Je suis en couple depuis 10 ans, nous sommes mariés depuis seulement un an. Nous avons une très belle complicité, en grande partie parce que j'ai travaillé d'arrache-pied pour les combler de bonheur et d'attentions, lui et ses trois enfants. Je ne ressentais pas cela comme un effort, j'avais besoin de m'accomplir. Et lui n’a pas eu à en faire, il croyait que ça allait de soi. Nous n’avons pas fait de grands projets, nous n’avons ni maison ni tampons dans nos passeports, car il remet toujours tout au lendemain ou me fait la démonstration de ses dettes en gage de réponse. Comme si tout était prétexte à ce que ça n’arrive jamais. Dix ans, merde !
Or il y a deux ans, mon mari a changé. Un épisode difficile dans sa vie l'a transformé en un homme encore plus sensible et insécure. Je l'ai épaulé comme toujours, mais en vainc. Par la bande, moi aussi ça m'a insécurisée, puisque je me suis sentie abandonnée alors qu'il a commencé à consommer de l'alcool et développer des sentiments d'ingérence et d'impuissance. Je n'ai pas la force d'endurer ses malaises, mais j'en fais fi (puisque les menaces me reviennent comme une image dans un miroir). Alors je m'éloigne doucement, sans oser le brusquer. Je n’arrive pas à être méchante avec lui, il a toujours eu mon support et mon amour inconditionnel. Et il sait combler mes besoins à sa façon, peu à la fois mais souvent.
Voilà, depuis je pense à moi, je me ressource, je me retrouve, je rencontre et... je suis tombée amoureuse d'une promesse. Un homme de mon âge avec qui je pourrais espérer avoir des enfants et qui est pressé d'en arriver à quelque chose de concret. Moi qui avais tût mes rêves pour m'accrocher à ceux de mon mari, je me rends bien compte qu’on en est au même point après tout ce temps et que je pourrais…
Malgré tout mon attachement, je me demande si j'en suis à mes derniers miles avec mon mari. Le temps et les circonstances jouent-elle contre moi ? Oserais-je me demander qui je suis vraiment ou si cela n'a rien à voir ? Suis-je trop difficile, est-ce que je veux trop ? Et l’homme qui m’a ouvert les yeux sur ces perspectives, dois-je m’y abandonner et me sentir ivre de liberté ? Avoir 31 ans. Or j’ai peur de le perdre, car je l’aime. Mais mon amant s’impatiente et je ne veux pas courir. J’ai besoin d’être claire avec moi-même.
Je suis tellement écœurée de me faire dire que j’ai tort, que mon mal va passer, que je suis fauteuse de trouble, que c’est moi qui a un problème, comme si j’étais l’unique responsable. Mais c’est bien le sentiment que ça projette. Mon mari ridiculise presque mes peines, minimise ses actions, tait mes douleurs face aux autres et donne cette impression à tous que nous sommes le couple idéal... Mais je n’y arrive pas, j’éclate en-dedans. Pourquoi en suis-je arrivée là ? :cry: