Ma conjointe se trouve ces temps-ci malheureuse de son sort. Je vais tenter de mon mieux de décrire l'état dans lequel je perçois la situation. Mon but ici est d'avoir possiblement réponses à mes questions, à savoir: je me demande si celà correspond à une période précise dans la vie d'une femme; ou bien si celà l'est l'expression d'une situation que quelqu'un d'autre aurait déjà vécu et qu'il (elle) est capable d'expliquer, d'analyser. J'ai besoin d'éclairage à ce sujet.
Ma conjointe a 36 ans. Nous sommes en union depuis bientôt 14 ans. Nous avons deux enfants. Nous travaillons tous les deux.
Nous avons ensemble passé à travers les étapes habituelles du cheminement d'un jeune couple: nous sommes allés vivre ensemble; acquis des biens; nous avons eu des enfants; lorsque nos salaires nous l'ont permis nous nous sommes acheté une maison, etc. J'ai l'impression que tout celà (étapes de la vie que nous avons traversé ensemble) fut l'une des bases sur lesquelles s'est fondé notre couple. Et bien entendu, comme d'autres, nous n'avons pas toujours accordé suffisamment de temps à notre 'couple', étant pris dans le feu de l'action: travail, jeunes enfants, responsabilités, etc.
Il y a un peu plus de deux ans ma conjointe a commencé à manifester un malaise dans sa vie qu'elle attribuait tantôt à son emploi (elle travaillait au même poste, même endroit depuis plus de 10 ans: due pour un changement..), tantôt à la société en général (exigeances de performance, monde peu humain, injustice, etc.) et d'autres fois à notre relation de couple qui n'était plus aussi 'passionnée' qu'avant. Ce fut l'époque du 'burn-out' (congé forcé de 4 mois). Elle est retournée à son travail après celà, mais elle a persisté à manifester du malaise jusqu'à ce qu'elle démissionne. Tout celà est arrivé peu de temps après que l'on soit arrivé en quelque sorte au 'sommet de la pyramide' de vie de jeunes: études-travail-salaire-enfants-maison. C'est comme si avant celà il y avait toujours un but à atteindre, une raison d'espérer: une fois rendu en haut, l'insatisfaction pure l'a comme inondée (une fois rendue là elle s'est questionnée à savoir si c'était vraiment celà qu'elle voulait).
Quelques mois après sa démission elle s'est trouvé un autre emploi qui correspond à 85% à ce qu'elle voulait: 1. elle voulait du changement; 2. Elle voulait de nouveaux défis; 3. Elle voulait travailler plus près de la maison, ne pas avoir à se taper du traffic soir et matin; 4. Les tâches correspondent à ce vers quoi elle veut se diriger dans le futur. En prime il y a les excellentes conditions de travail, la sécurité d'emploi.
Mais!! L'insatisfaction, elle, demeure. Ne pouvant plus maintenant pointer du doigt l'emploi, voilà que maintenant je suis dans sa ligne de mire. Depuis quelques mois elle me dit qu'elle ne croît plus qu'elle m'aime (malgré, selon ses dires, que je sois un très bon père pour les enfants, que je sois coopératif, qu'elle ressente beaucoup d'amitié pour moi). Elle dit également que si elle en avait les moyens elle partirait, vivre seule. Elle fréquente ces temps-ci des gens: soit qui sont divorcés ou sur le point de l'être: soit des célibataires qui 'couraillent' les 5 à 7 avides de conquêtes amoureuses brèves et sans lendemain. Celà la conforte sans doute dans ses 'convictions'. Elle ne s'adonne plus beaucoup aux tâches ménagères (le strict minimum: plus de motivation pour tout ce qui entoure la vie familiale); elle est plutôt impatiente, voire même agressive avec les enfants; elle ne promène plus son chien. Comme si, après avoir réalisé que malgré tout celà elle est toujours insatisfaite, ce doit être sa famille au grand complet qui doit être remise en question. Elle est même venue tout prêt d'abandonner son nouvel emploi car elle se demande si elle aime vraiment celà!!
OK, mon point de vue maintenant. Moi, ce que je crains, c'est qu'elle nous quitte et que son malaise subsiste. Et qu'il soit même amplifié car elle se sera isolée: dans le fond elle aime ses enfants et elle est prête à s'en séparer pour aller vivre seule: quelqu'un qui a toujours aimé la compagnie des autres, détesté la solitude. Que va-t-elle faire une fois qu'elle aura tout balayé de sa vie (tout ce qu'elle a tout de même mis plusieurs années à construire), tout ce qu'elle aura identifié comme étant la source de son malaise et qu'elle se retrouvera encore avec cette peine qui semble lui ronger l'esprit. Son prochain fantasme, (puisque le reste ne réussit pas à la satisfaire) c'est de faire un 'X' sur sa vie actuelle et recommencer le tout avec un autre conjoint qu'elle aimera (genre vivre l'amour 'à la' Roméo et Juliette), dans une ville éloignée (elle a vaguement nommé des endroits que, du reste, elle ne connaît pas vraiment, mais qu'elle croît qu'elle va aimer). Et j'ai l'impression qu'elle tente de s'organiser pour véritablement le faire.
Celà me place comme au 'centre' de sa mélancolie. Et c'est difficile à vivre, c'est 'platte' pour tout le monde qu'elle se comporte ainsi. Celà met parfois une athmosphère négative dans la maison. Je continue à agir avec amour et sérénité à son égard, sans toujours partager ses opinions, mais parfois je me demande si je ne devrais pas plutôt commencer à en faire mon deuil et 'chercher' ailleurs (même si j'en ai plus ou moins envie) et de la laisser aller à ses idées de changer de partenaire, changer de vie. Peut-être que c'est la solution, si je la laisse aller elle sera plus heureuse, c'est peut-être de celà dont elle a besoin. Je devrais possiblement moins m'accrocher. Ou au contraire votre opinion est que je devrais plutôt continuer à faire preuve de solidarité envers elle, de 'partager' sa peine, dans l'espoir que la lumière revienne enfin entre nous. Tant qu'à moi c'est ce que je préférerais!
J'ai regardé les définitions de la 'dépression' et on parle toujours d'une 'grande fatigue': je ne pense pas qu'elle ne soit particulièrement plus fatiguée qu'à l'habitude. Je lui ai suggéré l'aide d'un psy et elle me dit qu'elle n'est pas malade, qu'elle est très bien même. Elle est tout de même convaincue de ce à quoi elle croit et elle 's'enfonce' davantage dans cette voie dès qu'elle semble en sortir quelque peu (genre quand on passe un bon moment en famille et qu'elle semble heureuse d'être avec moi, avec nous: après tout). C'est dans le fond ce qu'elle recherche d'une certaine manière. L'idée du Psy c'était qu'elle en vienne à déterminer vraiment si c'est s'en aller de chez elle qui réglera le problème qu'elle tente de régler avant qu'elle ne l'ait fait et que la pente soit d'autant plus dure à remonter après.