Non je n'écris rien… c'est plutôt l'image mon domaine.
Elle, elle écrivait. Elle écrivait même plutôt bien, malheureusement c'était les sujets qui n'allaient pas.
On va dire qu'ils étaient à l'image des choses horribles qui l'habitaient et je ne conseillerais à personne ici de tomber sur l'un de ses textes.
Sans doute cela l'aidait à se purger… Mais ma première réaction a tout simplement été la révulsion en lisant ses lignes.
Des histoires de mort, de viol, d'inceste, de cannibalisme, de torture, …
Tout ce que l'homme peut vomir comme horreurs.
J'ignore si elle écrit encore… J'espère qu'elle a réussit à passer à autre chose.
Pour être exact je pensais lui être devenu indifférent et avoir tourné la page. C'était du moins ce que je m'étais persuadé au fil des mois.
Et je suis passé devant chez elle pour aller en vacances, un peu obligé.
Ca m'a bouleversé à un point que je n'imaginais pas.
A partir de là mes sentiments sont remontés comme la marée, sournoisement, sans que l'on s'en rend compte.
L'océan est encore loin… et le moment d'après l'eau commence déjà à lécher tes chevilles.
Mes rêves sont revenus, mon espèce de mélancolie sentimentale aussi.
En discutant avec une amie j'ai pensé que finalement, je ne retombais pas amoureux mais que je n'avais juste jamais cessé de l'être. Il s'agissait en somme d'un oubli.
J'ai longtemps hésité à retourner chez le psy, j'hésite toujours d'ailleurs.
J'ai remué ciel et terre pour qu'elle entame une thérapie et je suis incapable de me décider pour moi… quelle ironie.
Peut être que mes sentiments l'ont effrayés.
Peut être qu'elle ne m'aimait pas au point qu'elle voulait se le persuader.
Ou bien pas assez pour assumer ce qu'elle avait fait.
S'il y a bien une chose dont je suis certain c'est la culpabilité qu'elle éprouvait. Sournoise et que rien ne pouvait atténuer, même moi.
Sur les derniers moments, elle refusait d'avoir le moindre contact avec moi, mais c'est écroulée sur moi en pleine nuit en larmes et me demandant pardon. Ses remords devaient la ronger en silence.
De temps en temps je reçois des appels anonymes de quelqu'un qui ne parle pas, … silence et enfin il ou… elle raccroche.
Je ne sais pas trop quoi en penser, je vais essayer de retrouver la trace de ces appels mais je doute y arriver.
Je ne sais pas si c'est elle.
Je ne pense pas mais bon…
Au fond de moi, j'espère finalement recevoir une lettre d'elle un jour.
Ou elle me parle de ce qui est arrivé, et de cette nouvelle vie qu'elle a.
Je ne sais pas jusqu'où l'on peut aimer quelqu'un.
S'il existe des limites.
Je ne sais pas s'il existe des amours malsains.
Finalement nous nous sommes passé par une palette de sentiments si vaste que peut être était ce du à la passion.
La passion, ce serait elle alors qui nous aurait maintenu l'un contre l'autre malgré la violence de ce que l'on ressentait.
Malgré ses crises, malgré mes colères, malgré ses trahisons, malgré la haine et la rancoeur…
J'ai toujours vécu dans le noir, elle aura été une porte ouverte sur la lumière, cruelle et bienfaitrice à la fois.
J'aime cette image :-)
Comment construire une nouvelle relation maintenant ?
Comment arriver à laisser parler mes sentiments sans croire que je m'attache à quelqu'un parcequ'elle aurait un point commun avec elle.
Tout, même le plus petit détail me renvoit à elle, c'est comme un cercle vicieux. Et à partir de là, la comparaison ne fait plus le poids.
Elle avait beau être la personne la plus laide intérieurement que je connaisse, c'était celle que je trouvais la plus magnifique…
Je l'aime à travers ses erreures et ses défauts, je l'aime pour son mal être et cette fille heureuse qu'elle deviendra peut être.
Comme si ce que je ressentais pour elle ne s'attardait pas sur le présent, mais que mes sentiments s'étendaient sur le passé et l'avenir.
Sur ce qu'elle a été et ce qu'elle deviendra.
Difficile à cerner avec de simples mots…