Voilà déjà deux mois que je suis en arrêt de travail pour un état prépsychotique vers la manie… maintenant je me sens craquer vers la dépression! En me sortant de mon milieu de travail et en ajustant ma médication, mon moral avait repris un rythme à peu près normal. J’étais fière de mes démarches, je prenais plaisir à cheminer, à me trouver des activités plaisantes. :)
Depuis trois semaines, tout dégringole. Rien ne me fait plaisir, mon humeur varie de neutre à dépressif, tout est devenu lourd,ma conjointe incluse. À chaque fois que je dégringole ou que j’accélère je l’éloigne de moi volontairement. Je cesse tout signe d’affection ou d’amour, je tente de m’éloigner d’elle par tous les moyens… encore une fois j’ai voulu la laisser. Est-ce parce que la flamme n’est plus ou parce que je tue moi-même le feu afin de lui éviter de me subir comme j’ai toujours fait.
J’ai toujours voulu éviter aux autres de souffrir par ma faute. Mon mécanisme de défense se met en marche ainsi : plus d’amour à donner. Fini. Amitié seulement, donc toi si tu m’aimes on ne peut rester ensemble. Je ne peux te donner ce que tu me donnes, et ça me met de la pression et me fait vivre un stress extrêmement douloureux, donc, on doit se séparer.
Par contre, une fois qu’on s’en reparle, mon besoin de la quitter ne m’apparaît plus comme une réelle volonté, mais bien comme le gros mécanisme de défense.. Rendue à cette étape, je réalise que j’ai fait plus de mal en tentant d’éviter une souffrance à l’autre en m’éloignant, qu’en acceptant le lot de ma maladie et en laissant aller le côté qui ne m’appartient pas, soit les émotions des autres causées par les montagnes russes de ma maladie. Le problème est que je n’arrive pas à contrôler ce mécanisme, ni à l’identifier lorsqu’il apparaît.
Lorsque j’exprime mon désir de me séparer, je le ressens vraiment comme la fin de mon amour pour elle… et lorsqu’elle arrive à me faire voir qu’elle m’accepte malgré tout telle que je suis, qu’elle veut malgré tout rester auprès de moi de façon alternative, qu’elle m’aimera toujours et qu’elle est prête à tout pour mon bonheur, même de me laisser aller si le besoin s’en fait ressentir, la réalité m’explose en pleine face. Je réalise que je ne veux pas vraiment la quitter… mais seulement lui éviter de prendre part à mes souffrances.
Hier soir, nous sommes allées prendre un café dans un parc et j’ai éclaté en sanglot. J’étais révoltée de ma maladie, de ma condition financière, de mon instabilité. J’étais attristée de ne pas avoir de contrôle sur mes symptômes, ce qui m’empêche de m’épanouir dans toutes les sphères de ma vie. Je n’ai jamais pu garder un emploi plus de 6 mois… et j’ai 28 ans. :(
:x Ça me met en colère parce que je sais que j’ai un énorme potentiel. Ce qui me met des bâtons dans les roues, c’est ma maladie. Je commence un travail, je m’emballe, j’ai rapidement l’impression de stagner, je monte les échelons si je peux à une vitesse record, les employeurs m’encouragent parce que je suis une employée exemplaire.
Le stress augmente, je m’épuise, et je craque. Ma peur est de ne jamais ressentir de bien-être dans un emploi. J’ai peur de recommencer toujours le même scénario et par conséquent de ne jamais acquérir l’autonomie que je recherche depuis si longtemps. L’autonomie financière… mon rêve :!:
Depuis hier soir, mon psychiatre a augmenté ma dose de seroquel à 400 mg. Je la rencontre aussi demain pour évaluer mon état… je souhaite très fort une amélioration à court terme… Je déteste l’état dépressif dans lequel je baigne actuellement depuis 3 semaines. Rien n’a de couleur, rien n’a de saveur, ni d’odeur, tout est gris malgré le soleil qui brille. Malgré cela je m’accroche encore. J’ai un tout petit brin d’espoir qui me permet de continuer et de croire en un mieux-être que je n’ai jamais connu. Est-ce cela que l’on appelle avoir la foi :?:
Cafouillis