Tout d'abord bonjour, et merci, Monsieur Arenstein, de nous ecouter et de prendre le temps d'essayer de nous comprendre.
Je suis assez d'accord avec vous concernant la place des émotions dans notre quotidien, et j'aimerais ici apporter ma vision du sujet à 'Immature' (et à d'autres, pourquoi pas ?):
L'Homme, de par son développement naturel, se situe à la croisée des chemins du comportement animal, et du comportement de la machine (entendre ordinateur). Je m'explique: la machine ne peut "réfléchir" (être cognitive, en fait) que de manière dite logique (soit par des 1 ou des 0), elle ne connaît pas l'émotion, et par conséquent, leurs implications sur nos réflexions lui sont étrangères. D'un autre côté se posent les mammifères (et d'autres animaux), qui sont capables de ressentir des émotions, mais qui, eux, ne font (pratiquement) que cela.
Nos émotions sont en fait un vestige du temps reculé où notre système de réflexion (SNC) était peu developpé, et où nos émotions (primaires surtout) nous permettaient de survivre et d'évoluer face aux dangers divers par des 'réponses' automatiques de notre organisme à divers stimuli (ex: on croise un lion : le siège de nos émotions (le SNA) instaure une montée d'adrénaline pour préparer les musles au combat ou a la fuite, le coeur s'accélère pour faire face à l'effort potentiel, le poil se hérisse...).La réponse émotionnelle n'est de fait pas toujours adaptée, mais son avantage et intérêt premier demeure : elle est immédiate.("Lorsque on se trouve face à un danger, d'abord on court, PUIS on se rend compte que l'on est terrifié.")
Au cours de notre évolution, notre SNC, notre système de réflexion proprement dit, s'est développé au détriment du premier, le SNA, origine de l'Emotion. Ainsi, nous nous différencions de la machine dont les réactions sont calculées, et des autres animaux dont les réactions sont non calculées, puisqu'émotionnelles (instinct de survie, peur ...). Notre système de réflexion pourrait donc être défini comme "calculatoire". Et le fait est qu'une réflexion optimale devrait pouvoir tenir compte à la fois des facteurs objectifs, dits 'cartésiens', et des facteurs émotionnels entâchant ladite objectivité. Ainsi, un certain équilibre entre ces deux notions doit poindre, et il n'est par conséquent pas souhaitable, ni de refouler nos émotions, ni de laisser libre cours à leur extériorisation. C'est pourquoi il convient, non pas de dominer ses passions, mais bien de les gérer, afin de trouver un juste milieu entre une réponse parfaitement logique mais ne tenant pas compte du facteur émotionnel du irréalisable, et une réponse émotionnelle, quasi-immédiate, mais souvent peu ou pas adaptée à la situation et surtout à l'issue que nous aimerions y trouver.
C'est pourquoi je pense qu'il est necessaire d'être à l'écoute de notre corps, de manière à connaître nos émotions, les causes de leur origine, leur pertinence (en l'espèce) ... et pouvoir ainsi les employer pour améliorer nos réflexions. (Mais ceci n'est pas nouveau , les grecs l'avaient inscrit sur le temple de Delphes: "connaîs toi toi-même", que l'on peut rapprocher de la locution latine : "vincit qui se vincit", "est vainqueur qui sait se vaincre").
J'espère ne pas vous avoir trop donné l'impression de jouer au professeur, ce qui n'était nullement mon intention (meme si cela n'empeche pas les gens d'en avoir l'impression (=émotion ;o)
Cordialement
Vincent.
ps: encore merci à vous pour votre écoute active M. ARENSTEIN.