besoin d'en parler...
Après bien des hésitations je me décide à venir parler.Difficile pour moi. Par quoi commencer? Je ne sais plus où j'en suis, qui je suis. Mais vous connaissez cela... J'ai 33ans, homo (et depuis quelques temps je me pose certaines questions à ce sujet). On m'a toujours trouvée "différente", compliquée, on me dit lunatique (je me cache derrière pour ne pas avouer mon état), je saute d'humeur en permanence, c'est fatiguant, lassant, je ne sais pas pourquoi, les montagnes russes je connais trop, les ts, les hospitalisations, les médocs, les griffures, les scarifications, les changements de partenaires, les fuites, les peurs, les crises d'angoisse, les probèmes de nutrition, les phases d'hyperactivité, de sur-estime de soi, et de non-estime, les périodes de dépression, tout cela fait partie de ma vie, et cette solitute, ce vide que je ne parviendrai pas à combler, jamais satisfaite, jamais bien nulle part, la peur d'etre abandonnée. Ce sont malheureusement les symptômes communs à chaucun(e). On me dit avoir de réelles capacités, je doute trop souvent, alors je fuis de peur de l'échec, même et surtout dans mes relations amoureuses. J'ai rencontré une femme, suis tombée amoureuse, et comme si cela n'est pas assez compliquée, elle est borderline aussi! Vous imaginez notre "calvaire".. On ne sait plus qui on est, ce que l'on désire, on fuit. Nous nous sommes séparées, nous en souffrons de cette rupture, nous fuyons par peur que l'autre nous abandonne, et on se met à faire n'importe quoi, elle comme moi "préférons" ne pas tomber amoureuse par peur toujours et encore de cet abandon, de la souffrance qui en résulterait, alors c'est plus "simple" de ne pas s'engager dans une relation sérieuse, que des aventures, moins de risques... Sauf que les sentiments sont là, que nous rêvions d'une vie commune, stable, apaisante.. pas prêtes, manque de confiance en soi, en l'autre. On en a discuté, elle a peur de ne pouvoir assumer cette relation, idem pour moi, on a toujours fui.. Et comment supporter les problèmes de l'autre même si nous les comprenons car nous ressentons la même chose? Nous ne voulons pas faire subir notre état à l'autre, car nous voulons qu'elle soit bien et heureuse. Nous ne savons même plus ce que nous voulons. Laisser le temps faire.. Ne pas trop se compliquer la vie. Oui, facile à dire pour des personnes qui ne vivent pas notre état. Trop vite il nous rattrappe malheureusement. J'ai trouvé en elle celle qui me booste quand je déprime, elle m'encourage, me soutient, c'est mon pilier, mon âme soeur... Pas toujours besoin de parler pour se comprendre, un regard suffit. Personne ne sait que nous sommes borderline, personne n'a compris pourquoi nous nous sommes séparées. Il suffisait de voir nos regards pour comprendre qu'un lien, une sorte de "filiation", une chose indéfinissable nous rattachait, nous rapprochait.. Et ces regards sont toujours présents quand nous nous voyons, ce lien qui nous relie.. A cause de notre état (j'ai du mal à l'accepter) nous n'avons jamais su garder et préserver une relation sérieuse, trop lourd à supporter pour l'autre. De plus, nous savons que nous ressentirons toujours ce vide, cette solitude, que nous ne parvenons à combler. Elle croyait qu'aimer comblerait ce vide, cette solitude. Mais non, on se sent toujours seule malgré les sentiments éprouvés. Elle est partie, trop douloureux tout cela. Pour elle, pour moi. Nous reprenons chacune notre petite vie avec plein de travail, le sport, les sorties, les "aventures".. C'est la seule chose que nous sachions faire.. La fuite... Lasse de cette "p....." de maladie! Je ne serai jamais bien.. Marre de tout ca, si fatiguée..je voulais juste être heureuse.. je vais continuer mon bout de chemin, seule, vide...