Plus capable de vivre avec ce boulet

Bonjour!!!

Je suis diagnostiquée schizo-affectif. Je prends comme seul médicament 3,5 mg de risperdal par jour. J'écris ce message car je suis vraiment tannée de vivre avec cette étiquette. Je vais à l'université, je travaille et j'ai souvent peur qu'on découvre ma maladie.

Dans ma psychose, j'étais plutot paranoiaque. Mais dans mon souvenir, j'étais tout de même consciente que j'étais dans la réalité. Les voix que j'entendais ne venaient pas de nulle part. C'était des voix de vraies personnes que je déformais pour qu'elle me disent toutes sortes de choses. Les seules fois ou ça venait de nulle part, c'était quand je prenais de la drogue.

J'aimerais tellement avoir autre chose que cette maladie!!! J'aimerais qu'on me dise que c'est juste parce que j'ai eu une enfance trop dans la ouatte, trop protégée, et que la drogue a seulement fait exploser le tout!!!

J'étais super timide quand j'étais enfant et je n'avais pas beaucoup d'amis. Je me faisais écoeurer. Mais pourtant, je gardais tout en dedans. Je n'ai jamais dit à mes parents étant jeune que je me faisais écoeurer, je ne leur ai jamais dit que j'entendais des voix. Je voulais trop qu'ils pensent que j'étais une petite fille heureuse. Ils ont toujours voulu ça...

Un moment donné, j'ai commencé à prendre de la drogue et à partir de ce moment là... Tout a explosé. Au début c'était le fun, mais un moment donné, je paranoïais tout le temps, je croyais que tout le monde me niaisait, que tout le monde savait que j'étais la «petite conne» ou autres.

Mais... Maintenant, je me sens encore souvent rejetée... sans raison. Souvent les gens me donnent ma chance, mais j'ai trop peur. Trop timide, pas assez de confiance. Au travail, je me sens beaucoup rejetée (en fait je crois que j'ai plus peur de l'être) et j'ai tellement peur que l'on découvre ma maladie... Si au moins j'étais disons borderline et que j'avais seulement besoin d'une thérapie... Si tout pouvais se régler d'un coup! Si au moins les livres de psychologie que je lis pouvaient m'aider à enlever le vide que je ressens...

Je crois que la question que je me pose le plus est : Qu'est ce que j'ai de pas correct? Est ce que je suis normale? Pourquoi je suis pas comme les autres???

Tout le monde que je rencontre me disent que je pose trop de questions...

Pensez vous que je devrais voir un psychologue??

Apart ça, ça va bien... la vie continue... j'ai pas l'intention de mourir.

Je sais pas vraiment si mon message est un témoignage ou un appel à l'aide...

Merci :)

ne dit juste pas si seulement j'étais borderline. Je suis borderline et je pense comme toi qu'«être» autre chose serait 100x mieux.

Et pourquoi ne pas aller voir un psychiatre (c'est mieux q'un psychologue, déjà parceque c'est un médecin et par conséquent tu es remboursée par la sécu), à un moment donné j'avais des crises d'angoisses assez sévères que je n'arrivais pas à contrôler, je voulais tout larguer, travail, amis et mon copain... de manière récurrente, ... je me sentais trahi par tout le monde, et pensais quils se moquaient tous de moi, puis le sentiment aussi que j'étais pas à la hauteur de ce m'offrait la vie..., alors j'ai été voir un psy maintenant ça va un peu mieux, ..., mais tu sais ce n'est pas parce que tu es considéré comme schizo-affectif que tu es différente des autres, on est tous un peu "fou", en ce qui me concerne aucun psy ne me donne de catégorie mais je dois bien avoir un probleme psy aussi...
De plus tu as de la chance que ce soit décelé et que tu puisse suivre un traitement régulier, j'ai connu des personnes qui ne sont pas considéré malade par les psys mais qui sont de véritables carnages pour leur entourage... ils détruisent tout sur leur passage à petit feu et eux il parait qu'ils sont normaux, ... bon ça ne veut rien dire tout ça...
Si on s'analysait tous on se rendrait tous compte que l'on a un petit package de maladie, ...

