Marre... je lâche prise

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Marre... je lâche prise

#0 Posté le par baboug

Bonjour (si quelqu'un veut bien me lire ?!),

J'ai lu quelques-uns des messages laissés sur les différents forums, c'est assez "fort" mais malheureusement ça n'a pas encore réussi à me "guérir" !

En fait, voici mon histoire : je suis déprimée depuis quelques années et, je dirai : diagnostiquée (par mon généraliste, ma psy et moi) depuis maintenant une année et demie.

Depuis lors, je suis également sous anti-dépresseur (dose, semble-t-il, légère) ce qui fait que je dois bien l'avouer ça va un peu mieux, la vie est un peu moins lourde mais... ce n'est toujours pas ça !!!!

J'en ai marre ! Marre de ne pas être bien dans ma peau, dans ma tête, marre d'avoir des idées noires, marre de me torturer l'esprit sans arrêt, marre de mon anxiété et crises de paniques, marre....

On me dit bien qu'il faut "laisser le temps au temps", qu'une thérapie (que j'ai débuté pour tenter de me sauver mais pour laquelle j'ai HONTE) ne porte pas ses fruits du jour au lendemain, etc... mais moi, dans tout ça, je vois simplement de je souffre, jour après jour, ou que si la souffrance s'atténue c'est un grande partie grâce à la magie CHIMIQUE !!!

Est-ce que vraiment on peut se sentir bien un jour ????? Franchement j'en doute de plus en plus et me dis que mes efforts (me confier à ma psy : honte, gêne, culpabilité, etc) sont vains, a quoi bon ?

Je sais bien (ou pense bien) que vous n'avez pas de réponse toute faite pour moi, certainement vous allez tenter de me persuader que ça vaut la peine de perséverer et continuer tant la chimie que la thérapie mais moi... je n'y crois plus !

Voilà, je tenais simplement à exprimer ceci...
Babou

Messages récents

Message #7

#7 Posté le par baboug
wouah.. ben tu vois Tournesol, je te lis et en fait, je trouve enfin les mots à mettre sur mon mal...
Finallement je n'était pas sûre de l'utilité de ce genre de discussion (forum) mais c'est vraiment reconfortant... on est pas seules !!!

Message #6

#6 Posté le par tournesol62
Je pense qu'il n'y a rien de plus terrifiant que l'insécurité et l'inconnu.
Et c'est ce qui nous paralyse.
Le connu, même si on est malheureuse, est prévisible. On sait comment on se sent, comment cela se passera.
J'ai passé toute ma vie dépendante de l'amour que l'on voulait bien me donner, à quémander de l'attention, à faire rire (je suis douée) pour qu'on aime, à faire des cadeaux pour qu'on m'accepte.
Je n'ai pas été aimé pour celle que je suis mais pour celle que je paraissais être. Le clown de service qui animait un party, toujours prête à aider, qui ne dit jamais non. Mais de qui on ne voulait pas savoir ses états d'âme. J'étais forte moi ! Si les gens avait su tout ce qui me passait pas la tête il aurait paniqué. Je passais des heures angoissées parce que le téléphone ne sonnait pas, parce que l'homme que je croyais aimer n'appellait pas. Car je tombais amoureuse dès qu'un homme me démontrait un peu d'intérêt... J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Moi la femme forte que tous appelait au moindre souci pour que j'écoute et je règle leur problèmes. Je n'avais même pas le contrôle de ma vie. Mais j'avais trop PEUR pour agir et réagir.
J'étais confortable même si malheureuse et angoissée dans mon mal être. Car je connaissais la suite du scénario...
J'ai été aussi 13 ans en couple , dont au moins les 8 dernières de trop. Mais je ne voulais pas le quitter même s'il me traitait mal. Car c'était confortable de savoir à quoi s'attendre demain, et financièrement aussi.
Lorsque sur un coup de tête, il y a un an (je me croyais amoureuse d'un autre qui me mentait et me manipulait ) je suis partie, je me croyais enfin guérie !
Utopie. Je me suis retrouvée seule sans le sous avec 2 enfants et un ex qui m'accusait de tous les torts. J'ai passée une année d'enfer. Mes amies sincères étaient découragées de me voir aller, courant de gauche à droite, refusant de passer une minute seule, négligeant même mes enfants. Allant d'homme en homme de peine en peine pour remplir mon vide ... Quand j'y repense j'ai des frissons. Mais ça aussi c'était sécurisant.
Et dernièrement, je me suis rendu compte que j'étais encore amoureuse d'un homme égoiste. En fait une réplique de celui avec qui j'ai passée 13 ans... Moi qui aspirait à rencontrer l'amour partagé et sincère. Un ami m'a dit 'Tu veux vraiment revivre la même chose, être toute ta vie malheureuse ? Laisser ta peur guider ta vie pour recevoir des miettes d'amour et d'attention ?' . Alors je l'ai quitté. Je l'ai regretté ensuite mais il ne voulait plus de moi. Heureusement car cela va peut-être me sauver...
J'ai peur encore, j'ai mal encore mais je VEUX être heureuse un jour. Je veux m'aimer moi-même. Je veux y arriver, alors je viens ici chercher du support. Je me suis mise à nue aussi avec mes amies, amis. Je refuse de revoir mon amour à sens unique (car lui aimerait bien continuer à baiser avec moi ). Mais je souffre. Mais je VEUX changer. Même avec la peur au ventre et le sentiment de vide qui me quitte rarement.
Alors oui je fais de l'insomnie, oui j'angoisse, oui je panique de vivre seule, oui j'ai peur de rester seule toute ma vie. Mais j'ai changé ma cassette. J'essaie de me valoriser. Pas facile...
Bon je parle , je parle , ça fais du bien ... merci Bagoug.
Je pense qu'on à un rôle ici sur terre ne serait-ce qu'un tout petit... Qu'il faut faire confiance en la vie. J'ai DÉCIDÉ d'essayer...
Réfléchis aussi ...
J'espère ne pas t'avoir trop ennuyer avec cette tranche de ma vie... (bon encore la peur de déranger... )
Bon courage , à nous deux et à tous les autres ...
Reviens-moi
Tournesol

