Premier message
Message d'espoir (si si)
:? Je ne voudrais pas vous décourager, mais moi ça fait des années que je suis en dépression...
4ans que je suis soignée, mais 4ans où je continue à m'enfoncer malgré tout... Je suis passée par à peu près tout je crois... les médicaments, de toute sorte, plusieurs tentatives qui ont toujours échoué, les hospitalisations, de gré ou de force [expérience positive et salvatrice, ou épisode épouvantable (tous les hôpitaux ne se valent pas, et certains en sont restés aux méthodes des années 30)] ou suite à une TS... Les TS justement, quand mon désespoir était trop grand et quand vivre me semblait une épreuve vraiment trop douloureuse, que je ne supportais plus... Les psys, à l'hopital, en ville, dans des centres spécialisés... des psychiatres, des psychologues, des médecins généralistes, des infirmiers... Des moments où je croyais que j'étais sur la bonne voie aussi, où sans aller bien, il me semblait malgré tout que j'allais mieux, je revoyais une lueur au loin, je croyais à nouveau à mieux, plus tard. Et puis les rechutes, insupportables, pires à chaque fois... La solitude, lorsque vos proche s'éloignent de vous, lassés, parfois aussi pour se protéger eux-même, ou parce-que je les avais moi-même éloignés...
Le regard des gens, dur, sévère, glacial, critique... ces gens qui vous disent que vous n'avez pas de volonté, qu'il faut vous bouger, qu'il faut arrêter de se plaindre, qu'il y a pire autour de vous, que vous êtes égoïste, que vous vous prenez pour le nombril du monde, que vous vous regardez trop le nombril, que vous feriez mieux de vous préoccuper de ceux qui sont plus malheureux que vous, que vous êtes lâches...
La drogue enfin... "douce", puis "dure", sans concession, exclusive, celle à laquelle vous goutez, et qui vous tient pendant longtemps, qui se moque de vous et de votre désaroi, qui profite de votre faiblesse pour vous empoisonner et vous faire esclave. La drogue dans laquelle vous cherchez un peu de réconfort, et qui, après avoir entretenu l'illusion d'un bonheur accessible et artificiel, vous emporte et vous enferme, vous perd... La drogue dont on peut se détacher, mais difficilement, et qui, au final, vous laisse devant la vérité crue et violente de votre état lamentable.
Mais il ne faut pas se laisser abattre. Croire encore et toujours. Même quand il n'y a plus rien à croire. Cette maladie est pleine de virages, de boucles... et dans le tournant, on ne voit pas ce qu'il y a de l'autre côté, on ne voit que le vide en face de soi. C'est là qu'il faut persévérer, espérer, survivre, de toutes ses forces, passer ce méandre en aveugle, pour revoir un peu de lumière une fois qu'on l'a contourné. Se faire aider, par des professionnels, par des médicaments si nécessaire. S'entourer d'amis, les vrais, même s'ils ne se comptent que sur quelques doigts, ou juste sur le pouce... éloigner ceux qui vous sont nuisibles, ceux qui vous enfoncent en vous faisant croire que c'est pour vous aider. Changer de médecin si l'on ne se sent pas bien avec celui qui nous suit, ne aps hésiter. Conserver une activité, un minimum, même si l'on est en congés maladie à cause de la dépression, garder au moins un loisir, et le pratiquer régulièrement, au moins une fois par semaine. S'y accrocher, même si l'on a l'impression de ne plus y prendre goût du tout. C'est important, c'est un repère, et une source de motivation. Se donner le droit de vivre, se donner le droit de s'en sortir, d'être heureux, d'avoir des soins appropriés. Se donner le temps, même si ça paraît interminable. Se donner le droit de rechuter aussi, tomber, sombrer, mais apprendre à toujours se relever, se relever à chaque fois plus fort, plus confiant, même si une nouvelle chute vous attend. Ne jamais s'abandonner, se prendre par la main et se dire à soi-même :
"Allez, viens, je vais t'aider, moi je sais que tu vaux la peine de vivre, je sais que tu vaux la peine d'être aimé, et je sais que tu es capable de retrouver (ou de trouver) ta raison de vivre, ton oxygène, ta voie"
Et un jour, dans plus ou moins longtemps, on se dira qu'on avait raison de s'être accroché.
Alors même quand tout est noir, même quand aucune lumière ne se profile à l'horizon, laissez vous croire à une issue, ne vous isolez pas, ne gâchez pas le potentiel qui est encore caché en vous.
Ne vous jugez pas trop sévèrement, d'autres s'en chargent assez bien, et ne jugez pas trop sévèrement les autres, car parfois ils réagissent mal car ils se sentent désemparés face à la dépression, et les préjugés ont la vie dure. :roll:
Allez, il me reste à vous souhaiter bon courage à tous, et à moi aussi... car si l'on m'a dit qu'une fois engagée dans la chronicité, il devenait trés rare de s'en sortir, je me laisse encore croire à une possible guérison. :)
Courage, et bonne continuation.
Estelle
dépression
Maintenant je vais vraiment mieux et je crois que je suis sur le bon chemin, je vois mon médecin le 23 janvier et je suis certaine qu'il va m'aider à me sevrer de la médication. Je suis même agréablement surprise , car l'an passé en ce même temps j'étais plus dépressive et mon médecin pensait que je faisais une dépression saisonnière, mais cette année, je suis très bien et bien en contrôle de moi-même. Alors patience,Faites confiance en votre médecin et la santé reviendra,j'en suis sûre.
Jani
Je suis comme toi
Lorsque j'ai lu ton message je me suis reconnu sauf que moi ça fait 4 mois et j'ai l'impression que sa fait une éternié. Je me demande même comment j'ai fait pour passer 4 mois dans ce si gros cauchemar. Pourquoi j'suis encore là ?
Moi aussi il y a des jours ou je vais bien donc je croit que la maladie est bel et bien partie mais à chaque fois je me trompe la descente aux enfer et imédiate.
Ca fait 3 fois que je change d'anti-dépresseur. Je suis aller chez mon docteur hier et il m'a dit que l'on commence à trouver les bonnes doses et les bons anti-dépresseurs. Mais j'ai du mal à croire que ça va m'aider. Les moments ou je me sent bien j'en profite énormément et j'ai l'impression d'être une gamine car j'ai envie d'être heureuse et profiter de la vie mais rien.J'ai l'impression que ma chance de guérrir et comme la chance de gagner au loto. Aujoud'hui le doc me dit de ne pas penser à mon futur mais de vivre au jour le jour et de ne pas rester seul pour ne pas sombrer. Donc c'est ce que je fait mais j'en ai marre de vivre comme cela.
Tooncoco