Poser cette question-là à ce point-ci de ma vie me semble un peu ridicule, considérant que ça fait déjà 6 ans que j'ai reçu mon premier diagnostique. Les premières 4 années, j'avais beaucoup de support du milieu. Je me considérais chanceuse, même si j'étais bourrée d'une panoplie de médicaments et que ma situation au travers les années ne semblait pas pour autant vouloir s'améliorer. J'ai fait une thérapie de jour, mais ça ne m'a pas beaucoup aidée sur le coup. Et j'avais demandé au psychiatre de la thérapie que l'on essaie de diminuer mes doses de médicaments, pour voir. Ça m'a déjà aidée à me sentir mieux, surtout que j'ai commencé à perdre un peu de poids des 75 lbs que j'avais pris avec les médicaments. J'ai tout de même appris des choses sur moi et sur la gestion d'une vie saine et quelque chose s'est passé en moi, quelques mois après la fin de la thérapie. Je commençais, pour la première fois réellement, à remettre en question le traitement qu'on me faisait suivre (médicaments). J'étais "pour" la psychothérapie et j'avais fait la demande répétée à mon psychiatre, qui me répondait des choses comme : ce n'est pas ça qu'il te faut", ou "pour faire de la psychothérapie, il faut être prêt à changer"...blablalbla...je devais l'être non, si je lui demandais!!? Alors quand ce même psychiatre m'a annoncé, juste comme ça, après 5 ans de traitement, qu'il pensait finalement que mon diagnostic de départ (bipolaire) était erroné, que j'avais probablement plus un trouble de personnalité limite, j'en ai eu assez. Je suis partie en furie, mais j'ai décidé de prendre moi-même en main mon traitement. Il me restait encore deux médicaments à ce point-là, alors j'ai décidé de les arrêter, progressivement, petits pas par petits pas, comme j'avais lu qu'on devait le faire dans ces cas-là. Mais bien sûr, je me disais que ça ne serait pas suffisant de simplement arrêter la médicatione et d'espérer un miracle. Alors j'ai complétement changé mon mode de vie: je me suis mise à mieux manger, faire de l'exercice plusieurs fois par semaine (jusqu'à tous les jours 2 ou 3 heures maintenant depuis un an), prendre du soleil tous les jours, prendre de la mélatonine pour dormir, de l'oméga 3, faire de la méditation et des exercices de respiration, de la pensée positive, de la visualisation...Puis en septembre 2006, j'ai commencé une thérapie avec une psychologue de 50 ans qui terminait sa maîtrise. Cette femme m'a grandement aidée, par sa compassion, du fait qu'elle ne me jugeait pas, qu'elle m'appréciait comme personne... Ça a réparé beaucoup de choses en moi et j'ai commencé à mieux gérer mes émotions, à gagner en autonomie, en respect pour ma personne, en estime de moi, en confiance en moi...Bref, je me suis sortie d'une profonde dépression ou je stagnais depuis des années. En février, je me suis trouvé un emploi dans mon domaine (services linguistiques), qui était malheureusement à temps plein (trop pour moi). Après 4 mois, j'étais épuisée, stressée, au bout de mon rouleau. Mais je ne suis pas retombée dans la dépression. Je suis partie avant. Ça a été très difficile à faire comme choix, mais pour la première fois de ma vie, je me choisissais. C'était une étape importante.
Le problème, c'est qu'après le fameux diagnostic erroné, j'avais cessé de voir mon psychiatre, qui de toute façon, n'ambitionnait que de me bourrer de médicaments et me renvoyer au travail. Ce n'était pas ma vision de la vie, ça ne correspondait pas à mes valeurs, de vivre comme ça. Et mon médecin de famille, que je suis allée voir après mon départ de mon emploi m'a pratiquement traitée d'incapable et m'a dit que je devais essayer de m'adapter...! Tout ça, après 5 minutes d'explications ou je devais lui résumer la dernière année??! Jugement facile. J'étais déjà anxieuse pour ce rendez-vous (je suis une personne anxieuse de nature), mais là je n'en pouvais plus. Après 6 ans, c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Alors je suis partie, coupant court à mon rendez-vous, sans billet médical.
Maintenant pour obtenir de l'aide financière, il me faut un billet médical.
Mais voila, vers qui me tourner? Je crains de retourner voir un psychiatre. Je sais qu'en tant que groupe, ils pensent que la maladie mentale est physique, d'origine génétique avant tout et que ça se soigne par des médicaments. Ce n'est pas ce genre de traitement là que je vois pour moi-même, surtout que je me relève bien depuis un an et demi.
Quels sont mes droits???
