Bonsoir à toutes et tous.
Il est 00 h 40 en France et je n'arrive pas à dormir. J'ai tellement besoin de parler, je me sens tellement mal.
Je suis sous anxiolytiques depuis 13 ans et sous anti-dépresseurs depuis 3 ou 4 ans, je n'en voulais pas avant.
J'ai été suivie par une psychologue pendant 2 ans 1/2 et j'ai cessé de la voir en décembre parce que plus rien ne changeait, tout avait été dit.
J'ai fait aussi un séjour de 1 mois en clinique psychiatrique il y a 2 ans qui n'a rien donné.
Je crois que j'ai dû essayer tous les psychotropes existant sur le marché avec des périodes de doses trés élevées.
Je ne vais pas raconter ma vie, ce serait trop long.
J'ai 43 ans, je suis mariée et j'ai une fille de 22 ans qui est partie travailler à 600 kms de la maison depuis 2 ans.
Si j'écris ce soir, c'est parce que ma fille revient lundi, pour une semaine à la maison, avec son fiancé.
J'en suis très heureuse car il y a 6 mois que je ne l'ai pas vue, et elle est ce que j'ai de plus cher au monde, mais en même temps, j'ai très peur.
En effet, mon problème est que je suis en permanence complètement épuisée.
Moi qui était si maniaque, voilà des mois que je ne fais plus rien dans la maison et que je ne sors plus du tout, (à part de tps en tps en voiture avec mon mari pour aller chez le dentiste par exemple, ou chez mon médecin). Je panique à l'idée de sortir, je vis tous les jours les volets fermés.
J'ai honte de le dire mais même faire ma toilette est parfois insurmontable.
Au début, j'ai culpabilisé de ne plus rien faire, je me disais que j'étais devenue paresseuse.
Mais, maintenant, j'en suis à un stade où je m'en fiche.
Pour que personne ne voit l'étât de ma maison et que je sois tranquille et seule, je débranche la sonnette de la porte, je ne réponds plus au téléphone.
J'ai perdu mes amis, mon mari ne me comprend pas et comme famille, à part ma fille, je n'ai que ma mère, avec qui je ne m'entends pas très bien et ma marraine qui essaie de m'aider.
Personne, que ce soit mon généraliste ou ma psy n'est capable de dire d'où me vient cette fatigue.
J'ai les jambes en coton dès que je me lève.
Je dors la journée et la nuit, je ne dors pas.
Ce matin, j'ai appelé "Sos Dépression".
La personne qui m'a répondue, m'a dit qu'en fait ma fatigue morale avait entraîné la fatigue physique.
Je lui ai expliqué que je n'arrivais même pas à me motiver à faire le ménage pour l'arrivée de ma fille, mais c'est toujours la même réponse qui m'est faite : je dois me forcer et positiver.
Or, le problème est là. Je n'y arrive pas et personne ne le comprend.
J'ai l'impression que, n'ayant pas le désir de me suicider pour ma fille, mais n'ayant plus envie de vivre pour autant, en me comportant comme celà, c'est comme si j'étais morte.
Mais, je ne le fais pas exprés, c'est plus fort que moi.
Je n'espère plus rien de la vie, pourtant je pense à ma fille.
Mais, je sais qu'elle est heureuse, elle fait le métier qu'elle désirait faire, elle est fiancée à un garçon qui est un ange.
Je sais que je devrais me dire que c'est le principal et ne pas penser à autre chose, penser à moi, mais je n'y arrive pas.
Voilà, ça m'a fait du bien d'écrire, je ne vous demande pas de réponse, je crois que nous sommes beaucoup dans le même cas, et je pense très fort à vous toutes et tous qui avez laissé des témoignages.
Je n'ai découvert ce site qu'aujourd'hui et j'espère, qu'un jour prochain, quand j'irai mieux, je pourrai, à mon tour, comme vous le faîtes tous, essayer de soulager votre peine.
Si vous m'avez lu, je vous en remercie, mais rien que le fait d'avoir écrit m'a soulagée un peu.
Je vous envoie toutes mes amitiés. Marie-Line