Message #5

#5 Posté le par baboug

En fait, pensez-vous qu'il soit possible que par peur, crainte, angoisse on se refuse tout changement ?

C'est pas très clair ??? ouais je sais, moi-même ne suis pas certaine de trouver les bons mots...

Je veux dire : je me pose actuellement beaucoup la question de "Pourquoi je ne suis pas capable de changer ou de faire quelque chose pour y remédier" ????
j'arrive assez régulièrement à la conclusion que 1. soit je suis totalement folle et que finallement je me plais dans mon mal ou 2. que j'ai suis intérieurement terrifiée à l'idée de changer (je connais mon mal-être depuis quelques temps déjà et m'y suis "habituée" dans le sens que je vis avec... mais que suis-je sans cela ???)

C'est comme le suicide, depuis le temps que j'y pense et repense, finallement je me dis aussi "pourquoi suis-je encore ici", pourquoi n'ai-je pas encore passé à l'acte... quelque chose me retient donc sur cette terre, mais QUOI ??? peut-être simplement un manque de courage flagrant ??? (bon j'ai tellement peu confiance en moi qu'il m'arrive aussi de penser que même ma sortie je la louperai...)

Qu'en pensez-vous ?

Pas de comparaison

#4 Posté le par tournesol62

Oui, on a tous nos peines , nos douleurs, nos sentiments que ce soit culpabilité, tristesse, mal de vivre, vide, solitude, incompréhension ...
Tu n'es pas la seule.

Rien ne se compare d'une personne a l'autre,car nous sommes tous et toutes différentes. Nous avons tous nos expériences, nos épreuves plus ou moins difficiles.
Tu recevras beaucoup de sympathies et d'empathies ici mais aucune solutions miracles. Malheureusement...

La pensée magique... comme j'aimerais qu'elle fonctionne.
La seule force il faut la puiser à l'intérieur. Petit à petit et avec patience.

Et je sais ça prend de l'énergie. Moi c'est certaines lectures qui m'aide.
Et j'ai la conviction qu'il y a surement un moyen de m'en sortir et que le suicide n'en est pas un. Ce n'est pas une solution.
Va lire sur ce sujet il y a plusieurs post de partage ici ...