Bonjour,
Un de mes frères est schizophrène.
Pour résumer un peu son parcours, adolescent, il était très sociable, très doué en sport, beaucoup de personnes l'admiraient, et il avait même honte de moi au collège parce que je faisais tâche dans la famille tout comme ma soeur. C'est vrai que ma soeur et moi étions très introverties et renfermée (névrosées même)... Confused
Puis vers ses 15/16 ans il a commencé à dealer (je ne sais pas exactement tous les produits qu'ils vendaient mais en autres du shit, ...) et évidemment il consommait avec mon autre frère aussi (nous sommes 4 enfants). Il avait donc par cette activité supplémentaire énormément de relations et beaucoup de ses amis/relations venaient régulièrement chez nous, je les croisais ... je n'étais pas très à l'aise et passais un peu pour une demeurée (en pleine crise d'adolescence et d'identification, aujourd'hui heureusement je me sens beaucoup mieux dans ma peau), voilà jusque là tout allait à peu près bien pour lui.
Puis est survenu une première crise (à l'époque on percevais ça comme une petite mauvaise passe, un mauvais trip, de plus mes parents ne savaient pas quelles substances il "absorbait"...), ..., 6 mois ça allait puis 6 mois plus tard il sombrait (et nous avec) dans des états suréalistes (ça a duré quelques années avant que les services des urgences psychiatriques décèle une schizophrénie...) Le problème c'est qu'au début il est tombé sur un stagiaire psychiatre malheureusement et il lui a prescrit de mauvaises doses de médicaments (surdosé) après une grande crise d'angoisse et d'envie criminelle il est revenu de son séjour tout mou tout gentil ireconnaissable habillé comme un petit écolier, assez choquant comme métamorphose... Pendant quelques semaines il avait des désirs de meurtre envers une personne précise (ça pouvait être le voisin, ..., ou mon père) puis il passait à l'acte pas pour tuer au départ mais en tout cas il était très agressif, quand je le croisait j'avais peur de lui, je m'enfermais tout le temps à clé et craignait même que pendant ses crises il ne défonce la cloison, ..., pour donner un exemple de ses attitudes en crise : (oui j'ai oublié de préciser mais ma soeur a cette époque vivait dans une autre région et moi j'étais mineure) dès qu'il m'entendait rire avec des copines au téléphone, à travers la cloison de ma chambre qui juxtaposait avec la sienne, il me menaçait d'agressions, ... hurlait, ... Avec ma mère il lui posait x questions souvent la même et l'injuriait sans raison par contre avec mon père ça se compliquait, il se battait avec lui (ceci dit mon père n'a pas été tendre avec lui étant jeune et il a certainement des rancunes enfouies...), puis envie de meurtre envers diverses personnes extérieures à la famille, ...
Voilà alors pendant quelques années lorsque une grosse crise commençait et qu'elle dégénérait jusqu'à être un danger pour la vie des personnes vivant sous ce toit, nous n'avions pas trop de recours, en effet les urgences ne se déplacent que sous certaines conditions, les policiers considèrent que c'est une histoire de famille et les médecins que ce n'est pas leur travail (ce qui est vrai aussi!), puis au bout de 2/3 ans de séries de crises, il a été reconnu schizophrène et a reçu un médecin (après quelques péripéties) qui lui a fourni le traitement adapté, à vie...
Aujourd'hui il le prend correctement (c'est a dire tout les jours) il ne boit plus, ne fume plus de rien et ne prend plus de substances, il recommence le sport de manière assez intensive d'ailleurs, il est arrivé à un stade ou c'était une question de vie ou de mort... pour lui mais aussi pour son entourage...
Ses amis/relations ne s'en sont jamais rendu compte de sa maladie malgrè les nombreux séjours en hopital psy et même si nous habitions un petit village et que les commérages vont bon train ... d'ailleurs il n'en a plus beaucoup d'amis/relations aujourd'hui, il en a perdu en cours de route et il a aussi fait le tri... Beaucoup d'entre eux continuent à consommer... sur eux l'effet n'est pas le même, chez mon frère ça n'a fait que révéler une maladie mais de manière assez violente...
Bon là ou je voulais en venir, c'est que personne ne s'en rend compte de la maladie avec laquelle tu vis, ..., moins tu y penseras mieux ça se passera (c'est banal ce que je dis mais bon!), et il faudrait par contre (et je sais que ce n'est pas simple du tout !) arrêter de prendre de la drogue parce que combinée avec le traitement il peut y avoir des effets secondaires... tu le sais deja surement...
Sinon as tu des passions dans la vie ?
Lola.

Bonjour, je trouve que tu devrais voir cela d'un côté plus positif. Tu es stabilisé et tu suis ton traitement, tant mieux! Tu vas à l'université, tu travailles, mais où est le problème? Il y a une tonne de personnes psychotiques qui ne sont pas traitées, qui ne travaillent pas, ne vont pas à l'école, qui vagabondent et ne font rien. Pourquoi dis-tu que tu es tanné de vivre avec cette étiquette? Tout le monde que tu croises sait que tu as une maladie? Non. Tu sembles être sur la bonne voie. Je sais que cela peut parfois peser lourd sur ses épaules que d'avoir une maladie mentale, mais dis-toi que ce n'est pas plus grave que de souffrir de diabète ou d'hypertension artérielle. Je sais que c'est une comparaison pour le moins boîteuse et que les maladies mentales sont victimes de plein de préjugés, mais essaie de passer incognito et je ne vois pas comment qui que ce soit pourrait découvrir que tu souffres de telle maladie sauf si bien sûr tu arrêtes ton traitement.

Salutations distinguées,
Creature

Salut Pink Panther !

Premièrement, je dois te dire que je te trouve très courageuse d'aller à l'école et de travailler malgré ton malaise. Tu ne te laisses pas abattre !!

Je me pose les mêmes questions que toi en ce moment et j'ai pas mal les mêmes symptômes. Franchement, Je le prends très dure.

Le sentiment de vide que tu as, les id paranoiaque et le sentiment de rejet, je les vies quotidienement, sans raison ??. c'est dure de voir clair dans tout ça.¸

j'aimerais discuter plus longuement avec toi. Peut-être qu'on peu s'aider à comprendre cetaines chose dans tout ça !!

:)