Je me présente, je suis nouvelle ici : Alexia, 18ans.
Ma mère et moi avons toujours eu une relation conflictuelle et sans réelle marque d’affection, néanmoins, je ne peux dire le contraire, j’ai été gâtée (argent, jouets étant petite, divers cadeaux…)
Pour des broutilles, il arrivait donc qu’elle hurle en me menaçant que si elle se laissé aller, elle me tuerait ou alors qu’elle souhaite tout haut devant moi, ma majorité pour que je plie enfin bagage…
Ma réaction devant elle, je tempête aussi mais craque vite, j’entends par là, fuite ou crise de larmes.
Une fois, j’avais 15-16ans, (ça restera à jamais gravé dans ma mémoire) nous avons eu une telle dispute (à propos de mon ordinateur, encore une bêtise insignifiante…) qu’elle m’insulta (mots très crus) et elle me lança mon miroir (assez costaud !) à mes pieds. Il se brisa et ses morceaux s’éparpillèrent un peu partout, sur le carrelage du salon. Incapable de répliquer devant un tel geste, les larmes aux yeux, je m’accroupis, puis délicatement pour me « calmer » et attirer son attention, je pris un fragment de verre et me coupa délibérément au niveau du poignet, en prenant bien soin de laisser couler mon sang sur le sol et sur mon gilet…
Elle le remarqua et me dis « Arrête de faire ta mijaurée et ranges moi tout ça quesque tu attends !! » J’ai tout nettoyé et j’ai claqué la porte en sortant de chez moi. Je suis resté 2h à errer dehors, à pleurer comme une madeleine, en me disant qu’il fallait que je n’en finisse, ma mère ne m’aimais pas alors à quoi bon ? Au bout de 2h et demie, mon téléphone portable sonna et ma mère me demanda « tu comptes rentrer à quelle heure ? » comme si de rien n’était…
J’ai toujours été de nature fragile et sensible, j’aurais beaucoup aimé être vraiment proche et complice avec ma mère, mais cet acte là, jamais je ne pourrais l’oublier… Je suis rancunière de base, mais sachant aussi qu’elle ne s’est jamais excusé pour ce geste…
Souffrant de ce manque d’amour, ma sœur (21ans) absente, mon père ne s’impliquant pas beaucoup dans la vie de famille, je comptais incessamment sur l’affection de ma mère qu’elle fut toujours incapable de me donner…
Le pire, c’était d’entendre mes copines parler de leurs mères, de leurs activités ensemble, j’étais jalouse à en crever…
Ma grand-mère mourut quelques mois plus tard, j’y étais profondément attachée. Mon premier enterrement, la première fois que je voyais un mort… Ce fut très dur pour moi.
Je commença à me mutiler, à sombrer dans une profonde dépression, fumer, boire, prenant tous les risques puisque ma vie ne m’étais plus précieuse, en espérant secrètement que ma mère s’en rendrait compte et culpabiliserais ou bien me viendrais en aide…
Je séchais les cours pour aller pleurer sur la tombe de ma grand-mère…
Ma mère se rendit compte de mes cicatrices sur les bras, fit semblant de ne rien remarquer, pour enfin me déclarer « tu as un sérieux problème toi, faut te faire soigner ma pauvre fille… !»
Deux semaines plus tard, j’étais seule chez moi tout le week end, ma mère m’apella pour savoir si tout allait bien à la maison, nous avons eu un furieux accrochage, elle me raccrocha au nez et c’est là que j’ai craqué.
J’ai avalé deux boites entières de paracétamol.
Quand ils sont rentrés 1h après, j’ai tout avoué… Mon père, en pleurant, m’a fait monté dans la voiture, ma mère a suivie et on a foncés à la clinique…
Lavage d’estomac, 4 jours d’hosto.
J’ai eu la surprise de constater que j’avais rendu ma mère triste, elle venait en pleurant à l’hôpital et ma sœur m’avait confiée qu’elle l’entendait sangloter le soir...
« Personne ne s’est aperçu de ton état et on s’en veut tous de ne pas avoir su t’aider quand tu en avais besoin » m’avait dit ma soeur.
Les quelques mois après mon acte, ce fut « magique », ma mère évitait tout conflit, mon père faisait attention à moi, je voyais ma psy qui était adorable et quelques fois même, accompagnée de ma mère…
On pleurait toutes les deux en décrivant nos rapports quotidiens…
Un an plus tard, ça a recommencé (le temps qu'elle oublie dirons-nous…)
J’avais arrêté de voir ma psy (je n’y voyais aucune amélioration), les disputes on repris, je ne pouvais m’empêcher de pleurer.
Pas une seule fois, elle n’est venu me consoler ou simplement, ce que j’ai toujours espéré, me prendre dans ses bras en me disant qu’elle m’aime plus fort que tout, qu’elle est désolé, qu’elle s’en veut…
Bref, j’ai voulu être brève mais finalement ce n’est pas si facile, une fois emportée dans ses souvenirs et son récit, il est dur de ralentir la cadence, je m'en excuse…
Aujourd’hui, je suis différente des autres, je n’arrive pas à avoir un copain à long terme (ça dure généralement grand maxi 1mois), pas assez sûre de moi, j’ai toujours peur de décevoir, j'essaye ou je voudrais être totalement parfaite, je reçois très mal les marques d’affection et je suis souvent sur la défensive...
Je me sens tellement inférieure que pour moi, je ne mérite aucun homme.
La seule chose pour moi qui compte vraiment, ce sont mes amis proches. Sans eux, sans les voir, je dépéris totalement…
Pensez-vous que cela puisse avoir un lien avec la relation que j’ai avec ma mère ?
Merci pour tout et surtout merci d'avoir eu le courage de lire mon récit jusqu'au bout…