S'en sortir...

Salut à tous,

J'hésite encore à écrire ce message, mais bon, quelque part, j'en ai besoin, et je crois que certains d'entre vous y trouveront quelque chose...

Voilà, j'ai 30 ans. Il y a 5 ans j'ai craqué, burnout, ou dépression, peu importe comment on appelle ça. Idées noires, perte de contact avec la réalité, pertes de mémoire et de concentration, problèmes de sommeil, crises de panique, anxiété, angoisses, etc. En j'en passe... J'ai pris des anti-dépresseurs pendant 1 an (Paxil), et des trucs pour l'anxiété aussi. Au début, ma compagne m'a beaucoup supporté, mais après 3 ans, elle n'en pouvait plus. J'étais devenu dépendant, je n'étais plus capable d'avancer seul dans la vie, je n'arrivais plus à rester seul bien longtemps sans paniquer, j'avais peur, et je ne faisais plus rien. Par bout, je pouvais à peine travailler, mais par chance je suis arrivé à toujours garder un emploi. Mon couple a aussi survécu, je ne sais pas comment...

Voilà un an je crois, j'ai commencé à remonter. Lorsque ma conjointe m'a dit qu'elle n'en pouvait plus de me supporter, que je devais le faire seul. Mais elle est restée, à attendre. J'ai eu mal... Je me sentait tellement seul, et j'ai réalisé à quel point nous l'étions tous dans le fond. Je suis partis à la recherche de moi-même, quelque part dans cette tempête de colères, d'angoisses, de peurs et de tristesse. Pas d'anti-dépresseurs, seulement moi-même et un psychologue. Au début je ne croyais pas, et je me rappelle tant des nuits blanches, trempé de sueur dans le noir. Combien de fois j'ai voulu demander des anti-dépresseurs, ou n'importe quel médicament qui aurait arrêter ce qui se passait dans ma tête. Mais à chaque matin je repartais... Jamais je n'ai laissé tombé, et j'ai commencé à y croire. Je me suis concentré sur mes progrès (aussi ridicules parfois que 30 minutes de sommeil de plus une nuit sur 3 ou 4). Je me tenais toujours occupé, jamais je ne me permettais de me perdre dans mes pensés: lecture, jeux, films, marche, etc. Seulement la nuit, ça devenait plus compliqué, mais bon, j'essayais de me concentrer sur un sujet intéressant avant de me coucher, et ne pas y penser le lendemain. J'avoue que ça a été le plus difficile...

Mais tranquillement je me suis redécouvert: mes intérêts, mes rêves, mes souvenirs, mes ambitions, mes sentiments, etc. C'est revenu un peu tout seul, avec le temps.

Voilà où j'en suis maintenant. Je ne suis pas complètement remis, je ne sais même pas dans quelle mesure on peut se remettre complètement de tout ça. Je crois que ça va prendre bien du temps pour oublier et pour faire le ménage dans ma tête... Je suis encore bien perdu parfois, et j'angoisse encore un peu, mais je sais comment décrocher et briser le cycle des idées noires et de l'angoisse. C'est comme une "switch" dans ma tête, j'arrive à la replacer en mode "normal" quand ça dérappe. Enfin, c'est comme ça que je visualise... Ça ne fonctionne pas toujours du premier coup, mais la plupart du temps oui. Et j'y arrive de mieux en mieux, ça devient pratiquement automatique. Maintenant, je peux me perdre dans mes pensés sans trop de problème, quand ça devient trop intense, je "décroche" et je m'occcupe à autre chose. J'aurai toujours le temps de reprendre plus tard...

Voilà, à vous tous que je lis ici et qui sont découragés, c'est possible de s'en sortir. Je comprends encore trop bien combien vous souffrez, je suis passé par là. Et je n'ai pas de recette magique, je ne sais pas vraiment comment j'ai fait. De toutes façons, ce qui fonctionne pour moi ne fonctionnera probablement pas pour vous. Mais c'est possible. C'est possible de reprendre le contrôle de notre vie, de s'en sortir.

J'espère seulement que ce message vous encouragera à continuer à vous battre...

Si je peux aider, ou si vous voulez parler, s.v.p. me répondre.

M.

Un simple merci pour ton temoignage qui me donne espoir,je t' embrasse xx reste toi-meme,toi ca semble si beau...

Bonjour et je te dit bravo pour ce que tu a pu accomplir.J`ai 25ans et ca fait maintenant presque 5ans environ que je suis sur le paxil (pour depression) et alprazolam(crise de panique et anxiete)Meme si des jours ca va mieux je me demande parfois si je pourrait avoir ma vie comme avant.je ne sait pas se que je donnerait pour etre comme avant.Moi aussi mon conjoint ma aider comme c`est pas possible,mais je suis contente il m`aide toujours.L`orsque tu est rendu a un point dans ta vie que tu passe tes journee a pleurer seul enfermer dans ta chambre ou bien quand tu n`ai meme plus capable d`aller prendre simplement ton bain seul dans la toilette (mon conjoint etait obliger de venir avec moi)parceque tu a peur de mourir tu ne sait plus ce qui ce passe dans ton propre corps,c`est difficile.
Mais je te dit merci pour ton messages parceque des fois il a peut-etre quand meme une petites lumieres meme si elle n`esp pas grosses pour pouvoir essayer de continuer a se battre.

Merci Beaucoup.

Salut!

Moi je viens renforcer le magnifique témoignage de Marvin. J'ai vécu à peu près la même chose et m'en suis sortie aussi. J'ai trouvé qu'il a particulièrement bien expliqué qu'on peut apprendre à "switcher" ces pensées envahissantes au soir. Je le vis aussi, je me laisse aller dans ces pensées tant que ça m'apporte quelque chose et quand ça dérappe je coupe. Le jour où on apprend à maîtriser ce genre de chose on fait un grand pas en avant. En avant autant pour vaincre la dépréssion mais aussi pour comprendre soi-même, les autres et la vie en général. Si la dépression nous fait beaucoup de mal, elle nous apprend aussi beaucoup de choses qui donnent du sens à la vie après (oui, il y a une vie après).

Quand à l'éternel débat de psy ou pas, médication ou pas je trouve que chacun doit trouver sa propre route. A mon avis il y a autant de manières de sortir d'une dépression que de personnes en souffrant. C'est un énorme travail sur soi-même et on peut être aidé.

Courage, Isis.

Je voulais seulement ajouter que je ne dis pas dans mon message que la médication ne sert à rien. Seulement que je m'en suis sorti à la fin sans en utiliser.

Je ne voudrais certainement pas influencer des gens à cesser de prendre leur médication, ou à la refuser, ce n'est VRAIMENT PAS le but de mon message!

Voilà, en me relisant, j'ai réalisé que mon message pouvait être perçu de cette façon...

M.