Pourquoi mon corps m'interdit de parler???

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Pourquoi mon corps m'interdit de parler???

#0 Posté le par mary1979
Depuis peu j'ai essayé de parler de mon viol... Mais en réaction, depuis, j'ai une extinction de voix. Je pense que c'est en rapport. Et puis alors quoi? Est-ce parce que je dois me taire ou parce que j'ai rien dit pendant des années et que c'est mieux que je le garde pour moi ? Je ne sais pas quoi faire...

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Message #13

#13 Posté le par amazone36

Cher Nellie,
Je ne ressens pas de colère envers MES agresseurs. C'est bien dommage car je sais que ça me libérerais. Je ressens de la colère et de la culpabilité mais envers moi. J'ai essayé de crier, de laisser déverser ma colère... Mais rien, je n'ai rien ressentis après. Je ressens le besoin de pleurer à l'infini mais j'en suis incapable. J'ai un blocage sur les émotions. J'en aurais bien besoin. Des fois je m'imagine blottie dans un coin, seule, pleurant sur tout ce qui est arrivé, sur chaque fois où je ne l'ai pas fait, sur chaque fois où j'aurais dû le faire, et pleurer encore et encore. Mais je ne peux pas. Je réussis à verser quelques larmes seulement dans le cadre de ma thérapie avec mon psy... et encore.

C'est horrible et pesant à la longue. Je voudrais tellement que ça sorte de moi... que ça s'en aille. Je n'en peux plus. Il y a des moments où je me dis que je ne réussirai pas à passer au travers de tout ça et d'autres moments où, ça va un peu mieux.

J'ai toujours été une fille renfermée sur elle-même, pas très expansive, introvertie. C'est encore pire depuis que j'en ai parlé. Je pensais que ce serait le contraire. Mais j'ai tellement honte!

Lorsque je conduis mon auto et que je suis seule, ce sont les seuls moments où je m'autorise un peu de tristesse et de rage. Mais conduite et rage ne font jamais bon ménage... J'essaie de garder le cap pour mon conjoint et mes enfants... mais j'ai de la misère. Ils ne savent pas pourquoi. Mon conjoint est au courant mais des grandes lignes seulement et il ne comprend pas... mais vraiment pas pourquoi je suis comme ça maintenant, mais que ça s'est passé avant.

J'ai vraiment l'impression d'être enfermée à double tour dans ma tête. Lorsque je vais chez le psy, je réussis à ouvrir, mais seulement pendant une heure et après... hop! ça referme. Je déteste ça. Ça m'énerve... Il le sait alors nos séances qui sont supposé durés une heure, en dure souvent 1h30 ou 2h... mais pour moi, c'est encore insuffisant. J'ai l'impression que je ne pourrai jamais me taire, jamais oublier encore moins pardonner.

Je suis d'apparence tellement calme, et je suis si efficace que pourtant, à me voir, on ne se doute de rien. Bizarre quand même.

Merci de m'avoir répondue si vite. J'apprécie beaucoup avoir des conseils et des idées. Surtout de ne pas me sentir seule et de savoir qu'il y a d'autres personnes comme moi...

coucou!

#12 Posté le par nellie22

salut amazone36,

Tu as raison le chemin vers un mieux-etre n'est ni facile ni rapide, mais laisse-moi t'en expliquer la raison de facon imagé...imagine que tu dois batir une maison; si tu es bien pressée et que tu le fais vite tu oublieras des choses essentielles comme par exemple de faire une bonne isolation ou de mettre le plancher a niveau ou pire de bien la solidifier ce qui pourrait faire en sorte qu'elle s'écroule au premier coup de vent...!!! Tu ne serait alors pas tres bien avancée car tu devrais alors tout recommencer,non? N'est-il pas préférable dans ce cas de prendre son temps et de ne batir ta maison qu'une seule fois mais solidement et en en soignant les moindres détails pour éviter d'avoir a faire également des rénovations? Hé bien c'est la meme chose quand on a subi un traumatisme et que l'on doit se reconstruire intérieurement: il faut se donner le temps qu'il faut...

Quant a la douleur que tu ressent tu dois trouver un moyen de la faire sortir de ta tete pour ne pas rester emprisonner seule avec c'est prioritaire. As-tu déja eu envie de hurler a l'infini? Moi je l'ai déja fait plusieurs fois et je te jure que c tres libérateur...bien sur tu vas me demander: "et les gens autours que vont-ils en penser?" Les premieres fois que je l'ai fait je dois te dire que je men fichait pas mal puisque j'étais dans un hopital en psychiatrie...un endroit ou il est tout a fait normal pour les patients d'entendre les autres crier! Mais rassure-toi je te propose pas de te faire interner, pas du tout!!! Je l'ai fait d'autres fois aussi dans les bois loin de la civilisation et des oreilles du monde et ca a étéun véritable exutoire pour moi...ma douleur soudain n'était plus muette, ca a été une révélation un instant de paix intérieur, a chaque fois je déposais une partie de ma douleur dans ce boisé et je men allais la laissant sans un regard pour elle.

