Bonsoir à toutes et à tous,
Je fais appel à ce forum car je n'en peux plus de vivre ce que je vis depuis plusieurs années. Mon mari a fait deux tentatives de suicide au Destop, l'une en 1996, l'autre en 2004. Il a eu une adolescence difficile (parents indifférents à ses difficultés) et m'a avoué avoir déjà eu des idées suicidaires à l'âge de 15 ans. Bien qu'ayant deux enfants en bas âge en 1996 (3 mois et 4 ans), nous avons bien remonté la pente tous les deux. J'ai énormément culpabilisé. Grâce à mon entourage (un peu), à mon mari lui-même et à ma volonté (beaucoup) de tenir le coup pour mes enfants, j'ai peu à peu réussi à vaincre cette culpabilité. Après une opération très délicate et aux résultats incertains, mon mari a pu reprendre son travail. Mais notre vie a changé : mon mari a des séquelles digestives et pulmonaires. Nous les supportons. Fin juillet 2004, suite à des problèmes professionnels, mon mari absorbe à nouveau du Destop. Il s'en sort encore, mais les séquelles s'aggravent, tant sur le plan physique que sur le plan psychiatrique. Il doit être hospitalisé à plusieurs reprises pour dépression. Je tiens le coup. Mais peu à peu la compassion et la volonté de l'aider font place chez moi au mépris, voire à la haine. Il me dit qu'il m'aime, mais ne supporte plus d'entendre cela. Comment peut-on dire "Je j'aime" à sa femme et à ses enfants et boire du Destop ? Il vient à nouveau d'être hospitalisé ce matin. Il faut dire qu'hier soir, j'ai littéralement explosé, je lui ai dit tout ce que j'avais sur le coeur. Il a eu une crise d'angoisse et a appelé l'höpital. La même chose s'était produite il y a un mois ; il avait été hospitalisé et même à l'hôpital, je lui avais dit des choses très dures. Je n'arrive plus à le plaindre, je lui en veux de s'être "démoli" physiquement et psychologiquement. Il n'a que 41 ans, moi 43, nous avons du travail tous les deux, des enfants en bonne santé, un appartement tout neuf dont nous sommes propriétaires. J'ai tenu le coup suite à sa 1ère TS (jaurais pu faire la même chose que lui), j'ai préservé les enfants qui réussissent malgré tout à l'école et il a toujours le Destop en tête... Je ne peux plus le supporter ! Suis-je devenue un monstre ? Je pense sérieusement au divorce, mais il n'est pas facile de divorcer, me semble-t-il, d'une personne malade. Je me sens seule. Mon mari n'est pas alcoolique, ni violent, il est gentil et pourtant je ne peux plus supporter de le voir assommé par les médicaments, si peu confiant en lui, sans projets pour l'avenir, sans ambition. Il ne parle pratiquement plus, ni à moi, ni aux enfants, ni à ses collègues. Je me sens mieux lorsqu'il est à l'hôpital, car je sais que là il ne pourra pas refaire de TS. Mais ils ne peuvent pas le garder des mois, m'a dit sa psy. Dans quelques semaines, il va ressortir et cela va recommencer : je vais m'énerver après lui, je vais angoisser à l'idée de le laisser seul à la maison, il va appeler l'hôpital ou refaire une TS. Aidez-moi à sortir de cette spirale infernale ! Merci par avance.