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Message #8
Salut SarahJane,
J'apprécie beaucoup que tu aies pris le temps de m'expliquer et même de me répondre. Tu as peut-être raison quand tu dis que j'ai une conception erronée de la violence conjugale mais la raison pourquoi je doute c'est parce que premièrement quand j'y pense, c'est vrai que la violence s'est installée petit à petit. Mais jamais, je ne me suis laissée abattre ou rabaisser par les doutes, les mépris ou les reproches de mon chum. Jamais je n'ai pensé de telles choses du genre: " c'est vrai que c'est de ma faute", "il a raison, je suis niaiseuse" ou bien "je le mérite"....au contraire, j'ai toujours pensé: "Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il me dise de telles choses?", je me posais éternellement la question "pourquoi?"... J'ai fouillé au plus profond de moi-même pour découvrir les causes et je vois que rien de tout ça n'est de ma faute... J'ai tenté de m'expliquer, j'ai tenté de parler, j'ai modifié mon comportement avec mon chum de toutes la manieres possible et rien n'y faisait... Chaque fois que j'en avais marre, je le quittais... Au début, c'était lui, et c'est moi qui le suppliait de revenir car j'acceptais pas qu'il partait ainsi après tous mes efforts mais après, ( après avoir pris du recul et bien réfléchi) ça a toujours été moi, qui prenait l'initiative de le quitter mais c'est lui qui revient toujours... Il ne me laisse jamais partir... Je lui disais souvent " mais pourquoi rester avec moi si tu doutes toujours de moi? si tu me reproches toujours ma façon de cuisiner, ma façon d'élever mon enfant, ma façon de m'habiller? Si tu n'es jamais satisfait?"..... Je dois avouer que cette relation, quoique chaotique m'a permise d'acquérir beaucoup de lucidité, elle m'a apprise à prendre contrôle de mes émotions... Car c'était rendu que j'utilisais les mêmes tactiques que mon chum, tellement, je ne parvenais pas à m'assumer en tant que personne, en tant que moi même.... Il ne me respectait pas... C'était rendu que j'ai commencé à douter de lui car il mentait, il est contradictoire, mégalomane.... et c'était rendu que j'abusais de la violence verbale voire même physique quand je réalise à quel point il n'accordait aucune importance à ce que je disais ou ce que je ressentais... quand je m'exprimais du genre:" je veux que tu t en ailles, j'ai besoin d'être seule parce que je suis tannée de t'entendre me mépriser" et lui se contente de dire: " ah ouais? tu veux que je m en ailles pour que tu ailles fourrer ailleurs?"... comment réagir en adulte dans un tel cas? surtout quand ça fait longtemps que c'est comme ça? je répetais 100 fois ce que je disais, je parlais calmement, je parlais clairement, je parlais fermement... rien n'y fait... je hausse le ton, je deviens un peu plus agressive....rien n'y fait... je deviens encore plus agressive et je le menace: "c'est la derniere fois que je te le dis, crisse ton camp ou sinon, je vais devoir appeller la police" ( c'est déjà arrivé maintes fois et je vais te raconter ce qu'il a fait la 1ere fois)... lorsque j'ai appelé la police, je lui ai dit : "vas t en et je vais laisser faire la police"... lui, il s est contenté de m'arracher le combiné et raccroché, m'a prise par le menton et criant: " pourquoi t'as fait ça?! pourquoi t'a appellé?!" il m'a poussée.... tiré les cheveux.... craché dans ma face...ça, c'était la première fois qu'il était de cette violence là.( avant ça, c'était juste des "secouages".... évidemment, j'ai porté plainte et été en cour... ça me faisait de la peine de porter plainte mais il n'avait aucune raison de me faire ça.... dans la même journée de la plainte, il m'a rappellée (car après avoir fait ses actes de violence, il a crissé son camp)... Il me disait: "comment ça va?"....plutôt que de s'excuser.... J'en revenais pas de voir à quel point il s'en foutait...J'ai dû être froide avec lui malgré toutes mes émotions... je lui répondait : " tu me demandes comment ça va? tu t'en rends pas compte de ce que tu as fait tout à l'heure?"... il répondait: " ah écoute, c'est passé ça, oublie ça, c'est passé " .... j'attendais des excuses mais non, alors je lui ai dit que j'ai déposé une plainte et que les policiers le recherchaient.... il a été arrêté durant la nuit et emprisonné pour 3 jours ( il s'est également battu avec les policiers).... ensuite, il y a eu des conditions ( aucun contact, pas le droit d'être à moins de 300 mètres de chez moi, etc.) mais il m'a rappellé dès sa sortie... il s'en foutait des conditions... il m'a appellé car il voulait qu'on parle.Comme je ressentais encore de l'amour pour lui malgré tout, j'ai accepté de le revoir... il m'a invitée au resto... là, il m'a remerciée d'avoir appellé les policiers car la prison lui a fait réfléchir supposément... ensuite, il a tenté de me persuader d'annuler la plainte et de ne pas témoigner mais j'ai carrément refusé... je lui ai dit: " Je t'aime mais ce que tu m'as fait est innacceptable... si tu veux me prouver que tu le regrettes vraiment, que tu m'aimes vraiment et que tu ne recommenceras pas, il faut que tu respectes ma décision".... et voilà, j'ai été jusqu'a la cour, ou il a plaidé coupable et la décision du juge est 1 an de probation, avec les mêmes conditions sauf qu'il pouvait m'appeller ou me voir avec mon consentement.... mais crois-moi, tout ça n'a rien donné. Le cycle infernal a recommencé... mais ça m'a prise 1 an pour déposer une seconde plainte ( dont je passe en cour en janvier 2006) car c'était stressant. Mon histoire est tellement compliqué, tellement de choses à dire, que tu vois bien, à quel point elle est longue...
Message #7
Salut Shishi,
Suite à tes réponses, même si tu n'es pas de mon avis, je continue de croire qu'il s'agit bien de violence conjugale. Comme bien des gens, tu as probablement une conception erronée de ce qu'est la violence dans un couple. Je m'explique...
Si, un jour, suite aux deux premiers mois merveilleux de fréquentation, il t'avait frappée. Comment aurais-tu réagi? Tu aurais probablement pris tes jambes à ton cou, tu aurais fui, tu aurais riposté... Mais la violence, ça s'installe petit à petit. Ça commence par des commentaires du genre "coudonc, tu es donc bien niaiseuse aujourd'hui"... puis, les commentaires se font de plus en plus fréquents. Toi, tu te dis des choses comme "c'est vrai, je n'aurais jamais dû dire ça", "c'est vrai, je suis niaiseuse, des fois". La violence psychologique s'installe bien avant la violence physique. C'est insidieux et subtil... Juste assez pour ne pas te faire trop réagir.
Quand, des mois ou des années plus tard, la violence physique s'installe, les femmes qui la subissent ont le moral à plat, elle n'ont plus d'estime d'elles-mêmes, elles se disent souvent qu'elles le méritent (après ces mois voire ces années de commentaires négatifs, c'est bien normal!). Mais, après un épisode où leur chum a été "méchant", il est tellement fin... Pour les femmes, la faible estime ("personne d'autre ne voudra de moi",...) et ce qu'on appelle la lune de miel (les moments où le chum est tellement gentil après coup) les poussent à revenir vers lui. Les hommes qui font preuve de violence ont souvent une très faible estime d'eux-mêmes et sont excessivement manipulateurs (t'appeler 50 fois par jour?). Ils trouvent toujours les bons mots. Et le pattern vitime/bourreau/sauveur est très souvent présent dans les couples qui vivent de la violence conjugale.
Ta situation m'inquiète beaucoup. Penses-y... Est-ce que je décris un peu ce que tu vis, ou bien je suis à côté de la plaque? Je pense que je dois m'y rapprocher, parce que tu dis toi-même qu'il ne t'a jamais vraiment (vraiment?) battue, mais il t'appelle 50 fois par jour, se présente à ta porte à n'importe quelle heure, ne semble pas avoir beaucoup de respect pour toi et ce que tu veux. Tu sais, tu ne le feras jamais accepter d'aller en thérapie parce que selon lui, c'est toi qui a le problème. Je t'ai dit d'aller consulter, non pas parce que je pense que c'est toi qui a le problème, mais parce que ta situation doit être intenable et que tu sembles avoir besoin d'en parler. S'il ne veut pas y aller, tant pis... Au moins, toi, tu veux aller mieux.
Courage ma belle et, peu importe ton passé, tu mérites d'être bien aujourd'hui.
Re: La bonne question
Re: bordeline ou pervers narcissique???
Message #4
La bonne question
J'avoue être surprise que tu te sois autant informée sur le cas de ton chum. Le moins qu'on puisse dire, c'est que tu t'en es posé des questions!
A mon avis cependant, la seule question que tu ne t'es malheureusement jamais posée est la seule à être vraiment importante: Est-ce que je suis heureuse avec cet homme? Est-ce qu'il m'apporte quelque chose? (Oui, je sais, ça en fait 2! :lol: )
Car, vois-tu, quel que soit son problème, il te faut d'abord savoir si tu peux le supporter (l'endurer!) et être heureuse à travers ça. Et d'après ta lettre, il semble que non...
C'est tout! Car, vois-tu, tu es la seule personne qu'il te faut essayer de comprendre et de sauver. La seule! Prends soin de TOI!
Re: bordeline ou pervers narcissique???
Bonjour Shishi je suis dans une situation identique à la tienne et j'ai beaucoup de difficultés à en sortir moi-même. De dépendante affective j'en suis rendue à faire de la co-dépendance. Mon chum est possessif, violent et toxicomane... rempli de bonnes intentions mais bon. Je dois tout de même prendre mes précautions et parfois avoir recours à la police. C'est hyper stressant tout ça et ce n'est absolument pas valorisant. Heureusement que mes enfants ne sont plus à la maison. Ils n'aiment pas du tout cette relation dans laquelle je me suis embarquée depuis le décès de leur père qui était mon mari. Ceci dit ils respectent mon choix. De mon côté je ne sais pas pourquoi je me sens obligée à aimer un homme aussi compliqué. Un défi pour moi-même sans doute. Juste pour voir comment je suis en vie. Un autre défi sera de le rester!
Jotoutcourt
Message #1
Salut Shishi,
La situation que tu décris doit être vraiment très difficile à vivre pour toi! Je suis venue sur ce forum un peu par hasard, mais comme je travaille dans le domaine de la santé (souvent avec des personnes borderline et des personnes qui ont des problèmes de santé mentale), je vais te répondre du mieux que je le peux.
Tu as déjà écrit beaucoup, mais c'est difficile pour moi de savoir exactement de quoi il s'agit. En plus, je ne peux pas faire de "diagnostic", ce sont seulement des hypothèses... Je douterais, par contre, que ton copain soit un pervers narcissique (rien de ce que tu décris m'y fait penser). Par contre, il se pourrait que ce soit plusieurs choses... Par exemple, il se pourrait que ton copain soit borderline, qu'il ait un problème de consommation, qu'il fasse une psychose. Ce que tu décris me fait aussi penser à un "pattern" de violence conjugale, ou bien au "pattern" victime/bourreau/sauveur. Quoiqu'il en soit, ça ne va vraiment pas!
Les réactions de ton copain m'inquiètent, mais le fait que tu restes avec lui m'inquiète encore plus. J'imagine que tu l'aimes beaucoup, mais tu es loin d'être une balle de ping-pong! Tant qu'il ne voudra pas s'aider, tu ne pourras pas le sauver...
As-tu déjà pensé à en parler directement à un professionnel?!? (pour toi comme pour lui)
Tiens-nous au courant. À bientôt!