Je voulais te demander : as tu déja ressenti de la colere envers ton agresseur?je te demande cela car je sais que quand la colere arrive et prends sa place la douleur n'est plus aussi présente parait-il mais je ne sais pas car moi la colere je la tourne contre moi...m'enfin je répéte juste un témoignage que j'ai entendu en thérapie de groupe...

sur ce, bonne journée...
amicalement,

nellie xxx

Message #11

#11 Posté le par amazone36

Bonjour brinbelle,
J'essaie de vivre au jour le jour mais c'est tellement dur. Je souffre intérieurement mais ça ne parait pas extérieurement. Je trouve ça tellement difficile! J'ai l'impression d'être toute seule dans ma tête, d'être enfermée avec ma douleur... c'est trop horrible. Avant, j'arrivais à me taire, mais maintenant que j'en ai parlé, j'ai besoin de me vider mais la seule personne avec qui je suis capable, je ne la vois qu'une heure par semaine, ça ne peut pas étancher la soif que j'ai. Oui, c'est horriblement souffrant, mais quand je lui en parle, j'ai l'impression de déposer un petit peu mon fardeau pour quelques heures ou quelques minutes.

Je croyais sincèrement que ça ne prendrait que quelques temps avant que tout ne devienne normal. Mais, oh!, je me suis trompée et lourdement...

coucou...

#10 Posté le par brinbelle
Prend ton temps Amazone, il n'y a rien qui presse, ne te fais pas vivre cette même pression que tu vivais dans le passé. Aujourd'hui t'appartient et rien ni personne ne peut t'y obliger sauf toi. Donne toi une chance et prend soin de toi en respectant ton rythme et tes émotions.
À plus,
Brinbelle.

Message #9

#9 Posté le par amazone36
Je ne sais pas comment commencer ce que je veux dire. Je ne suis pas habituée de parler alors je le fais bien difficilement. Je lis ce que vous écrivez et j'ai l'impression de lire ce que j'aurais pu écrire. J'ai beaucoup de misère à m'exprimer, je suis désolé... conséquences désastreuses face au passé.
C'est normal d'être des jours mieux et d'autres d'avoir l'impression qu'on ne passera jamais au travers de tout ça?
Je voudrais tellement arrivé a dire et à parler de ce que j,ai vécu, mais j'ai tellement de honte que je n'ose le faire. Je prends toujours tout sur mes épaules mais ça m'épuise...

Vraiment dur de survivre !

#8 Posté le par mary1979
Merci pour votre aide. Parler fait du bien. C'est vrai qu'il semble que Nellie et toi Brinbelle vous ayez un pas d'avance. Seulement, à chaque fois que je tente de le faire, des détails ressugissent toujours plus traumatisants. J'ai l'impression qu'à chaque fois que je fais 2 pas en avant je recule de 10 km juste après! Par la suite j'ai la trouille et je n'ose plus sortir. Ecrire est difficile aussi. Lorsque je le fais je mets des jours à m'en remettre!
J'en peux plus car j'ai l'impression de me pourrir la vie et celle de ceux qui m'entourent. Même s'ils ne savent pas ou ne veulent surtout pas savoir. J'aimerais que cette blessure cicatrise enfin. Ne resterait que la trace mais plus la souffrance et la peur qui me terrorise.

Message #7

#7 Posté le par amazone36

Bonjour à vous deux,
Je vous vois parler de tout ça avec tellement de facilité ou plutôt vous semblez être capable d'en parler avec facilité. Pour moi c'est différent. J'étouffe avec ce problème depuis bien des années. Je consulte un psy mais ce n'est pas assez souvent. J'ai des phobies reliés à toutes sortes d'événements antérieurs et je ne sais comment m'en sortir. J'avoue que j'ai la trouille. La seule personne étant au courant de ces événements est mon psy et encore, il ne sait pas tout. Depuis que je lui ai dit, j'ai des instants de panique intense. C'est comme si j'avais pris une claque en pleine figure. Je revis ces moment maudits plusieurs fois par semaine et je suis en train de virer folle je crois.

Je suis épuisée. Je n'ai jamais été quelqu'un de très expressif car on m'a toujours rentré dans la tête que je me pleins pour rien et que tout ce qui est arrivé est de ma faute et que je me monte un bateau toute seule avec rien. J'ai souvent pensé que c'était le cas, jusqu'a ce que j'avoue certaines choses à mon psy. Ça m,est revenu d'un seul coup. C'est comme si c'était en train de m'arriver en même temps que je lui racontais. C'était trop horrible. J'ai peur de revoir ces personnes maintenant. J'ai peur de parler. Mais, j'écris, ça me libère un peu, bien que ce ne soit pas assez efficace. Que dois-je faire?

coucou

#6 Posté le par nellie22

salut brinbelle,

A la question 7) du questionnaire, concernant le fait du contact avec l'enfant intérieur as tu toujhours eu la relation que tu décris avec ces petites?Je veux dire en prendre soin, leur donner tendresse, douceur et compassion...

Car moi ma psy a beau faire(elle prends une chaise pour enfant pour représenter la petite fille en moi et fait toutes sorte de scénarios) je la rejette sans cesse cette petite c'est plus fort que moi, je ne sais meme pas pourquoi et souvent je lance la chaise, je hurle apres, je la cache...au début je pouvais meme pas supporter de la regarder une fraction de seconde...et je me demande bien pourquoi c comme si j'étais guidée par quelqu'un d'autre quand je fais cela...mais je reste présente et consciente contrairement a quand je suis réellement quelqu'un d'autre...c'est plutot bizarre!

ciao!

genevieve alias nellie alias...