Bonjour, c'est mon premier message ici.
_Je ne vais pas y aller par quatre chemins: j'ai une confiance en moi qui égale le zéro pointé. Je ne me considère pas, je n'ai aucune valeur. Comment dire? Parfois quand je regarde un cailloux par terre je me dit que c'est moi ou plutôt je suis comme ce caillou. Je n'ai pas plus d'importance, pas plus le droit de me trouver là que lui. J'ai toujours tendance à ne rien toucher, ne rien déplacer parce que je n'en ai pas le "droit". Parfois je me dis que je vais prendre ce caillou pour voir comment il est ou tout simplement pour le déplacer pour une raison ou pour une autre. J'y arrive pas. Je me déplace plutôt que de le bouger. Je ne peux pas me permettre de le mettre ailleurs, je n'ai pas autorité sur ce caillou.
Là c'est un exemple extrême peut-être mais j'y pense souvent en regardant les choses. Le problème c'est que c'est pareil avec les gens. Je ne leur parle pas pour ne pas les déranger, pour ne pas perturber leur action (ou non-action) en cours. Dire bonjour est devenu une impolitesse de ma part. Faire tourner la tête des autres vers moi et les obliger à me répondre "bonjour" ou à m'écouter ou m'entendre m'est difficile. Je me sens vide, je me vide toujours un peu plus pour ne pas être remarqué, pour ne pas déranger. Même déranger pour faire plaisir me gêne car je leur vole leur liberté, si je ne suis pas là ils agiraient autrement. Ma seule présence les empêche d'être ce qu'ils sont. Parler ou être vu c'est dévier le cours d'existence des autres...
En bref, je ne me sens pas partie intégrante ou même partielle de ce monde et des gens qui le peuplent.
C'est un état qui m'est venu, je pense, de ma timidité exacerbée ou l'inverse. C'est imbriqué l'un dans l'autre en tout cas. Je ne possède rien, même chez moi ce que j'ai acheté gagné ou reçu, je ne le considère pas comme étant mien. Il suffit qu'une personne entre chez moi pour que j'ai l'impression de ne plus être chez moi, le lieu lui appartient automatiquement. Limite j'ai envie de partir et de lui laisser les clés parce que ça ne m'appartient plus.
Je suis solitaire (ça vous vous en doutiez j'imagine), sans amis, invisible, célibataire, sans accroche, sans valeur. J'ai l'impression de devenir plat, gris, comme un galet. Un truc qui est sans être, un caillou en forme de garçon.
Déjà, le fait d'écrire ici ce pavé est un exploit pour moi, une audace et une atteinte à votre vie privée. J'ai usé de votre temps pour que vous lisiez ou survolez ce texte. À vrai dire je ne sais plus quoi faire. Je ne vois plus vraiment de raison à prendre confiance en moi, pourquoi devrais-je le faire?
_J'ai une petite partie en moi qui essaie de s'en sortir, parfois je la sens très fort, comme une petite bille indestructible enfouie au fond de moi même aux moments de déprime suicidaire, c'est toujours là, une envie de vivre à tout prix. C'est solide mais ça ne grandit pas, ça reste toujours une petite bille cachée sous des tonnes de draps. C'est ce qui m'empêhe de mourir, mais je ne peux pas vivre non plus. Je suis un peu un zombie quoi :lol:
_Une autre chose, j'ai aussi parfois envie d'être un garçon comme les autres, être avec une fille (j'ai 24 ans célibataire depuis la naissance) et avoir des amis, connaître l'amour sous toutes ses formes...
Je ressens ces 3 courants en moi (comme tout le monde j'imagine), mais je les ai classés comme ça. Le premier élément étant dominant.
Je ne vous demande pas de réponse à mon message qui ne comporte pas vraiment de question, si ce n'est "qu'est-ce que vous en pensez"?
Je ne sais pas quel chemin choisir: 1- abandonner l'amour définitivement et passer le reste de ma vie à méditer (même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire ce mot) et chercher à tout accepter? (ayant tendance à être plat, gris et neutre j'en deviens blasé de tout et tout devient normal pour moi. Enfin, j'ai cette tendance) 2- développer ma force de vie (désolé ça fait de suite des grands mots) et intégrer le monde en oubliant la neutralité (à mon niveau bien sûr), acceptant mes défauts et qualités. Ce qui en résulterait un certain déséquilibre, une autre forme d'équilibre de toutes manières. Devenir un garçon comme les autres et avoir une famille?
En toute franchise, j'aimerais pencher pour la deuxième solution, mais je n'y arrive pas, je suis toujours attiré vers la première, l'aspect "caillou".
Je ne m'en suis pas rendu compte mais j'ai écrit un sacré bloc là, je vais m'en arrêter ici alors.
Merci à ceux qui ont eu le courage de lire et désolé parce qu'en plus je ne suis pas sûr d'être très clair :oops: