Est-ce normal?

Bonjour,

Dans exactement 3 mois, je vais me marier. Depuis quelques temps, je me pose des questions. Je m'explique.

Moi et mon conjoint sommes maintenant ensemble depuis 2 ans et demi. Depuis que je suis avec lui, je me sens bien et heureuse. Nous n'avons pas toujours les mêmes idées et les mêmes convictions, mais nous nous acceptons tels quels. Depuis quelques temps, je me surprend parfois à me demander si j'ai toujours les même sentiments pour lui comme au début de notre relation. Il m'arrive même de m'imaginer comme si je le perdrais un jour, pour voir ce que cela me ferai. Je peux vous dire que ça me fait énormément de peine à imaginer que un jour, ça puisse arriver. Il est extraordinaire, plein de bonté, m'aime comme je suis et il n'est pas comme les autres gars. Il est simple, aime les choses simples.

Je ne sais pas pourquoi je me sens toute bizarre dernièrement. Est-ce normal de se poser des questions juste avant de se marier? Je ne me voit absolument pas avec un autre homme, parce que c'est avec lui que je veux être. Mais quand même, il m'arrive de me poser des questions. Tout ça me fait peur.

Est-ce que quelqu'un aurait vécu ce genre de choses tout juste avant de se marier?

Merci de vos réponses

Bonjour loly25,

Je suis sensible à l'insécurité que tu vis présentement.

Avant de te répondre, j'ai lu tes précédents messages sur le site de Psychomédia. Ton inquiétude au sujet de la normalité remonte à ta crise d'angoisse du 1 janvier 2006.
Dans ton message du 25 janvier, tu écris avoir consulté une psy "et elle m'a dit que j'étais normale, que je n'étais pas folle mais on dirait que ça ne me rassure pas."

Je suis vraiment sensible à l'intensité et à la persistance de ta peur de ne pas être normale mais, moi, je crains que la question de normalité soit inutile et ne fasse qu'ajouter une insécurité théorique et impersonnelle (est-normal ou anormal ?) à une insécurité personelle et relationnelle en lien avec tes sentiments pour ton chum. La préoccupation de normalité risque de te détourner de la question personnelle.

Dans ton message du 11 février, tu décris les circonstances entourant ta première crise d'angoisse : "je partais alors voir ma famille (qui habite loin) en train et juste au moment où j'allais partir, je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon coeur parce que je ne voulais pas laisser mon chum seul"

Dans ton message d'aujourd'hui, tu écris : "je me surprends à me demander si j'ai toujours les mêmes sentiments pour lui comme au début de notre relation. Il m'arrive de m'imaginer comme si je le perdrais un jour, pour vois ce que cela me ferais. Je peux vous dire que ça me fait énormément de peine à imaginer que un jour, ça puisse arriver."

L'émotion présente dans les deux situations me semble être la peur de perdre ton chum. Tu l'aimes et il t'aime. Ce serait une énorme peine de le perdre.
-Se peut-il que cette peur intense déclenche une crise d'angoisse ?
-Se peut-il que, sans aucne mauvaise volonté de ta part, il soit moins inconfortable, sur le plan émotif, de t'interroger sur la normalité de ta crise d'angoisse que de rester en contact avec ta peur de perdre l'amour ?
- Se peut-il qu'il soit moins inconfortable de le perdre si tu l'aimais moins et, en conséquence, de douter de tes sentiments comme moyen préventif (et , plus ou moins inconsciemment, défensif) d'atténuer par avance la perte de cet amour ? (Tu ne serais pas la première personne à douter ou à nier ses sentiments amoureux pour atténuer la douleur d'une perte affective d'un deuil ou d'une rupture.)

Toi seule, loly25 peut te donner les réponses aux questions que je te suggère.

Si la peur de perdre l'amour est un enjeu important pour toi, plutôt que de t'interroger sur la normalité de cette peur, tu pourrais t'y arrêter pour identifier ce qui la déclenche et, en suivant ce filon, identifier ce qui pourrait te sécuriser.

La peur de perdre l'amour témoigne de l'importance de cette émotion et de la personne que l'on aime. En parler avec la personne concernée peut alimenter positivement la qualité de la relation affective.

En partant de l'accueil d'une telle peur, (si elle est fondée), une personne peut trouver la motivation de prendre des moyens appropriés à une plus grande sécurité affective. Se détourner de la peur en s'interrogeant sur sa normalité est moins utile.

Voilà, loly25, ce que m'inspirent ton message d'aujoud'hui et les précédents. Tu es la mieux placée pour évaluer la pertinence et l'utilité de ma réponse.

Quoi qu'il en soit, je te souhaite de trouver tes moyens de vivre l'amour dans la sérénité.

Je te salue amicalement,

mib