emporter.

Je suis persuadé que tu as encore plein de choses à vivre d'épanouissant à ton âge donc tu ne dois absolument pas laisser ces sentiments dévastateurs pour toi prendre le dessus. La mort n'est pas une chose "banale" comme tu le dis, c'est un échappatoire pour certaines personnes fragiles psychologiquement mais ce tunnel sans fin, si sombre dans lequel tu sembles être peut redevenir scintillant et c'est à toi de trouver la porte de sortie.

Je te conseille vivement de voir un psychologue pour lui faire part de tes craintes car il ne faudrait pas que des idées morbides deviennent obssessionnelles, ça serait tellement dommage !!

Tiens le coup. Olivier