Courage

Tournesol

Message #3

#3 Posté le par baboug
Merci à vous tous !
Je vous lis et me dis "tiens, tu n'es pas toute seule à vivre cette m..." mais également "pourquoi on supporte ce mal quasi chronique" ???
Chacun à sa propre réponse du "pourquoi" mais je n'arrive pas à m'y identifier.
Plus aucune joie, que de la gêne, honte et mépris sur moi. L'autre jour j'ai appris qu'une vague connaissance de mon âge (32 ans) s'est donné la mort. Ma réaction ? tout d'abord quelque peu "choquée" du genre : mais pourquoi n'a-t-il pas trouvé quelque chose à quoi s'accrocher... puis "tristesse" pour ses proches : je les imagines peut-être dans l'incompréhension totale (je ne pense pas que les miens connaissent mon mal être...) mais au final, et mon sentiment le plus fort, c'est "il est bien mieux maintenant" !

Marre... je lâche prise

#2 Posté le par vitavi

Bonjour Babou,

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ton message et même la réponse de tournesol et je veux te dire que moi aussi, je fais une dépression.
Et c'est pas la première,,, ça fait longtemps que je vis ça et je veux te partager mon idée là-dessus
Le mal de vivre, c'est profond; ça vient de la vie au départ.
Il y a des gens comme toi et moi, qui ne voulaient pas venir au monde; probablement parce qu'on savait dans quoi on s'embarquait, et ça nous tentait pas de devoir supporter toute cette merde.
La preuve de ça, c'est que ma mère m'a accouché à 9 mois et 3/4 et quand je suis né, j'avais une croute sur le corps partout, parce que n'ayant plus d'eau, j'avais séché dans son ventre; c'est dire que je ne voulais pas venir au monde... mais j'y suis quand même
Et je ne veux pas te raconter mon histoire pour que tu me prennes en pitié mais juste pour t'expliquer ce que j'ai vécu.
Elle est morte, ensuite, et mon père nous a placé (les 3 enfants) tous, séparés; j'ai été CHANCEUSE (comme les gens me disaient) de me retrouver dans une bonne famille; alors, j'ai vécu ma vie en faisant semblant que j'étais bien,,, d'ailleurs, les gens me disaient que c'était PAS GRAVE ce que j'avais vécu, parce que moi, je ne l'avais pas connu ma mère... un jour, en 1990, j'ai craqué... burn-out, dépression.
Comment faire quand on est VIDE, et que personne y croît,,, je me sentais vraiment folle; j'avais beau lire plein de livre qui me disait comment être heureux, pour moi, rien n'y faisait,,, ben oui, j'aurais dû être heureuse selon le monde et selon les livres; ne marchait pas parce que je luttais contre ce que je ressentais
Enfin, j'ai fait énormément de chemin, que je pourrais te parler des heures,,, et maintenant, je ne regrette RIEN,,, même si je suis encore en dépression... et si je t'écris, c'est pour te dire que RIEN n'est du hasard,,, ça, j'en suis certaine,,, et que ce que l'on a à vivre, est nécessaire car c'est le chemin qui est tracé pour nous,,, qu'on s'est tracé dès le départ.
Combien de gens vivent en faisant semblant que tout va bien,,,, mais ils sont aussi vides que nous et si superficiels... ils fuient dans l'argent et dans n'importe quoi,qui leur donne l'impression d'un semblant de bonheur.
Je te dis ça, pour te dire que NOUS, toi et moi, et d'autres, on refuse de faire semblant,,, on n'accepte pas de se fondre dans la masse,,, et ça, comme tu dis, c'est pas évident, c'est loin d'être facile,,, mais c'est faisable,,, c'est notre mission à soi,,,, c'est ce que je sens très profondément en moi, et que tu ressens probablement toi aussi,,, comme une force qui te pousse à y arriver malgré tout ce que tu vis de merde.
Mais si je peux te donner MON conseil... car c'est comme ça que j'arrive à être bien,,,C'EST D'ACCEPTER CE QU'ON VIT...
quand je me rebelle contre ce que je vis, j'étouffe... quand j'essaie de me donner des coups de pied, je fesse dans le vide, parce que je me bats contre moi, contre l'enfant blessé en moi.
Alors, le truc, c'est de faire ce qu'on a envie, et de se foutre du monde autour,,, personne d'autres que toi, ne peut savoir ce que tu vis, de comment tu souffres... et même si toute la société te dirait de te brasser le derrière, que ça n'a pas de bon sens, qu'il faudrait que tu fasses quelque chose, il faut s'en foutre, car ce n'est que lorsque tu ACCEPTERAS que tu as en toi, un enfant qui souffre, quand tu te prendras en pitié, parce que c'est pas drôle ce que tu vis, et bien, ce sera ce jour-là, que tu auras fait le premier pas pour t'en sortir.
La recette, c'est d'arrêter de se battre contre soi,,, une dépression, c'est quoi ? c'est lorsque notre tête se bat contre notre coeur; c'est lorsque notre coeur souffre, et que notre tête n'en peut plus de tenter d'étouffer cette peine,,, c'est quand notre tête n'arrive plus à contrôler la peine de notre coeur... c'est le jour qu'on accepte qu'on a de la peine, qu'on écoute toute cette peine, qu'on arrête de se taper dessus, qu'on est sur la bonne voie. Je veux terminer en te disant, qu'une dépression, c'est de ressentir très profondément qu'on a le mal d'avoir la vie pour toutes sortes de raison, qu'on n'est pas content de ce qui s'est passé,,, et tant qu'on ne regarde pas ce mal, et qu'on essaie de l'étouffer avec les paroles de notre raisonnement (notre tête), ou bien en écoutant les paroles des autres qui tentent de nous brasser et bien, on ne s'endure pas. Le jour que l'on cesse de se juger et qu'on arrête d'écouter les gens qui le font , on commence à voir la lumière au bout du tunnel
Sur ce, j'espère que tu réussiras à consoler ton enfant blessé; n'aie pas peur de te consoler et de reconnaître combien tu te sens impuissant face à ce mal qui te gruge; accepte que c'est comme ça, et lâche prise car c'est ça, le chemin de la guérison.
Un jour, j'ai compris que j'avais TOUT FAIT, TOUT RAISONNÉ, TOUT RÉFLÉCHI pour m'en sortir, et je n'avais pas réussi... je me suis demandé ce que je pouvais faire d'autres d'abord,,, alors, j'ai décroché, j'ai renoncé à chercher,,, j'ai renoncé à comprendre et à savoir pourquoi,,, et ma tête s'est calmé; depuis ce temps-là, je suis tellement mieux... je t'en souhaite tout autant !!!

