Voici ce qui m'est arrivé. Plus bas, je vous expliquerai où je veux en venir...
Un chauffard a mis ma vie, ainsi que celle de 2 camionneurs, en danger. L'ennui...c'est que j'étais assise à côté du chauffard en question! Sous prétexte qu'il était arrivé 23min en retard, il est parti en fou sur le boulevard. Devant nous, il y avait 2 énormes camions (aussi appelés Trains Routiers) et...la bretelle du pont qui se pointait à l'horizon. Aucune ligne pointillée. Seule une double ligne jaune se présentait à nous. Qu'à cela ne tienne! Il a tout de même entrepris une manoeuvre de dépassement ( tout ça après que je l'aie supplié au moins 5 fois de ralentir et de ne pas dépasser!). Mais ça ne passait pas! Nous nous sommes donc retrouvés à pleine vitesse à cheval sur la ligne double...puis sur le triangle de poussière menant au terre-plein séparant les voies de 2 sens opposés.
Le camionneur de devant (maintenant à notre droite) a klaxonné, pendant que je hurlais le nom du chauffard assis à ma gauche. Le bout du terre-plein séparant les 2 sens de la circulation n'était plus qu'à quelques mètres de nous (nous roulions toujours à un train d'enfer...), lorsque le camion s'est un peu rangé à droite en ralentissant, nous ménageant ainsi une place entre les 2 camions.
Je pensais que mon méchant moineau se calmerait un peu, mais non! Il s'est mis à klaxonner furieusement après le camion devant nous!!! Je n'en revenais pas!
Inutile de vous dire que j'ai eu une méchante peur. J'ai même refusé qu'il me raccompagne chez moi après le théâtre : j'ai pris le bus, puis j'ai marché 20 min. J'aurais fait 30km à pied s'il l'avait fallu!!!
Vous remarquerez que, lorsque je vous raconte ça, je suis capable de nommer des faits. Mon récit comporte aussi du subjectif (ma peur et comment je perçois la personne assise à ma gauche), mais il est surtout composé de faits. C'est là-dessus que vous devez insister pour qu'on vous croie. Et si on ne vous croit pas, tant pis. L'important, c'est que vous ne doutiez pas de vous-même. Moi, j'ai à ce point confiance en mon jugement par rapport à cette histoire, que j'ai tenu mon bout très fermement lorsque l'individu a voulu me raccompagner chez moi après la pièce de théâtre. De plus, comme il ne reconnaît pas avoir eu une conduite aussi aberrante que dangereuse, j'ai coupé les ponts avec. I l persiste à dire que je suis peureuse! Non, mais ya des claques qui se perdent!!!
Le problème, c'est que cet homme et moi avons une amie commune et qu'il lui a raconté cette histoire à sa façon (il est allé un peu vite et j'ai eu peur!). Comme je m'y attendais, elle l'a cru. Les gens ont beau dire qu'ils n'ont pas de préjugés face à la maladie mentale, ils en ont quand même. D'ailleurs, quand je lui ai dit qu'il lui avait raconté ça à sa façon, elle a dit que je paranoïais . Chose à ne pas dire à quelqu'un, car c'est très blessant et encore plus quand c'est dit à un bordeline. J'ai toujours eu confiance en cette amie, mais je m'aperçois que ses préjugés alliés à la manipulation de ce type ont déjoué sa perspicacité et son impartialité.
J'ai de la peine. Beaucoup de peine! Je n'arrive pas à croire qu'elle croie d'emblée un type qui lui ment comme il respire et qu'elle ne me croie pas, moi! Mais je ne changerai pas d'avis: il a failli nous tuer, les 2 camionneurs et moi. Le problème avec ce type, c'est qu'il vit dans un autre monde et qu'il croit à ses mensonges; ça le rend plus crédible...que moi qui ai l'étiquette bordeline dans le front! Je me console en me disant que les 2 camionneurs et moi connaissons la vérité.
J'imagine que je ne suis pas la seule à qui quelque chose de ce genre est arrivé...