Bonjour à tous ceux qui me liront,
La vie a décidé de me mettre à l'épreuve encore une fois. En couple depuis un peu plus de deux ans et demie, propriétaire d'une maison ensemble depuis juin 2006, j'ai vu ma relation de couple prendre un tournant des plus déboussolant il y a environ 1 mois.
Lors d'une recherche sur internet, au lieu de mes favoris, l'historique de mon fureteur internet s'est ouvert. Comme je savais que j'avais visité le site bancaire que je voulais durant la journée, j'ai choisie par hasard de passer par l'historique au lieu des favoris. En recherchant le site bancaire dans les visites de la journée, j'ai remarqué un lien vers un site de rencontre, version sexuelle, site que j'avais déjà visitée en période de célibat, étant plutôt "open" côté sexe. Comme j'avais toujours mon "login", j'ai décidé d'aller voir si c'était une visite sans plus ou si mon chum y avait une fiche descriptive. En entrant des informations de bases, j'ai facilement pu retrouver sa fiche, à ma grande déception. Je l'ai lu et elle disait : Homme de 29 ans, engagée, région de … , bi-curieux. Bi-curieux? Mon chum? Non, j'dois avoir des hallucinations. En continuant à lire, j'ai vu son message descriptif public qui disait : À la recherche de quelqu'un pour plaisir mutuel et discrétion importante. J'ai senti mon coeur battre la chamade et je me suis dirigée vers le lit où il dormait. Je lui ai tappé le pied pour le réveiller. Je lui ai demandé de m'expliquer ce que cette fiche représentait. Me trompes-tu? Et pis c'est quoi cette histoire de bi-curieux, tu aimes les hommes aussi? Il me répond que, dans son intimité, il s'excite à discuter de sexe avec des hommes, virtuellement. Sa réponse ne m'a pas sincèrement convaincue. J'avais des doutes...
Sachant qu'il existe des outils à portée d'un clic sur le net, j'ai téléchargé, le lendemain, un key-logger. Ce logiciel enregistre dans un fichier toutes les frappes entrées sur le clavier. Durant la première semaine, je n'ai rien trouvé de bien spécial à l'intérieur de ce fichier. Par contre, je quittais pour une semaine afin d'aller me ressourcer dans mon coin de pays originaire, s'il avait à se mettre la corde au cou, il devrait le faire certainement durant cette semaine-là.
Alors, durant mon voyage, j’ai beaucoup pensé à lui. Je m’ennuyais de lui et j’acceptais de plus en plus sa petite tendance bi-sexuelle, chacun son jardin secret. Le samedi, veille du départ, mon amie fête son anniversaire et m’invite à un petit party où j’ai fait la connaissance d’une agente d’immeubles qui avait envie d’aller veiller dans un bar après le party qui finissait à 11h. Durant toute la durée de notre visite en discothèque, j’ai pensé à mon chum, j’ai même un peu fantasmée sur la soirée qui nous attendait quand je serai de retour. Nous sommes rentrées vers 5h du matin. Le lendemain, durant mon voyage de retour, mes pensées étaient encore plus centrées vers lui et le moment où enfin je pourrais le prendre dans mes bras et lui dire que je pardonne son « ambiguïté sexuelle ». Alors, directement en arrivant enfin le lendemain soir, j’ai vite fait d’aller coucher mon fils qui dormait déjà depuis 2 heures au moins pour pouvoir enfin sentir à nouveau la peau de mon amoureux sur la mienne. Les retrouvailles furent aussi agréables que prévues mais comme il se faisait tard et qu’il devait se réveiller tôt le lendemain matin, il s’est endormi. Moi, je n’étais pas encore fatiguée alors je suis venue m’asseoir à l’ordinateur. J’ai regardé mes sites habituels quand je me suis souvenue que la réponse que j’attendais était enfin disponible. J’ai peur de ce que je peux y trouver mais je regarde. J’y vois des adresses courriels qui laisse croire à un célibataire. Bien sûr, j’ai toute l’information pour aller voir à l’intérieur de ces courriels. J’ouvre une session sur l’adresse qui m’apparaissait la plus susceptible d’être culpabilisante. Il y a 6 pages de 25 courriels chaque. Je décide d’aller voir les plus anciens pour voir depuis quand ce petit manège se trame sans que je ne le sache. Ca fait 1 an et demi qu’il me cache ces choses. J’ai lu 3 ou 4 des plus vieux messages et j’en savais assez pour avoir la certitude qu’il m’avait déjà trompé et ça, avec au moins 2 hommes.
