Salut Marie,
Merci pour ton arc en ciel... c'est gentil.
J'ai fait divers travaux sur ma personne en 4 ans, entre autres, thérapies corporelles et diverses méthodes. J'ai eu le privilège d'avoir une thérap. qui utilise diverses méthodes et approches telles:
Travail corporel avec respiration holotropique,
Intégrations posturale,
Bioénergie,
Psychodrame,
Musique,
Danse thérapeutique,
Dessin,
Écriture (beaucoup d'écriture oufff, c'est le médium avec lequel j'ai le plus de facilité à m'exprimer),
Meditation,
Etc.
Ma thérap., je l'appelle aussi ma "chamane". Elle prend beaucoup des techniques thérapeutiques enseignées par les amérindiens mais en conservant une approche plus rationnelle et traditionnelle de la psychothérapie.
Pour répondre à ta question, j'ai appris à travers tout cela que l'important n'est pas tant de se souvenir exactement de ce qui est arrivé mais plus de pouvoir revivre les sensations et verbaliser (oralement, par les gestes, par écrit, par le dessin, etc.) les émotions que l'on a ressenties et qui souvent ont été MUSELÉES. Ces émotions sont imprégnées dans le corps sous forme de blocages et tensions ou encore de symptômes (quand on somatise nos émotions). Il faut aussi prendre conscience que ces sensations nous font parfois réagir d'une façon quelconque à une situation (les projections) et ce, de façon disproportionnée.
C'est important de CESSER de tout vouloir rationnaliser car de cette façon, on bloque la possibilité de laisser les mémoires accéder à notre conscience. Faut se laisser perdre le contrôle de nos émotions à des endroits et des moments bien choisis (avec accompagnement) et vivre à fond tout ça, même si on a l'impression qu'on va mourir. On ne meurt pas de pleurer, crois moi, <¦o)). On meurt bin plus de ne jamais ressentir et de bloquer tout en soi. Une fois qu'on a débloqué notre émotion, on a accès à des trésors et on finit par accepter ce qui est arrivé. Ça sert à rien de seulement parler, faut vivre l'émotion à l'état pur...
Aussi, il est vital d'apprendre à devenir à la fois observateur de son comportement et acteur. Tenter de voir quelle partie en soi est touchée lorsqu'on se sent envahie d'émotions qui semblent exagérées (souvent c'est aux yeux des autres qu'elles le sont mais notre senti ne ment pas).
Apprendre à distinguer la partie "événement présent" et "événement passé" parmi ce qui nous submerge. Surtout, ne pas banaliser... Si qq chose nous fait réagir, c'est qu'une partie de soi est souffrante... faut lui donner des soins... faut pas juger cette partie.
On se doit d'accueillir l'ex-petite fille ou l'ex petit garçon qu'on a été et lui parler comme s'il était à côté de nous en lui apportant tout plein d'amour (le livre de John Bradshaw est super pour ça "Retrouver l'enfant en soi"). Faut apprendre à se pardonner car on n'est pas responsable de ce qui est arrivé à cet enfant qu'on a été. Donc, apprendre à devenir un parent pour soi, le parent qu'on aurait voulu avoir pour guérir ces parties de soi qui sont blessées.
Personnellement, je ne crois pas qu'on guérisse d'avoir été molesté et abusé sexuellement mais on apprend à accepter et à vivre avec cela. Mes mémoires sont venues à moi une par une, lorsque mon mental a été prêt. C'est beaucoup d'avoir travaillé avec le conjoint de ma thérap. qui m'a permis d'accéder aux sensations des abus (honte, saleté, rage, peine, etc.). Il m'a permis de verbaliser toute la rage que je n'avais pu exprimer à l'époque où j'étais petite fille. Dans mon cas, ce fut le psychodrame qui m'a beaucoup aidé à cette verbalisation.
Autre chose, je suis aussi retournée sur les lieux où chaque abus (physique, sexuel et psychologique) est arrivé afin de m'en imprégner et d'intégrer tout cela tant dans ma tête que dans mes tripes. Pouvoir voir le lieu, m'a permis de pouvoir me dire, oui telle chose est arrivé ici, j'ai ressenti telle chose et maintenant, je tourne la page, c'est du passé. Je suis capable de me defendre face à de telles agressions maintenant puisque je suis une adulte en pleine possession de ses moyens. Si yen a un qui se risque à m'approcher alors que je ne le veut pas, il va payer pour !!!
Bizarre car avant d'aller à l'un des endroits, je paniquais mais ayant affronté ma peur, une fois là, je me suis sentie super forte et vraiment ok. J'ai pu mettre de côté la petite fille vulnérable et ressentir la femme forte en moi.
Durant ces 6 dernières années, lorsque je me suis sentie envahie par mes peurs et ma vulnérabilité, j'ai pris du recul et j'ai laissé du temps à ma tempête pour qu'elle s'apaise en moi. J'ai tout simplement fait des choses que j'aimais seule ou avec des gens que j'aimais. J'ai beaucoup partagé et j'ai pleuré comme une Madeleine. Je sais que j'ai cassé les oreilles à bien du monde mais ça m'a libéré. Faut dire que j'ai choisi les gens à qui je racontais mes choses (des gens de confiance qui m'aimaient).
Aussi, je me suis souvenue d'un proverbe amérindien de White Eagle qui me suit depuis des années:
"Dans le doute, abstiens-toi. Lorsque le doute est envolé, avance avec courage. Dans le brouillard, reste immobile; ne bouge pas tant que les rayons du soleil ne percent pas les nuages et ne dissipent pas le brouillard qui t'entoure. Tôt ou tard, le soleil vient à percer. Alors, agis avec courage."
Je ne dis pas qu'il faut faire ce que j'ai fait pour se libérer. Toi seule sait ce que ça te prend.
Laisse ton guide intérieur t'orienter vers les bonnes choses pour toi. Aies confiance... ya toujours quelque chose qui se manifeste en nous pour nous dire si on fait bonne route ou pas (sensations, intuitions, émotions, lectures sur lesquelles on tombe, émissions, etc).
Voilà.
Espérant que je t'ai éclairé...
Moi aussi je t'envoie de la lumière et tout plein d'amour.
Hé oui, ya de l'espoir... x x x x
Camé...