les réponses

#1 Posté le par tournesol62

Je suis de nature dépressive, en fait plutôt du genre up and down. J'ai pris de l'Effexor pendant longtemps. Je n'en prends plus. Mais ça m'a aidé à passer à travers une période noire dont j'ignorais la cause, juste un mal de vivre... J'ai vu une psy aussi qui m'a guidé mais n'a pas fait le travail pour moi.
Maintenant, rétroactivement je comprends beaucoup de chose. Mon sentiment de vide, d'abandon, de rejet, mon manque de confiance... Mais ce n'est pas venu tout seul. D'une certaine manière oui il faut lâcher prise. Il faut faire confiance en la vie, s'abandonner. Et ça je sais c'est pas évident.
Il faut arriver à rassurer le petit enfant intérieur bléssé par soi-même un jour. Et j'y travaille fort, mais en même temps c'est très souffrant.
Tout ce qui te manque , c'est la confiance en toi et tes capacités.
On a tous la capacité d'avancer si on le désire. Mais personne ne dit que c'est facile.
Et la honte, pourquoi ? Il faut être fier de toi , au contraire, tu agis , tu réagis, ça c'est un signe de force et non de faiblesse. Tu es mal et tu veux changer cet état, pour moi c'est un grand signe de courage.
Moi tous les jours je me disais , je ne serai pas toujours comme ça, je ne souffrirai pas toujours autant. Un jour le soleil brillera un peu plus.
Et tu as surement des choses positives dans ta vie aussi. Il faut les voir avec un regard neuf. Enfants, amis, famille, travail, santé physique, passe-temps, fleurs ...
Tu as le bon mot CROIRE. Oui il faut croire, bien sur. Pas en la chimie , la thérapie mais en toi. Il n'y a pas de magie, pas de solutions miracles. Et ça tu en es conscient. Mais la chimie, la thérapie peuvent être des moyens de rendre le chemin plus supportable.
Tous tes efforts ne sont pas vains. Ça se peut pas . Mais tu en vois pas le résultats nécessairement tout de suite. Ce n'est pas instantané. Il faut persévérer et ce n'est pas facile ... et crois-moi je parle par expérience.

Bonne route , et comme tu t'y attendais je te dis ... ne lâche pas !
Amicalement
Tournesol