Je vois rouge, je sens une chaleur en moi indescriptible, je n’ai plus aucun contrôle sur moi. Je me lève et me dirige vers lui, couché et endormi dans le lit encore une fois, je le regarde quelques secondes et je lui donne une claque dans la face. Aucun souvenir de la force qui j’y ai mise. Il ne comprend plus rien, moi non plus d’ailleurs. Je lui hurle que je sais qu’il m’a trompée avec des hommes. Je le pousse, je pleures sans pouvoir arrêter. Je l’amène dans le bureau où je lui montre ces courriels qui ont changé mon regard sur lui. Je le pousse encore mais là, il me remet à ma place en m’assoyant assez raide. J’ai porté la trace de sa force pendant au moins une semaine, mais bon, moi aussi, je l’ai brutalisé en quelques sortes, peu importe. J’étais complètement en crise mais j’ai eu l’intelligence d’appeler un ami pour qu’il vienne chercher mon fils de 4 ans puisque je n’étais pas en contrôle de moi-même. Mon chum a dit qu’il ne voudrait pas voir mon ami alors, quand l’ami est finalement arrivé, mon chum a quitté en disant qu’il reviendrait quand l’autre serait parti, je n’étais pas certaine que c’était vrai mais je l’ai laissé partir. Je me suis confiée à mon ami pendant 30-45 minutes et ensuite, il est parti avec mon fils (qui s’est réveillé, c’était certain, et quand il m’a vu, il a semblé avoir réalisé que quelque chose ne tournait pas rond et il avait les larmes plein les yeux). Mon chum est finalement revenu quelques minutes après. S’en est suivi une discussion sans queue ni tête… Je ne me rappelle même plus de ce qu’on a parlé. Je me sentais tellement perdue et mal dans ma peau que j’ai décidé de fumer un GROS joint question de ralentir mon cerveau qui commençait à sentir le chauffé. Nous nous sommes couchés vers 5 ou 6 heures du matin, j’étais exténuée.
Le lendemain matin, pas plus remise de mes émotions, j’ai fumé encore un joint dès mon réveil, je n’arrivais pas à assimiler ce qui se passait. J’ai passé plusieurs jours ainsi (et encore) à me geler la face dès que je n’étais pas en responsabilité envers mon fils. Quelques jours plus tard, j’ai réussi à trouver le courage pour aller lire tous les courriels puisque tout indiquait qu’il y en avait plus à savoir. J’y ai découvert qu’il m’avait trompé avec 4 ou 5 hommes et que même une fois au moins, il ne s’était pas protégé lors d’une relation anale où il se faisait pénétrer. Quand il est revenu de ses cours, la discussion a reprise de plus belle. J’ai réalisé que j’avais peut-être le SIDA! J’ai eu vite fait d’appeler pour avoir un rendez-vous d’urgence à l’hôpital. J’ai finalement rencontré un médecin qui m’a prescrit les prises sanguines mais il n’a pas pu faire les tests vaginaux puisque j’étais menstruée. J’avais déjà un rendez-vous de planifié le 1 août alors j’ai accepté le délai. Lorsque je me suis présentée aux prélèvements, il y avait 3 ou 4 personnes qui attendaient. Certains avaient un rendez-vous, d’autres, comme moi, n’étaient pas prévus. J’ai attendu que mon tour vienne mais l’infirmière priorisait les personnes avec des rendez-vous. Deux vieilles dames étaient en avance pour leur rendez-vous mais je croyais que j’aurais mes prises de sang avant. Quand l’infirmière en appelle une puis l’autre, j’ai « pogné » les nerfs. Heille, ça fait 45 minutes que j’attend sans dire un mot mais là, ça suffit, je suis en train de vivre le pire moment de ma vie et tout le monde passe devant moi? Je me suis obstinée avec l’infirmière et j’ai fini par lancer ma feuille de prescription dans le local, complètement hors de moi, lui criant que je me « calis… » de tout ça, que ça serait sûrement une meilleure chose que je meurs du SIDA, etc. Je suis retournée à l’accueil de la clinique et j’ai demandé un formulaire de plainte. L’infirmière est venue me chercher et m’a dit qu’elle me passerait dès maintenant. J’ai flanchée, j’y suis retournée et je lui ai dit ce qui m’arrivait, elle s’est excusée et elle a prit mon sang. J’ai quitté l’hôpital en pleurant.
