Dans une des premières recherches à s'intéresser à cette question en 1988, on demandait à des étudiants d'évaluer des pairs qu'ils rencontraient pour la première fois selon le modèle des cinq grands facteurs de la personnalité ("Big five"): la sociabilité (extraversion), le caractère agréable, le sens des responsabilités (le sérieux, "conscientiousness"), la stabilité émotionnelle et la culture). On demandait aussi aux gens qui se faisaient ainsi évalués, de se décrire selon ces cinq facteurs.
Depuis cette recherche, plusieurs autres ont convergé pour montrer que les gens évaluent généralement bien l'extraversion ou la sociabilité. D'autres recherches ont montré que l'on peut évaluer les quatre autres traits, surtout le sens des responsabilités (ou le fait d'être consciencieux) et l'aspect agréable ou non du caractère, mais les résultats sont beaucoup plus contradictoires.
Cela fait du sens, considère un chercheur qui compare la personnalité aux couches d'un onion , "les couches près de la surface sont plus faciles à saisir". L'extraversion peut être le trait de personnalité le plus évident à percevoir, surtout dans des contextes d'interaction sociale (comme c'est le cas dans la plupart des recherches). Ce chercheur a montré que des traits plus internes peuvent aussi être perceptibles rapidement dans des contextes qui les rendent plus apparents.
Est-ce à dire que nous pouvons nous fier à notre première impression? À la condition que le contexte rende les traits apparents semble-t-il. Mais la réponse doit être très nuancée. Pensez par exemple, aux tueurs en série qui ont non seulement berné leurs victimes mais aussi les gens de leur entourage. Nous pouvons être distraits par les aspects plus visibles de la personnalité de quelqu'un, tels le charisme et l'attrait physique, qui peuvent cacher "les couches internes de l'onion" fait remarquer le chercheur.
Il faut se rappeler aussi, ce qui est toujours le cas avec des résultats de recherche, que ces derniers concernent des groupes. En moyenne, les gens dans un groupe perçoivent bien certains traits de personnalité, ce qui n'est pas le cas de chaque individu. Les capacités individuelles sont très variables. Chez une même personne plusieurs variables peuvent aussi influencer l'exactitude de la première impression. Par exemple, les résultats d'une recherche publiée en 2002 montrent que les jugements sont plus exacts quand les gens sont de meilleure humeur. D'autres recherches semblent indiquer que la ressemblance entre l'observateur et l'observé favorise l'exactitude.
Psychomédia avec source: APA, Monitor.
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