Voilà ! Le temps passe sur notre histoire et ça fait déjà deux ans que nous nous aimons ; que nous sommes amants.
Je m'étais dit que je ne dépasserais pas un an, qu'au bout de ce temps s'il n'avait pas réagi je partirais. Je croyais que ça pouvait être si simple que ça. S'il m'aimait vraiment alors il quitterait tout, sinon c'est qu'il valait mieux tout arrêter.
Deux ans que nous sommes amants et deux ans aussi (à peine plus) qu'elle vit chez lui, dans sa maison.
J'estime qu'aujourd'hui ce n'est plus une période qui peut être dite de transition. J'estime que des racines ont commencé à pousser entre eux et qu'il n'est plus temps d'éviter que ça se produise. J'estime que ma place commence à être très contestable.
Depuis deux ans j'ai énormément souffert. Je ne savais pas qu'on pouvait souffrir autant et tenir le coup quand même.
Depuis deux ans il a beaucoup souffert aussi. Je ne savais pas qu'on pouvait souffrir comme ça et rester tout de même immobile et passif.
Il voulait réagir, lui parler cet été.
Mais l'été s'est achevé.
Elle a des projets qu'il n'ose contrarier. Il la laisse les entraîner plus loin, toujours plus loin. Je crois qu'il ne s'en rend même pas compte. Il se dit que tout est toujours possible et ça lui suffit. Il a juste refusé sa demande en mariage.
Pour compenser il s'accroche à de petites choses. Il ne la laisse pas, par exemple, s'impliquer financièrement dans sa maison. Il ne veut pas qu'elle puisse plus tard le lui reprocher.
J'ai tourné et retourné tout ça dans ma tête plus que jamais ces derniers temps. Je ne crois plus qu'il suffit de laisser faire le temps. Je ne peux pas accepter de m'enfoncer dans ce rôle-là non plus.
Je ne mets pas en doute ses sentiments. Personne, jamais, ne m'a aimée comme ça. Cet amour est un don du ciel, presque un miracle.
Pourquoi ne sait-il pas l'assumer ?
Quelle qu'en soit l'issue, je crois depuis quelques mois qu'il faut à tout prix que je sache nous imposer une séparation. Il pense aussi que c'est sans doute le seul moyen. Mais j'ai manqué de courage jusqu'ici et il le savait très bien.
Ces derniers jours pourtant, après quelques nuits blanches ou très agitées, j'ai fini par me sentir au bord de ce tournant décisif. J'ai pris quelques jours pour l'assimiler, être assez sûre de moi pour espérer pouvoir tenir. Je lui ai dit que j'en étais là. J'ai eu l'ultime faiblesse de lui laisser un peu de temps afin qu'il l'assimile aussi.
Il en a été très affecté, a eu quelques mouvements de révolte ; mais il a accepté.
Voilà ! J'écris sur ce forum pour y puiser le surplus de courage et de soutien dont j'aurai besoin. Je pars avec l'idée qu'il me faudra être patiente pour tenir enfin mon bonheur dans mes mains.
Il est possible que je perde tout. Je ne l'écris que pour éviter qu'on me le dise. Je refuse d'y penser pour l'instant.