J’ai demandé l’aide d’un psychologue, ça fait 3 fois que je le vois, mais je ne suis pas encore décidé sur ce que je souhaite faire de tout ça. Je me gèle aussi souvent que je le peux pour effacer la douleur. Il y a aussi le fait que je suis en congé maladie depuis le 24 avril pour dépression majeure. Comme mon employeur conteste mon congé, j’ai dû passer une expertise psychiatrique. Le dernier psychiatre que j’ai vu a inscrit dans mon « rapport » qu’à l’axe II, j’avais soit de forts traits ou un trouble de la personnalité limite (borderline) mais il a dit que j’étais apte au travail selon lui, ce que j’ai contesté, tout cela avant que j’apprenne que mon chum me trompait. Il faut que j’avoue qu’avant toute cette histoire, je n’allais pas très bien mais quand même beaucoup mieux que maintenant. Je dois maintenant aller en arbitrage médical, c’est à dire rencontrer un deuxième psychiatre. Là, c’est clair que mon congé va être accepté sans doutes parce que c’est clair que je suis dans les bas fonds. Je prends du Paxil 30 mg et du Temazepam pour dormir. Mais là, comme le diagnostic a peut-être changé et été « bonifié » avec le TPL, est-ce que je vais garder la même prescription, aucune idée. J’ai eu à plusieurs reprises envie de me rendre à l’hôpital et d’essayer de m’y faire hospitalisée, ce que je n’ai pas eu le courage de faire parce que je devais m’occuper de mon fils une semaine sur deux. Je ressens comme un immense vide à l’intérieur de moi. J’aimerais, si c’était possible, me faire endormir pour 6 mois et revenir à moi quand la tristesse, la colère et l’amertume seront passées.
J’aime sincèrement cet homme puisque si ça n’avait pas été le cas, je l’aurais déjà quitté. Mais là, je lui ai fait promettre de ne plus jamais me faire ça mais j’ai l’impression que j’ai besoin de plus que ça pour garder l’engagement valide. Je veux avoir un deuxième enfant, il refuse sous prétexte qu’il serait trop exigeant envers ses enfants naturels et qu’il ne serait pas capable de les rendre heureux. À noter qu’il est un excellent beau-père pour mon fils et qu’il l’adore. Il ne croit pas non plus au mariage, pas plus religieux que civil. Les fiançailles, même à long terme, ne représentent rien non plus pour lui. On a bien une maison ensemble mais demain, si on le veut, elle peut être mise en vente, aucune valeur d’engagement à long terme avec cela. S’il était prêt à m’offrir l’un ou l’autre, la décision serait facile. Mais là, je n’arrive plus à me décider. Je lis que les personnes qui ont un TPL ont des difficultés en relation de couple. Je ne veux pas tout perdre ce qu’on a ensemble, on est bien, la relation est confortable, en tout cas, pour moi. Il n’accepte pas non plus de consulter en psychologie ni en sexologie ensemble, ni même seul.
Je ne sais pas s’il y en a qui se seront rendus jusqu’à la fin de la lecture de mon texte mais sachez que je serais vraiment intéressée par vos commentaires. Je me sens seule sur la Terre et j’aimerais qu’on me prouve le contraire!
Merci…